Google fait l'objet d'une nouvelle plainte sur le terrain de la "fraude au clic". Derrière ce terme figure une dérive liée aux liens sponsorisés, et plus précisément liée aux clics générés sur des liens payants sans intention de visiter le site ou d'acheter sur celui-ci. Une pratique qui s'apparente au bourrage d'urne, souvent orchestrée par des concurrents désireux de "saler" la facture des liens sponsorisés du site annonceur. Un problème sensible pour Google, dont le programme de liens sponsorisés AdSense pèse pour près de la moitié du chiffre d'affaires (lire l'article du 25/04/2005).
Cette fois, le moteur est accusé par un revendeur américain d'outils marketing en ligne, Click Defense, de ne pas informer et de ne pas protéger suffisamment les annonceurs sur les risques encourus.
Click Defense chiffre à 5 millions de dollars son manque à gagner sur ses liens sponsorisés et évalue la fraude en général à 38 % du volume total des clics rémunérés. Des analystes du secteur placent, eux, la barre à environ 20 % du volume moyen.
Chez Google, on se défend de ne pas prendre le problème au sérieux. Le moteur indique ainsi avoir engagé des poursuites, à la fin de l'année dernière, contre l'un des supposés fraudeurs de liens, Auctions International, une société basée au Texas et qui abusait de ses liens sponsorisés en multipliant les clics sur les messages promotionnels. Google estime que l'assignation de Click Defense est sans fondement, et se montre décidé à faire entendre ses arguments dans l'affaire.
Ce n'est pas la première fois que les moteurs de recherche sont montrés du doigt sur le terrain des liens promotionnels. En février dernier, une action collective avait été entamée à l'encontre de Google, de Yahoo, d'Ask Jeeves, d'AOL, de Walt Disney, de Lycos et de FindWhat, accusés de réserver des mots-clés à des tarifs trop élevés et de s'entendre sur ces montants. En France, Louis Vuitton a également remporté un procès face à Google, condamné pour avoir vendu le nom de marques déposées en liens sponsorisés.
Malgré ces ajustements, le secteur des liens payants continue son ascension. Porté par ce phénomène, le chiffre d'affaires publicitaire de Yahoo a bondi de 54 % au premier trimestre 2005, celui de Google de 93 %. Autre motif de satisfaction pour Google : l'annonce de cette action en justice n'a pas affecté le cours du titre au Nasdaq. L'action Google continuait sa progression jeudi à l'ouverture de la Bourse et gagnait 1,30 % à la mi-journée, frôlant de nouveau la barre des 300 dollars.
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