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Neuf Cegetel, nouveau poids lourds de l'ADSL
Neuf Telecom et Cegetel ont officialisé leur fusion. L'opération donne naissance au deuxième FAI alternatif avec 850.000 abonnés haut débit.   (12/05/2005)

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"Cette fois, c'est la bonne", s'est exclamé hier, mercredi, lors d'une conférence de presse Denis Martin, président de Cegetel. Après deux tentatives de rapprochement en 2004, Cegetel, filiale de SFR et de la SNCF, et Neuf Telecom, filiale du groupe Louis Dreyfus, ont annoncé officiellement leur mariage. La nouvelle entité prendra le nom de Neuf Cegetel et sera détenue à 72 % par les actionnaires de Neuf Telecom et à 28 % par SFR, lui-même filiale de Vivendi Universal. L'opération donne naissance au premier opérateur alternatif de la téléphonie avec un chiffre d'affaires pro forma 2004 de 2,6 milliards d'euros et un Ebitda de 230 millions d'euros. Un nouveau poids lourd de la téléphonie fixe et de l'Internet, un rival majeur pour France Télécom.

Parts de marché des FAI en France sur l'ADSL grand public
  FAI Nombre d'abonnés ADSL au 31/03/05 Parts de marché (sur une base de 7 millions de lignes ADSL au 31/03/05)
1
Wanadoo
3.360.000* 48 %
2
Free
1.214.000* 17,3 %
3
Neuf Cegetel
850.000* 12,1 %
4
AOL
500,000** 7,1 %
5
Tiscali/Telecom Italia
440.000* 6,3 %
6
Tele2
300.000** 4,2 %
7
Club Internet
200.000**** 2,8 %
Sources : *Sociétés cotées, chiffres audités **Chiffres annoncés par les sociétés
***Estimation de l'Idate ****Estimation JDN

Lobjectif premier de cette fusion est bien entendu d'acquérir une masse critique face à la domination écrasante de l'opérateur historique qui tient plus de 80 % du marché de la téléphonie fixe en France et près de 50 % du marché de l'Internet haut débit via sa filiale Wanadoo. Neuf Cegetel vise un parc de quatre millions de clients grand public d'ici deux ans, dont deux millions de clients ADSL. Objectif relativement aisé puisque le parc réuni des deux FAI se monte déjà à quelque 850.000 abonnés au 31 mars 2005 et devrait "passer le cap du million d'ici le mois de juillet", a indiqué Jacques Veyrat, président de Neuf Telecom.

Les deux opérateurs, qui revendiquent une moyenne de 30.000 nouveaux clients conquis par mois, se rapprochent donc de la place de premier FAI alternatif de Free. C'est d'ailleurs sur ce marché de l'ADSL, en plein essor mais où les acteurs sont en proie à une concurrence acharnée et coûteuse, que l'opération de rapprochement entre les deux groupes était la plus attendue, après le récent rachat de Tiscali France par Telecom Italia (lire l'article du 07/04/05). "C'est clairement l'ADSL qui va tirer les parts de marché", a souligné Jacques Veyrat.

Réaliser des économies sur les réseaux
Problème : sur le marché de l'Internet haut débit, le ticket de survie est élevé. Face à la concurrence, les investissements en matière de technologie et de marketing se font de plus en plus lourds. Or côté recettes, les marges de manœuvres sont, à l'inverse, de plus plus réduites du fait de la baisse continue des prix de vente grand public. Pour résoudre cette équation, Neuf Telecom et Cegetel jouent la carte de l'union, en regroupant notamment leur réseau de transport de voix et de données IP. C'est d'ailleurs dans ce domaine que la nouvelle entité espère réaliser la plus grande part de ses économies.

"En s'appuyant sur les deux réseaux de nos groupes, nous allons pouvoir continuer à offrir des offres de qualité et innovantes à nos clients haut débit, tout en réalisant des économies substantielles quant à la reverse des coûts à France Télécom", a expliqué Jacques Veyrat. Les deux réseaux propres vont être conservés en l'état mais les DSLAMs équipant les répartiteurs de l'opérateur historiques seront raccordés sur un même réseau IP. "La rationalisation des réseaux n'est pas un processus très compliqué", a précisé le président de Neuf Telecom.

Côté commercial, les deux marques, ainsi que les offres d'accès Internet, resteront à court terme distinctes. Face à la forte croissance actuelle du marché de l'ADSL, les deux FAI estiment optimiser leur potentiel de conquête en conservant leur identité et leur stratégie marketing propres, même s'ils précisent que ce choix n'est pas éternel et qu'à l'horizon 2007, une spécialisation par marque pourrait être envisagée. Ce positionnement vaut également pour le marché intermédiaire de revente de gros de lignes ADSL dégroupées à des FAI tiers. A eux deux, Neuf Telecom (qui compte parmi ses clients Club Internet, Tiscali et Tele2) et Cegetel (principal fournisseur de ligne d'AOL), revendiquent 1,5 milion de lignes dégroupées, dont 40 % exploitées pour le marché intermédiaire. Soit 20 % de ce marché.

Un free cash flow positif d'ici 2006
Si la fusion prend tout sons sens sur le plan industriel et commercial, ses modalités juridiques et financières sont plus complexes. L'opération se déroule en plusieurs étapes. Dans un premier temps, SFR a racheté les 35 % détenus par la SNCF dans Cegetel. Un conseil d'administration des chemins de fer s'est tenu lundi soir pour entériner cette vente. Ensuite, SFR va apporter 100 % de Cegetel à Neuf Telecom contre des titres et un numéraire de 380 millions d'euros, lui même financé par une émission d'obligations souscrites par SFR. D'où un endettement de la nouvelle entité de 630 millions d'euros. Un chiffre que le groupe entend diviser par deux d'ici la fin 2007.

En termes d'objectifs financiers, Neuf Cegetel mise sur une croissance annuelle de 10 % sur trois ans grâce à une économie de 190 million d'euros. Le free cash flow, estimé aujourd'hui à -152 millions d'euros, devrait passer positif d'ici 2006. Neuf Cegetel confirme par ailleurs son intention de s'introduire en Bourse le plus rapidement possible, d'ici le début 2007, afin d'accompagner sa croissance.

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Dégroupage total
Reste que le mariage des deux opérateurs est encore soumis à l'aval de leurs instances représentatives du personnel - point sur lequel Neuf Telecom et Cegetel se montrent confiants - et des autorités de la concurrence. L'opération devrait être finalisée d'ici juillet 2005. De sérieuses questions se posent également sur l'impact social de la fusion. Les représentants syndicaux évoquaient ces derniers jours plus de 1.000 suppressions d'emplois sur un effectif total de 3.800 personnes. Les dirigeants affirment pour leur part que les restructurations du personnel se feront sur la base de plans de départs volontaires. Aucune indication n'a par ailleurs été apportée sur l'organigramme des instances dirigeantes de Neuf Cegetel, si ce n'est le poste de PDG attribué à Jacques Veyrat.
 
 
Emilie LEVEQUE, JDN Sommaire Télécom-Fai
 
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