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Neuf, Cegetel : deux MVNO aux stratégies divergentes
Tous deux ont signé sur le réseau SFR pour le lancement d'une offre destinée aux entreprises. Mais Neuf Telecom souhaite ouvertement aller plus loin et proposer des services grand public.   (09/03/2005)

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(article modifié le 09/03/2005) Et si c'était les entreprises qui faisaient bouger le marché de la téléphonie mobile ? Cette semaine, deux nouveaux acteurs ont annoncé leur entrée sur le marché professionnel, Neuf Telecom et Cegetel, qui ont tous deux signé un accord de MVNO avec SFR. A l'origine de ce changement : la demande des entreprises, qui réclament des factures uniques et de la transparence sur les différentes offres de téléphonie. Toutefois, derrière ces deux annonces se cachent deux stratégies très différentes.

Pour Cegetel, rien de plus naturel que de signer avec SFR puisqu'ils appartiennent au même groupe, Vivendi Universal. L'offre ciblera en priorité les PME et se rapprochera ainsi de celle lancée par Futur Telecom en février, également sur le réseau du deuxième opérateur français (lire l'article du 04/02/2005). A priori disponible à la fin du deuxième trimestre, elle n'est finalement que la suite logique des offres de convergence proposées ces dernières semaines : option convergence fixes-fixes, fixes-mobiles, etc. Si l'accord avec SFR prévoit la possibilité d'étendre l'offre au grand public, ce n'est pas à l'ordre du jour pour l'instant. Difficile, en effet, d'imaginer les deux sociétés en concurrence sur le même marché.

L'offre de Cegetel, intitulée "C Mobile" sera distribuée directement par les équipes de vente de l'opérateur pour les entreprises de taille moyenne et via son réseau de partenaires pour les petites entreprises. En tout, elle devrait se retrouver dans 800 points de vente sur l'ensemble du pays. Le réseau continuera d'être exploité par l'un des trois opérateurs historiques, comme c'est le cas pour tous les MVNO lancés jusqu'à présent. C'est d'ailleurs l'un des points qui irritent le plus ceux qui demandent encore plus de concurrence sur le marché.

Au premier rang de ceux-ci : Neuf Telecom, qui a pourtant annoncé au même moment la signature d'un accord avec SFR pour l'exploitation d'une offre mobile professionnelle. "Pour continuer à étoffer le portefeuille d'activités du groupe", affirme un porte parole chez Neuf. Mais le groupe ne cache pas son ambition de devenir à terme opérateur virtuel grand public. A priori pas avant 2006. "Nous continuons d'avancer", indique-t-on à la direction.

Neuf Telecom fait ainsi du lobbying pour tenter de ranger à sa cause le plus grand nombre. Dans une consultation menée par l'ART, la filiale du groupe Louis-Dreyfus milite pour la constitution de "MVNO étendus", détenant leurs propres équipements, gérant des commutateurs et leur base de données. Un modèle proposé dès 2002 par l'ART dans un rapport sur les opérateurs virtuels, mais jamais appliqué depuis (lire la synthèse du rapport).

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Toujours dans sa réponse à cette consultation, Neuf Telecom se montre particulièrement critique envers les conditions d'entrée actuelles du marché mobile, dénonçant les limites imposées aux MVNO par les trois opérateurs historiques. La signature avec SFR ne change rien visiblement : "ce n'est pas parce que nous sommes entrés dans le système que nous en validons le modèle", affirme un porte-parole du groupe. La pression risque donc de s'accentuer sur Orange, SFR et Bouygues Telecom.
 
 
Nicolas RAULINE, JDN Sommaire Mobile
 
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