L'éditeur de solutions de gestion des déplacements professionnels KDS vient de lever 11 millions d'euros auprès de deux fonds d'investissement en capital-risque, Accel Partners et Atlas Venture. Cette somme devrait servir à l'extension du réseau international de la société, qui projette d'investir massivement sur le marché britannique. KDS, qui revendique déjà la place de leader sur le Vieux continent, aurait également quelques projets en Amérique du Nord et en Asie.
"Nous allons renforcer notre présence physique dans ces pays, explique Yves Weisselberger, PDG de KDS. Le Royaume-Uni, qui représente actuellement la moitié du chiffre d'affaires de la France, doit devenir notre marché principal avec la France." Même si elle privilégie la croissance organique, la société pourrait s'intéresser à d'éventuels rachats. "Nous sommes prêts à participer à un mouvement de consolidation, qui aura forcément lieu dans les prochains mois", répond Yves Weisselberger, qui assure que la trésorerie, supérieure à 12 millions d'euros, permet d'envisager des acquisitions.
Positionnée à l'origine sur les GDS, la société s'est recentrée en 2000 sur l'activité des voyages d'affaires en ligne et a intégré la gestion des notes de frais il y a deux ans. Ces deux pôles représentent désormais l'intégralité de ses ressources. Elle compte parmi ses clients Alcatel, Novartis, Accenture, Alstom, Yahoo ou encore Saint-Gobain. La levée de fonds doit également permettre de compléter l'offre de services. "Nous souhaitons aller toujours plus loin dans l'intégration des petits achats", résume Yves Weisselberger, qui souligne notamment l'importance croissante de la réservation d'hôtel dans les activités. KDS réfléchirait également à une déclinaison de ses services sur téléphone mobile, un marché qui pourrait être amené à fortement se développer.
L'entrée de deux nouveaux actionnaires au capital de KDS marque, selon ses dirigeants, la maturité de la société et du marché en général. Accel Partners et Atlas Venture détiennent désormais plus de 35 % du capital de la société, contre un peu plus de 50 % pour les fondateurs, tandis que la part de Carlson Wagonlit tombe à 10 % environ. Ces deux fonds d'investissements sont particulièrement actifs dans le domaine des nouvelles technologies. Ils ont choisi de miser sur un acteur qui table pour cette année sur une croissance de 25 % et, pour 2006, sur une croissance supérieure à 50 %. La rentabilité pourrait être atteinte cette année, alors que l'exercice 2004 avait vu une perte de 600.000 euros due à de lourds investissements.
De l'ordre de 5,6 millions d'euros en 2004, le chiffre d'affaires pourrait donc décoller. D'autant que le potentiel du marché est jugé important, à environ 500 millions d'euros, quand il n'est aujourd'hui que de 30 à 40 millions d'euros. KDS a déjà, pour sa part, constaté une accélération du rythme des réservations en ligne. Les transactions auraient été multipliées par trois depuis le début de l'année. De plus, dans les prochaines années, la part d'Internet dans la réservation des voyages d'entreprise pourrait passer de 5 % à 30 %.
Si la levée de fonds réalisée peut donc autoriser KDS à "croître plus vite", selon les mots de son PDG, elle devrait aussi lui permettre de s'affirmer face à des concurrents qui peuvent, eux, s'appuyer sur de grands groupes. Son principal rival au niveau mondial, GetThere, est une filiale du groupe Sabre (Lastminute, Travelocity, etc.), tandis que eTravel, autre acteur du marché, appartient à Amadeus. Les grandes holdings, qui font déjà la loi sur le marché du tourisme grand public en ligne, pourraient bien également investir le segment des voyages d'entreprises. |
