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Musique : les ventes repartent, les poursuites aussi
La légère reprise des ventes de disques n'entame pas la détermination du Snep et de la SCPP dans leur lutte contre le téléchargement illégal. La Cnil a entre les mains une demande de tracking des pirates.   (20/04/2005)

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Après les téléchargeurs de jeux vidéo, ce sont les pirates de musique qui pourraient être bientôt repérés. Le Sell (Syndicat des Editeurs de Logiciels de loisirs) avait déjà obtenu il y a quelques jours l'autorisation de traquer les pirates et de diffuser des messages d'alerte (lire l'interview du 07/04/2005). La Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) devra bientôt donner son avis sur le dossier déposé la semaine dernière par la SCPP (Société civile des producteurs phonographiques). La Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) pourrait suivre, en déposant elle aussi une demande dans ce sens.

A priori, aucune raison pour que la Cnil refuse à la musique ce qu'elle a accordé aux jeux vidéo. Les différents syndicats de producteurs et d'éditeurs musicaux sont d'ailleurs prêts à exploiter cette possibilité. "Nous avons travaillé avec la société Advestigo, le système est prêt techniquement et nous avons obtenu l'accord de collaboration de tous les FAI", annonce Laurence Marcos, directrice juridique de la SCPP.

Comme pour le Sell, la SCPP affirme vouloir offrir des solutions adaptées : messages de prévention pour les petits téléchargeurs, poursuites au civil pour les plus gros, au pénal pour les "trafiquants du web". Des projets qui, selon l'industrie du disque, s'inscrivent dans la lignée de la Charte signée l'été dernier avec le gouvernement et les fournisseurs d'accès, même si le Snep (Syndicat national des éditeurs phonographiques), par exemple, demande une aide accrue des FAI. Ceux-ci seraient trop discrets dans les messages de prévention inclus dans les publicités pour leurs offres.

Autre combat annoncé par le Snep : le refus de l'attribution d'une licence légale pour le peer-to-peer et le webcasting. Pour le partage de fichiers, ce n'est évidemment pas une surprise. "La France est le seul pays où il y a un débat pour légaliser le peer-to-peer, a affirmé Hervé Rony, directeur général du Snep, lors de la conférence de presse annonçant les résultats de l'industrie du disque au premier trimestre 2005. Ce qui est toléré pour les radios ne doit pas l'être pour le peer-to-peer car, dans ce cas, on a affaire à une pratique substituable à l'achat de disque." L'idée d'un droit d'utilisation du peer-to-peer, qui pourrait être inclus, par exemple, dans l'abonnement à Internet, avait été évoqué par l'Adami (Société civile pour l'administration des droits des artistes et musiciens interprètes).

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Sur L'Internaute Magazine Présentation de Station Ripper
Pour le webcasting, en revanche, le Snep semble vouloir s'engager dans un nouveau bras de fer, alors même qu'il avait reconnu la légalité, il y a quelques semaines, de logiciels comme Station Ripper, qui permet d'écouter et de télécharger des morceaux diffusés sur plusieurs centaines de webradios dans le monde. "A la limite, ce serait encore plus dramatique si l'on accordait une licence légale au webcasting, estime Gilles Bressand, président du Snep. De plus, ce serait ingérable."

L'industrie du disque française semble donc plus déterminée que jamais dans la lutte contre le téléchargement illégal. Le Snep s'est ainsi dit intéressé par la solution des radars évoquée dans un rapport de l'Inria et d'Accenture remis en mars au ministre de la Culture (lire l'article du 14/03/2005), le coût très élevé de cette méthode ne semblant pas lui faire peur. Enfin, sur les 963 nouvelles poursuites annoncées la semaine dernière par l'Ifpi (Fédération internationale de l'industrie phonographique), une cinquantaine concernerait la France.

Pourtant, malgré une utilisation accrue du peer-to-peer, la montée en puissance du peer-to-mail (échange de fichiers par messagerie) et du webcasting, le Snep a annoncé des ventes de disques en hausse de 10,4 % en volume au premier trimestre 2005, avec 27,9 millions d'unités écoulées. En valeur, la tendance est toujours à la baisse : - 8,4 % au premier trimestre 2005, pour un total de 310,7 millions d'euros. "Cela signifie une baisse du prix de la musique, ce qui est d'ailleurs conforme aux engagements pris lors de la signature de la charte", a précisé Gilles Bressand.

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Cette baisse des prix pourrait toutefois ne pas durer. Sur le débat autour du prix de la musique en ligne, le Snep pense ainsi qu'une hausse des tarifs est inéluctable, les plate-formes se plaignant de ne pouvoir être rentables avec des titres à 0,99 euro. "Il est possible qu'il faille rééquilibrer les marges, avance Hervé Rony. D'abord avec une nouvelle répartition des revenus. Ensuite, sans doute, par une hausse du prix. Mais celle-ci ne se fera sans doute pas dans l'immédiat."
 
 
Nicolas RAULINE, JDN Sommaire Le Net
 
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