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Coriolis, devenu MVNO, poursuit sa stratégie télécom |
Le fournisseur de services et d'équipement télécom a conclu un accord de MVNO avec SFR. Il se positionne à la fois sur l'entreprise et le grand public et prend date pour la convergence.
(22/06/2005) |
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Après
les MVNO
pour jeunes, les MVNO régionaux, ceux pour le grand public, ceux pour les
entreprises, il manquait une offre destinée à tout le monde. Telle
est l'ambition de Coriolis Telecom, qui a signé un accord d'opérateur
virtuel avec le réseau de SFR dans cette optique. Une suite logique pour
cet opérateur alternatif qui avait déjà un pied dans le monde
du mobile, via la gestion d'abonnement et des accords avec les trois principaux
opérateurs. Désormais, Coriolis pourra commercialiser ses propres
offres, y ajouter du pré-payé et des comptes bloqués et,
pourquoi pas, à l'avenir, se diriger vers la convergence télécoms
et médias. Car le groupe a mené ces derniers mois une
stratégie tous azimuts. En octobre dernier, il lançait une offre
télécom globale pour les entreprises, incluant abonnement Internet,
téléphonie fixe et téléphonie mobile. Depuis, il a
également initié le projet Coriolis TV et postulé à
l'une des fréquences qui doivent prochainement être réattribuées
pour une chaîne gratuite sur la TNT. Pour ses prochaines offres mobiles,
qui devraient voir le jour à l'automne, le nouvel MVNO joue "la simplicité
et l'attractivité" et annonce des prix toujours plus bas.
Le groupe a accumulé une petite expérience en
termes de convergence, l'offre lancée à l'automne dernier vers les
entreprises ayant séduit "plusieurs milliers de sociétés",
dont de nombreuses PME. Sur l'ensemble de ses activités, Coriolis revendique
même 40.000 entreprises clientes et 5 millions de personnes dans le domaine
grand public, avec un chiffre d'affaires de 460 millions d'euros en 2004 et "une
croissance à deux chiffres depuis 16 ans", selon François Richard,
directeur adjoint de Coriolis Telecom. Pour ses offres mobiles, le groupe pourrait
investir 30 à 40 millions d'euros par an, essentiellement dans des dépenses
de communication et de marketing. Un site Internet de vente directe sera disponible
au moment du lancement des offres, sur le modèle de celui de Debitel, par
exemple. "Nous étudierons aussi une offre globale grand
public, mais, pour l'instant, ce n'est pas prévu", affirme François
Richard. Reste que la trajectoire du fournisseur de services télécoms
et distributeur d'équipement suit très clairement les traces de
la convergence. L'accord signé avec SFR inclut d'ailleurs à la fois
la 2G et la 3G. Coriolis offrira donc, dès le lancement de ses offres à
l'automne, des services de vidéo, de télévision sur mobile
et de visiophonie. "Nous aurons sans doute des forfaits simples GSM. Mais,
comme nous ne voulions pas apauvrir notre offre, nous avons décidé
de fournir également, à ceux qui le souhaiteront, un accès
à la 3G", révèle François Richard.
Coriolis est le premier MVNO à annoncer vouloir se positionner à
la fois sur le grand public et sur le monde professionnel. Il est aussi le premier
à développer un concept de "MVNO pour marques". L'idée
serait de proposer à des marques à forte notoriété
des services en marque blanche qui constituent déjà le coeur de
métier de Corolis (gestion d'abonnement, facturation, etc.). Un MVNO qui
reprendrait, en quelque sorte, le concept de co-branding déjà développé
par Orange avec M6 ou par Bouygues Telecom avec Universal Mobile. La direction
affirme déjà avoir des contacts avec des banques, des assurances
et des marques de sport. Coriolis ne se fixe pas d'objectifs chiffrés
pour son offre de MVNO, mais préfère se positionner sur le marché
global de la fourniture de services télécoms, sur lequel il souhaite
être leader. Par ailleurs, l'accord trouvé avec SFR est évolutif,
il prévoit notamment la possibilité de réviser les conditions
tarifaires. Du côté du deuxième opérateur
mobile français, on vient de signer son sixième accord de MVNO,
après ceux passés avec Debitel, Futur Telecom, NRJ, Neuf et Cegetel.
Un essaimage qui risque de relancer les spéculations sur la stratégie
des opérateurs mobiles dans ce domaine. Certains dénoncent en effet
une volonté, chez Orange et SFR, de multiplier les accords afin de réduire
l'influence des nouveaux entrants. D'autres imaginent déjà un scénario
à la Futur Telecom : après plusieurs années de
collaboration avec la société marseillaise, SFR avait conclu avec
elle un accord de MVNO, avant, tout simplement, d'entrer dans son capital.
Quoi
qu'il en soit, SFR semble boucler là son "portefeuille" de MVNO,
puisqu'il a passé des accords avec un opérateur ciblant les jeunes
(NRJ), plusieurs positionnés sur les entreprises (Futur, Neuf et Cegetel),
un grand public et low-cost (Debitel) et donc, désormais, un autre positionné
sur l'ensemble de ces domaines et présentant, en outre, l'avantage d'avoir
des projets dans la production de contenus (Coriolis). Sans oublier un accord
de co-branding avec AOL, qui lui garantit une présence sur une cible technophile
et jeune. La partie d'échecs entamée avec Orange se poursuit, le
contrat passé avec Coriolis ressemblant étrangement à celui
signé par la filiale de France Télécom avec Tele2 (lire
l'article
du 16/06/2005). | | |