Il y a tout juste un an, le groupe d'information financière et commerciale pour
les entreprises Fininfo rachetait la filiale française de son
homologue américain Dun & Bradstreet (lire l'article
du 20/09/04). Grâce aux synergies sur les produits
et aux effets
de leviers commerciaux, cette acquisition fait de Fininfo
le numéro deux sur le secteur de l'information d'entreprise,
derrière Coface, la filiale de Natexis et du Groupe Banque Populaire.
En effet, avec 50 millions d'euros de chiffre
d'affaires en 2005, le groupe BIL/D&B, né du rapprochement
de la Base d'Informations Légales BIL, filiale de Fininfo, et
de Dun & Bradstreet France, s'octroie aujourd'hui
40 % de part de ce marché.
BIL/D&B en chiffres |
Date
de création
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Premiers services Web en 1996
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Base
de données
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100
millions d'entreprises et associations dans le monde,
dont 7,5 millions en France. Mises à jour quotidiennes
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Services
gratuits
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Non
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Services
payants
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Données
juridiques et légales (sources : Insee, Inpi,
greffes des tribunaux de commerce, journaux officiels,
journaux d'annonces légales, base de données
du groupe D&B International), analyses financières
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Clients
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14.000
clients
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Revenus
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50 millions
de chiffre d'affaires pour le groupe Bil D&B en
2005, dont 7 % issus du minitel et 0,7 % sur
Internet via Verif.fr
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Audience
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Sites
en accès restreint (Extranets)
Plusieurs dizaines de milliers de connexions par semaine
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Source
: Bil D&B, septembre 2005 |
Après avoir développé leurs premières activités
autour du Minitel, BIL et D&B ont pris le tournant du Web, en
1996 pour le premier et en 2000 pour le second. Aujourd'hui,
Internet constitue le premier canal de diffusion d'informations
du groupe, mais par un biais spécifique, des Extranets
dédiés. De fait, BIL/D&B ne dispose pas de site Web ouvert au
grand public. Donc pas d'information gratuite. "Pour disposer
de l'offre BIL/D&B, le client doit prendre contact par téléphone
avec notre service commercial. Nous négocions un contrat forfaitaire
d'un an qui ouvre un compte d'accès aux services en ligne",
explique Thierry Asmar, directeur général du groupe.
BIL/D&B ne souhaite pas communiquer sur les tarifs de ses prestations,
expliquant que le prix varie fortement selon les volumes annuels
de consommation, les spécificités techniques et les besoins
de l'entreprise. Le groupe justifie cette politique premium
par la forte valeur ajoutée de ses services, classés en quatre
domaines : consultation, analyse, alertes, fichiers.
Une
base de données sur 100 millions d'entreprises
dans le monde |
BIL/D&B exploite un ensemble de données sur près de 100 millions
d'entreprises dans le monde (grâce à un partenariat stratégique
avec D&B International), dont 7,5 millions d'entreprises, établissements
publics, associations, professions libérales, agriculteurs,
artisans et commerçants dans l'hexagone. Pour alimenter la base
française, le groupe est licencié auprès de l'Insee (répertoire
Sirene), de l'Inpi (données RNCS), des journaux officiels, et collecte
sur tout le territoire les informations légales et financières
directement auprès des greffes de tribunaux de commerce et dans
les Journaux d'annonces légales. "Toutes les données sur une
même entreprise sont recoupées, agrégées et présentées de manière
homogène. C'est ce qui fait la valeur ajoutée de BIL/D&B", souligne
Thierry Asmar.
BIL/D&B intègre chaque année plus de 680.000 bilans
de sociétés et construit des outils d'analyse financière
(bilan complet, éléments financiers, chiffres clés, bilan retraité,
soldes
intermédiaires de gestion, ratios
de l'entreprise, comparatifs sectoriels des performances,
scoring) à partir de l'ensemble de ces données. Toutes ces informations
sont accessibles en mode Extranet, voire même depuis l'Intranet
de l'entreprise cliente, sous trois applications : HyperBIL,
SolvaBIL, D&B Access Internet.
14.000
clients ont accès à la base en mode Extranet |
Le groupe compte quelques 14.000 clients répartis dans trois
secteurs : entreprises, banques et assurances, et secteur public.
25 % d'entre eux sont des grands groupes internationaux,
20 % des grands comptes français, le reste étant très dilué
sur les moyennes et petites entreprises. BIL/D&B ne touche quasiment
pas les TPE. Son site d'information dédié aux très petites entreprises,
services-tpe.com, lancé en 2002, est actuellement fermé.
Dans le dispositif multicanal, le minitel résite bien. Les utilisateurs
sont principalement les PME ou les TPE, clients ou non de BIL/D&B,
dont les usages de l'information professionnelle sont plus ponctuels.
"Nous avons du mal à faire migrer cette cible sur Internet.
Avec le minitel, ils ont l'impression que la consultation de
la base est gratuite", explique Thierry Asmar qui reconnaît
par ailleurs que le dispositif Web du groupe souffre d'un
manque de solutions de paiement. "BIL n'est pas une boutique
de vente en ligne mais de consommation en ligne."
Depuis 2001, BIL exploite également, en partenariat avec le prestataire
multimédia AGL, le site Verif.com, qui reprend la base de données
légales et juridiques de BIL. L'accès aux informations est toujours
payant, mais trois système de paiements ont été mis en place :
sur la facture téléphonique de la ligne utilisée et sur celle
du fournisseur d'accès pour les abonnés Wanadoo, Club
Internet et Alice (système w-HA), via un compte pré-payé. "Verif
nous sert de laboratoire d'expérimentation pour les solutions
de paiement en ligne. Mais pour l'instant, les résultats ne
sont pas convaincants", confie Thierry Asmar. De fait, les
revenus issus du service ne représentent que 0,7 % du chiffre
d'affaires de BIL/D&B, contre 10 % pour le minitel.
En fait, depuis un an, la fusion n'est toujours pas achevée.
D'un point de vue comercial, les deux marques subsistent encore.
D'un point de vue technique, le nouveau groupe travaille à l'intégration
des deux galaxies Web, sites Internet et Extranet compris.
Le chantier de redéploiement des plates-formes devrait débuter
au plus tard en 2006, avec à la clé l'intégration de nouvelles
solutions comme le paiement ou l'ouverture d'un compte client
en ligne. |