ANALYSE
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Comment les sociétés du CAC 40 gèrent leurs noms de domaine - 1 - Des stratégies contrastées
Dépôt des noms les plus intuitifs, cybersquatting, utilisation des domaines... Premier volet des résultats de l'édition 2005 de l'étude annuelle menée par DNS News pour le JDN.   (23/11/2005)
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 DNS News
 Loïc Damilaville
Archives L'études 2004
Dans le cadre de ses activités de consultant auprès de grandes sociétés, Loïc Damilaville (DNS News) publie chaque année dans le Journal du Net une étude sur la manière dont les grandes entreprises françaises gèrent leurs noms de domaines. L'étude porte sur les noms de domaines en .com, .net, .org et .fr les plus intuitifs en regard des noms des entreprises : "tf1.xxx" pour TF1, "francetelecom.xxx" et "france-telecom.xxx" pour France Telecom etc. 432 noms au total ont été passés en revue en intégrant les .biz et .info.

La composition du CAC 40 évoluant ainsi que les noms des sociétés (Vivendi Environnement rebaptisée Veolia Environnement, Total Fina Elf en Total etc.) le périmètre des noms couverts évolue chaque année. Il parait cependant inévitable de "coller" le plus possible à la réalité afin de ne pas pénaliser les entreprises qui ne sont plus tenues de protéger leurs anciennes dénominations. L'objectif étant en effet de décrire leur approche des noms de domaine qui comptent parmi les plus stratégiques pour elles, puisque correspondant à leurs marques phares actuelles.

Une pause dans la course à la suppression du risque ?

Sociétés ayant déposé au moins 75% de leurs noms les plus intuitifs
2005
2004
2003
2002
2001
2000
75 % et +
68 %
61 %
64 %
53 %
40 %
23 %
100 %
31 %
34 %
25 %
19 %
17 %
3 %
Source : DNS News, 2005

Alors que l'année 2004 avait vu un net progrès de la proportion des sociétés possédant 100 % des noms étudiés (de 25 % à 34 %), 2005 marque un pause dans cette tentative de contrôle total. Il semblerait plutôt que ces quelques derniers mois aient vu se développer des stratégies de "rattrapage" sur les extensions "secondaires" telles que le .net, le .org, le .biz ou le .info, rarement utilisées pour communiquer, mais potentiellement dangereuses.

Conséquence, la proportion de sociétés possédant 75 % ou plus des noms étudiés est passée cette année de 61 % à 68 %. En revanche, les sociétés qui avaient déjà consentis ces efforts les années précédentes n'ont pas voulu, ou pas pu, pousser la logique de protection jusqu'à son terme. La proportion de "100 %" s'est même réduite légèrement (de 34 % à 31 %) du fait de l'arrivée de nouveaux entrants moins bien protégés ou de non renouvellement de noms possédés lors de l'étude de 2004.

Bien que l'évolution sur 5 ans reste spectaculaire, les deux catégories semblent avoir atteint des seuils qu'elles auront maintenant du mal à dépasser. Il faut en effet tenir compte de l'existence de noms déposés par des tiers de bonne foi et de la volonté de certains responsables en charge du dossier de ne pas multiplier des dépôts défensifs souvent jugés coûteux, pour une rentabilité douteuse.

Le cybersquatting, ou l'éternel ennemi

Proportion de noms piratés par type d'extension
2005
2004
2003
2002
2001
2000
.COM
7 %
4 %
10 %
8 %
14 %
20 %
.NET
15 %
26 %
22 %
28 %
30 %
34 %
.ORG
13 %
18 %
15 %
20 %
20 %
25 %
.FR
0 %
3 %
0 %
0 %
0 %
0 %
Source : DNS News, 2005

L'évolution de la proportion de noms "piratés" présente chaque année des phénomènes intéressants, et 2005 ne fait pas exception à la règle.

Le cybersquatting des noms de domaine en .com, que l'on avait pu croire jugulé en 2004, reprend du poil de la bête en 2005 en passant de 4 à 7 %. A contrario, la proportion de .net et de .org cybersquattés connaît une nette réduction. Cette évolution est d'ailleurs particulièrement frappante pour les .net. Tout se passe comme si les efforts des sociétés s'étaient concentrés sur les .net et .org en 2005, tandis que le .com se voyait de nouveau "attaqué" par les cybersquatters après avoir été un peu vite considéré comme "nettoyé".

Conséquence, plusieurs noms importants qui étaient encore libres en 2004 sous l'extension .com, sont aujourd'hui déposés par des cybersquatters, en particulier des noms composés ne correspondant pas toujours exactement à la marque-phare, mais qui n'en sont pas moins stratégiques en termes de communication.

L'évolution du .fr, où le taux de cybersquatting repasse à 0 % après un pic à 3 % en 2004, tend quant à elle à montrer que les quelques abus qui avaient suivi l'ouverture de mai 2004, font maintenant partie des mauvais souvenirs.

Malgré cette tendance à la lutte contre le cybersquatting sur les extensions "secondaires", la proportion des sociétés ayant au moins un nom de domaine "piraté" tend à augmenter légèrement en 2005.

Sociétés rencontrant des problèmes sur au moins un nom de domaine intuitif
2005
2004
2003
2002
2001
2000
Noms piratés
58 %
54 %
63 %
60 %
69 %
74 %
Noms piratés et/ou homonymes
70 %
66 %
74 %
74 %
76 %
92 %
Source : DNS News, 2005

Ce phénomène peut sans doute être expliqué par les mêmes éléments qu'en 2004 : bien que certaines sociétés aient visiblement poursuivi leurs actions d'optimisation, cette approche n'est pas partagée par toutes et le résultat global enregistre une détérioration. Cette tendance est assez marquée sur les noms laissés libres en 2004 et cybersquattés en 2005, ce qui laisse aussi à penser que les cybersquatters "ratissent" régulièrement les noms les plus intuitifs et tentent parfois leur chance.

Toutefois globalement, hors quelques variations d'une année sur l'autre, avec une proportion d'environ 60 % de sociétés ayant au moins un nom intuitif cybersquatté, et 70 % environ au moins un nom intuitif "piraté" ou déposé par un tiers de bonne foi, le cybersquatting tend à se stabiliser. Faut-il en conclure à un certain "renoncement" sur ce dossier ?

Une protection toujours meilleure… mais peu de progrès en termes de visibilité…

Evolution des indices de protection et de visibilité
2005
2004
2003
2002
2001
2000
Protection
74 %
72 %
71 %
68 %
63 %
51 %
Visibilité
58 %
61 %
53 %
48 %
42 %
34 %
Manque à gagner
16 %
11 %
25 %
29 %
33 %
33 %
Source : DNS News, 2005

DNS News calcule chaque année un indice de "protection" qui évalue la proportion de noms intuitifs déposés par une société, et un indice de "visibilité" qui permet de savoir quelle proportion de ses noms chaque société utilise vraiment pour "exister" sur Internet (la philosophie étant que si une société a déposé 10 noms et qu'elle n'en utilise qu'un seul, elle subit un manque à gagner en termes de trafic, et donc de rentabilité, sur 90 % de son investissement).

Le tableau ci-dessus montre que les efforts déployés par les sociétés du CAC 40 pour maîtriser le risque s'avèrent globalement payants, l'indice n'ayant cessé de progresser depuis 2000. Ce constat est toutefois à relativiser au vu de l'accroissement de la proportion de sociétés victimes de cybersquatting : les sociétés qui se protègent le font de mieux en mieux, mais il existe apparemment un contraste de plus en plus marqué entre celles qui cherchent à optimiser leur stratégie de protection et les autres.

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 Loïc Damilaville
Archives L'études 2004
L'évolution de l'indice de visibilité montre pour sa part une légère régression, ce qui pourrait signifier que les noms protégés depuis l'année dernière n'ont pas été activés. L'écart se creuse donc entre les deux indices, et le "manque à gagner" en termes de visibilité passe de 11 points à 16 points.
Rédaction JDN & JDN Solutions Sommaire Le Net
 
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