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Alice-Tiscali France, une alliance à 266 millions d'euros
Mariage à l'italienne. Telecom Italia acquiert 95 % du capital de Tiscali France, pour un montant qui couvre en intégralité les 250 millions d'euros d'obligations que Tiscali doit rembourser en juillet 2005.   (07/04/2005)

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 Tiscali France
Dossier Dégroupage total
Les jeux sont faits. Après plusieurs mois de rumeurs sur les éventuels repreneurs de Liberty Surf, la filiale française du FAI italien Tiscali, c'est Telecom Italia qui remporte finalement la partie. Montant des gains : 266 millions d'euros. Les deux groupes ont officialisé leur accord mardi 5 avril au soir. Telecom Italia acquiert environ 95 % du capital de la société française cotée au Marché Euronext de Paris. A l'issue de la transaction, qui devrait être conclue au cours du deuxième trimestre, Telecom Italia lancera une offre publique d'achat sur le capital flottant restant.

Près de trois ans après avoir vendu dans un mouvement de recentrage sa filiale française 9Telecom au groupe Louis Dreyfus, puis retraversé les Alpes en novembre 2003 avec le lancement de l'offre d'accès Internet Alice, Telecom Italia prend aujourd'hui durablement position sur le marché français des télécoms.

En tenant compte de la disponibilité financière nette de Liberty Surf, qui s'élève à 28 millions d'euros, l'opération valorise ce dernier à 280 millions d'euros. Une somme qui peut paraître élevée au regard du chiffre d'affaires 2004 de la filiale de Tiscali (224,3 millions d'euros), et surtout de sa perte nette estimée à une dizaine de millions d'euros. Pour sa maison mère, ces millions sont en tout cas les bienvenus. Ce n'est certainement pas par chauvinisme que Tiscali a accordé ses faveurs à son confrère transalpin, et ce au détriment d'autre prétendants sérieux tels que Neuf Telecom, Cegetel ou encore Deutsche Telekom. Mais plutôt parce que l'offre de Telecom Italia couvre en intégralité les 250 millions d'euros d'obligations qu'il doit rembourser en juillet prochain.

Quant à Telecom Italia, il fait preuve d'un grand appétit ces derniers jours. Pas plus tard que lundi, l'opérateur historique italien annonçait le rachat des activités Internet de sa filiale Telecom Italia Media, le FAI Tin.it et le portail Virgilio, pour 950 millions d'euros. Avec le rachat de Liberty Surf, Telecom Italia affiche clairement son ambition de devenir un acteur majeur du marché de l'Internet haut débit en Europe, avec pour priorité notamment la France. Certes, l'ex-Tiscali France n'occupe que le cinquième rang sur le marché hexagonal, avec près de 350.000 abonnés ADSL. Il revendique néanmoins une base de 700.000 clients en bas débit, potentiellement intéressés par la migration vers les offres d'accès rapide. Soit plus d'un million de clients qui vient grossir les rangs des abonnés de Telecom Italia (250.000 dont 40.00 clients de l'offre Alice ADSL).

Monter en puissance sur le dégroupage total
Mais le principal intérêt réside ailleurs. Survivre aujourd'hui sur le marché français de l'Internet, ultra-concurrentiel, implique la commercialisation d'offres toujours plus complexes, couplant l'accès haut débit - voire très haut débit - à la téléphonie et à la télévision sur IP. Or, pour que de telles offres restent abordables pour le consommateur, tout en étant rentables pour l'opérateur, ce dernier doit pouvoir maîtriser le réseau télécom de A à Z, jusqu'à la ligne téléphonique de l'abonné, c'est-à-dire opérer en dégroupage total. Telecom Italia est l'un des premiers opérateurs à s'être lancé dans cette aventure fin 2003. Mais la couverture en fibre optique de l'opérateur italien reste limitée à une dizaine de grandes agglomérations françaises. En effet, pour Telecom Italia qui n'utilise pas le réseau IP pour le transport de voix, mais le réseau traditionnel, le dégroupage n'est rentable que sur des gros répartiteurs.

A l'inverse, Tiscali France opère un réseau national IP. L'an passé, le FAI a investi 25 millions d'euros dans le dégroupage et dessert aujourd'hui 176 communes françaises. Grâce à son réseau équipé de DSLAM nouvelle génération, Tiscali France commercialise aujourd'hui des forfaits à 20 Mbits/s avec téléphonie sur IP. De son côté, Telecom Italia compte investir 350 millions d'euros sur trois ans dans le déploiement de sa propre infrastructure pour le dégroupage. "La nouvelle entité bénéficiera d'un réseau propre de très grande qualité et de toute dernière génération, confie Diego Massidda, président de Tiscali France. L'ambition étant de fournir un service de haute qualité au consommateur."

Une seule et même marque : Alice
Si la direction de Telecom Italia ne souhaite pas encore s'exprimer sur les orientations stratégiques et commerciales de la nouvelle entité, il est probable que les offres d'accès Internet des deux opérateurs soient rassemblées sous une seule et même marque, Alice. Quant aux réorganisations structurelles, les syndicats de Tiscali France, qui s'inquiétaient depuis plusieurs semaines de l'avenir du personnel en cas de rachat, auraient obtenu des engagements de non licenciement de la part des responsables de Telecom Italia.

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Dossier Dégroupage total
Quels que soient les développements futurs de la nouvelle entité, cette opération témoigne des évolutions du marché de l'Internet français, qui entre dans une phase de consolidation. D'autres rapprochements sont en effet pressentis : Neuf Telecom et Cegetel discutent d'une fusion depuis plus d'un an, tandis qu'AOL France pourrait bien être vendu par sa maison mère américaine, qui met actuellement au point les nouvelles orientations de son activité européenne.
 
 
Emilie LEVEQUE, JDN Sommaire Télécom-Fai
 
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