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Trois questions à... Claude Belot (sénateur) : "Oui à l'intégration du haut débit dans le service universel"
Le vice-président de la Délégation du Sénat à l'aménagement du territoire encourage les collectivités à construire leur propre réseau de collecte et demande à l'Arcep d'améliorer les conditions du dégroupage.   (25/07/2005)

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Dans un rapport au Sénat intitulé "Haut Débit et Territoires : enjeu de couverture, enjeu de concurrence", Claude Belot, sénateur de Charente-Maritime et vice-président de la Délégation du Sénat à l'aménagement et au développement durable du territoire, rappelle que la situation du haut débit en France est honorable mais pas exceptionnelle, 50 % de la population française ne bénéficiant toujours pas des effets positifs de la concurrence en termes de prix et de services.

JDN. Pourquoi la concurrence ne se développe-t-elle pas partout ?
L'initiative "Départements Innovants" de France Télécom a permis de raccorder à l'Internet 90 % de la population française. Mais elle a ses limites. Elle laisse notamment sur le bord de la route de nombreuses zones d'habitations peu peuplées, car France Télécom choisit naturellement de raccorder en priorité les zones où le trafic est le plus important. Autre limite : elle crée des zones dites grises, dans lesquelles l'opérateur historique est le seul à posséder un réseau. En décembre 2004, 41 % de la population française se trouvait dans une zone grise, voire dans une zone blanche, dans laquelle aucun accès au haut débit n'est possible. Si les habitants des zones grises sont dans une situation plus favorable que ceux des zones blanches, puisqu'ils peuvent avoir accès, s'ils le souhaitent, au haut débit, ils restent toutefois privés des effets bénéfiques en termes de prix, de débits et de services de la concurrence. Ainsi, seuls les habitants des zones où plusieurs réseaux de télécommunication sont en concurrence ont accès à des offres innovantes de type triple play, à des tarifs compétitifs (les prix moyens sont environ 30 % moins élevés que dans les zones où France Télécom est en monopole). La réduction de cette nouvelle ligne de fracture constitue le principal enjeu du développement du haut débit pour l'avenir.

Quelles solutions préconisez-vous pour réduire la fracture numérique ?
J'encourage les collectivités territoriales à investir dans la construction des maillons manquants des réseaux de collecte à haut débit mutualisés et ouverts au niveau local, afin de permettre aux opérateurs alternatifs de venir dégrouper et donc de faire émerger la concurrence. En outre, l'un des premiers effets de ces projets de construction de réseau est souvent l'accélération par France Télécom du raccordement en fibre optique de certaines zones d'activités. Ce ne sont pas des budgets énormes, notamment dans le cadre d'une délégation de service publique où les montants investis se chiffrent en dizaines de millions d'euros, soit le budget annuel routier de certains départements. Néanmoins, les collectivités territoriales particulièrement isolées ou enclavées ne sont généralement pas parmi les plus riches. C'est pourquoi je plaide en faveur d'une intégration du haut débit dans le service universel. Cela permettrait, grâce à la solidarité nationale, de doter ces collectivités territoriales les moins favorisées des capacités financières dont elles ont besoin pour raccorder leur population au haut débit. Elle pourrait également aller de pair, dans l'hypothèse où l'opérateur puissant aurait la charge du service universel du haut débit, avec une obligation de partage des réseaux de collecte en fibre optique. Cette dernière décision relève de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep).

Quelles recommandations adressez-vous à l'Arcep ?
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L'un des principaux problèmes rencontrés par les opérateurs alternatifs dans le déploiement de leurs réseaux est l'impossibilité de louer de la fibre non activée à France Télécom qui, sur le segment de la collecte, ne commercialise que de la bande passante, sauf de manière exceptionnelle et à des conditions jugées prohibitives. Ce problème en est aussi un pour les collectivités territoriales construisant des réseaux. Sur certains segments où France Télécom est présent, elles pourraient avoir intérêt à louer de la fibre plutôt que financer des duplications coûteuses. Je suis donc favorable à ce que l'on impose à l'ensemble des opérateurs de proposer sur le marché du gros une offre de location d'infrastructure de collecte ou, au moins, s'agissant de France Télécom, de proposer dans le cadre du dégroupage une offre connexe de raccordement à ses répartiteurs. Par ailleurs, il est nécessaire que le régulateur fasse baisser les tarifs des prestations fixes liées au dégroupage, à savoir la prestation d'hébergement des DSLAM et autres petits coûts (climatisation, accès au site, etc.), soit un total d'environ 10.000 euros par répartiteur. Enfin, il paraît légitime et souhaitable de permettre le dégroupage au niveau des sous-répartiteurs.
 
 
Emilie LEVEQUE, JDN Sommaire Télécom-Fai
 
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