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L'information d'entreprises cherche ses marques sur le Web
Après la période faste du minitel, les services d'informations B2B souhaitent désormais s'installer durablement sur Internet. Quitte à repenser leur modèle économique forfaitaire.   (03/10/2005)
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Infogreffe.fr
BIL
Estimé à quelque 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel par le GFII (Groupement français de l'industrie de l'information), le marché de l'information électronique professionnelle apparaît, à première vue, assez hétérogène. De multiples acteurs, répartis en sept segments, y sont présents : l'information économique et financière, l'information scientifique, juridique, marketing, ou multi-sectorielle. Malgré un visage disparate, tous ont pourtant un point commun : ils se sont développés, et ont connu une première période de forte croissance dans les années 80 grâce à la télématique. Mais depuis, un autre canal de diffusion s'est imposé : Internet. Comment les fournisseurs d'information professionnelle ont-ils pris le virage du Web ? Et dans quelle mesure l'entrée dans ce deuxième âge des NTIC a-t-elle bouleversé leurs modèles économiques ?

Les sites d'informations sur les entreprises en chiffres
Societe.com Infogreffe.fr Kompass.fr BIL/D&B
Base de données
3,2 millions d'entreprises (Base de données INPI)
2,5 millions d'entreprises immatriculées auprès des greffes de tribunaux de commerce français
1,8 million d'entreprises dans le monde dont 160.000 en France
100 millions d'entreprises dans le monde, 7,5 millions en France
Services gratuits
Données statutaires et financières sur les entreprises et les marques, alertes e-mail
Données légales de base, inscription au service d'e-veille
Coordonnées de l'entreprise, descriptif complet pour les annonceurs
Non
Services payants
Bilan détaillé, dépôt des marques, actes légaux, statuts, cartographie des dirigeants
Kbis, état d'endettement, privilèges et nantissements, bilans, statuts et actes, consultation des alertes e-mail
Fiche complète des entreprises, accès à l'extranet
Données juridiques et légales, analyses financières
Clients
80.000 clients premium
18.000 abonnés; 25.000 membres
5.500 abonnés
14.000 clients
Revenus
- CA 2005 : + 15 %,
- 80 % de revenus e-commerce, 20 % de revenus publicitaires
- CA 2005 : 10 millions d'euros,
- 100 % de revenus sont issus du e-commerce
- CA 2004 : 27 millions d'euros,
- 65 % de revenus publicitaires, 35 % sur les abonnements
- 50 millions de CA pour le groupe Bil D&B en 2005, dont 7 % issus du minitel et 0,7 % sur Internet via Verif.fr
Audience
437.000 visiteurs uniques en juin 2005*
145.000 visiteurs uniques en juin 2005*
182.000 visiteurs uniques en juin 2005*
Sites en accès restreint (Extranets)
Article JDN
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Source : Journal du Net, septembre 2005 *Nielsen NetRatings

Bien installés depuis vingt ans sur le minitel, les services de diffusion de données légales, juridiques ou financières sur les sociétés n'en ont pas moins bien accueilli l'avènement du Web, en déclinant, pour la plupart, dès la fin des années 90, leur service télématique sur Internet. Est-ce à dire, comme pour d'autres secteurs, que le minitel est mort et enterré ? Rien n'est moins sûr. Pour certains acteurs en effet, le minitel résiste bien à la pression du Web. C'est notamment le cas d'Infogreffe dont le premier site date de 1997. 55 % des revenus du GIE des greffes des tribunaux de commerce proviennent aujourd'hui encore des deux services télématiques 3614 et 3617 Infogreffe. "La migration vers le tout Internet est une évolution lourde, surtout dans les grandes structures d'entreprise ou dans les administrations", explique Dominique Marolleau, directeur d'Infogreffe.

Internet, premier canal de diffusion auprès des grands comptes
Un constat que partage également Thierry Asmar, directeur général du groupe d'information financière et commerciale pour les entreprises BIL/D&B : "Nous avons du mal à faire migrer certaines cibles sur Internet. Sur le minitel, les utilisateurs ont l'impression que la consultation de la base est gratuite." Les cibles en questions sont en grande majorité les PME ou les TPE. Les grands comptes, qui représentent plus de 50 % de la clientèle de la filiale de Fininfo, accèdent volontiers à l'offre de BIL/D&B via les technologies du Web. En conséquence, Internet constitue le premier canal de diffusion d'informations du groupe, mais par un biais spécifique, des Extranets dédiés qui impliquent dans leur utilisation l'ouverture préalable d'un compte client.

Chez Kompass également, l'Internet a pris le pouvoir. La filiale BtoB de PagesJaunes, qui cible les chefs d'entreprise et les professionnels des achats, réalise aujourd'hui 55 % de son chiffre d'affaires en ligne. "Tous nos produits et nos développements basculent aujourd'hui vers le online", confirme Daniel Mathieu, directeur marketing chez Kompass France. Mais là également, la clientèle de la société se compose majoritairement de grands comptes.

La typologie de la clientèle n'est pas un détail anodin. Gros consommateurs en termes d'usages et de volumes, les grands comptes sont généralement enclins à passer des contrats forfaitaires de longue durée. Un modèle économique largement répandu parmi les fournisseurs d'informations professionnels. 99 % des revenus commerciaux de Kompass France proviennent ainsi des ventes d'abonnement pour la consultation de la base de données. Infogreffe réalise, pour sa part, les deux tiers de son chiffre d'affaires au travers de ses 18.000 abonnés. Autrement dit, l'accès aux informations professionnelles est majoritairement facturé offline. Sauf exceptions : les pure players.

Multiplier les solutions de micropaiement en ligne pour attirer les PME
A l'image de son grand frère - le FAI Free -, Societe.com est un véritable trublion parmi les fournisseurs d'information électronique professionnelle. Déjà en 1999, son lancement avait fait trembler le secteur. En adoptant initialement un modèle gratuit, la filiale du groupe Iliad avait en effet très rapidement gagné des parts de marché aux services télématiques de ses concurrents. Si l'information gratuite n'a pas survécue à l'éclatement de la bulle, le réflexe Internet, en revanche, semble acquis. Societe.com réalise quasiment 100 % de son chiffres d'affaires sur son site via un système de paiement à l'acte. Sans surprise, 98 % des entreprises clientes de Societe.com sont des PME.

Conscients que les PME ont un usage et une consommation beaucoup plus ponctuels de ce types de services, certains acteurs positionnés premium multiplient les solutions de paiement à l'acte sur leur site. Kompass.fr propose ainsi un système d'achat d'unités de crédit par carte bancaire, de 95 euros pour 50 unités à 620 euros pour 500 unités. Ce mode de paiement ne représente toutefois que 1 % du chiffre d'affaires de la société.

Infogreffe, en revanche connaît plus de succès. Six moyens de paiement sont au total disponibles pour les non abonnés : carte bancaire, portefeuille électronique, carte prépayée, compte avec approvisionnement, système w-HA de paiement sur la facture des FAI. Et ces efforts portent leurs fruits : de 20 % en 2004, la part des non abonnés dans le chiffre d'affaires du GIE va passer les 30 % cette année, tandis que le taux de transformation des visites en achat a progressé de 6 points à 40 %.

Si la conquête des utilisateurs ponctuels ne semble pas être la priorité de tous, le Web, en revanche, en est devenue une. Les fournisseurs d'informations sur les sociétés déclarent à l'unisson vouloir monter en puissance sur Internet et tous les nouveaux développements sont aujourd'hui centrés sur ce canal.

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BIL
Car la diffusion d'informations ne suffit plus. Les services innovants que seul permet le Web et qui représentent un gisement de nouveaux revenus, sont devenus aujourd'hui un axe stratégique. En effet, pour la pulpart de ces société, leur volume de clients semble avoir atteint un pallier de maturité, tandis que les offres de données sont de plus en plus complémentaires. Pour sa clientèle, Kompass France envisage ainsi de proposer aux entreprises d'acheminer leurs appels d'offres en ligne. Societe.com, de son côté, souhaite devenir un intermédiaire commercial entre les entreprises en leur permettant d'entrer en relation via le site. Quant à Infogreffe, le GIE nourrit de grandes ambitions sur Internet. Il devrait mettre en ligne dès 2006 une plate-forme de dématérialisation permettant aux entreprises d'accomplir les démarches auprès des greffes directement sur le site.
Emilie LEVEQUE, JDN Sommaire Le Net
 
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