On les appelle zones blanches. Derrière ce vocable au parfum chirurgical, se trouvent les zones géographiques laissées pour compte dans le déploiement du haut débit, près de 20 % de la population à ce jour. Un véritable casse-tête pour les régions tant la capillarité numérique est nécessaire pour maintenir un dynamisme local. Pour résorber cette "fracture numérique" deux grands fronts ont été ouverts : l'un par France Télécom, qui s'est engagé en juin 2003 à couvrir en ADSL 90 % de la population d'ici la fin 2005, l'autre par les collectivités locales qui peuvent agir en qualité d'opérateurs télécoms depuis février 2003. Mais cette double action ne répond qu'à une partie du problème. Pendant que certains coins de la Corrèze ou de l'Arriège espèrent voir arriver l'ADSL d'ici l'année prochaine, et encore avec un choix restreint sur les offres d'accès proposées, les grandes agglomérations s'envolent sur les débits et sur les services à valeur ajoutée (VoIP, TV ADSL) grâce à la pression concurrentielle. Bref, la fracture numérique ville-campagne tend à devenir un décalage numérique chronique. Le gouvernement devra s'appuyer sur les régions
pour rompre ce cercle vicieux et créer les conditions nécessaires à un environnement concurrentiel sur l'ensemble du territoire.
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