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| Eric Morgain (Deloitte & Touche) : "Les entreprises lauréates ont démontré leur résistance face à la crise" |
| Eric Morgain, associé du cabinet Deloitte, revient sur le palmarès de l'édition 2005 du Deloitte Technology Fast 50, qui récompense les entreprises technologiques françaises à forte croissance.
(30/11/2005) |
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Le Deloitte Technology Fast 50, qui en est à sa cinquième édition, récompense les entreprises technologiques françaises ayant connu les fort taux de croissance de leur chiffre d'affaires sur les cinq dernières années. Le palmarès national, qui a couronné pour la troisième fois consécutive le fournisseur d'accès et de solutions multimédia mobiles Netsize, a été dévoilé le 28 novembre. Eric Morgain, associé au cabinet Deloitte & Touche, commente les résultats.
JDN.
Quel bilan tirez-vous de l'édition 2005 du Deloitte Technology Fast 50 ?
 Eric Morgain. Premièrement, la période analysée, 2000-2004, donne un relief particulier au palmarès de cette année. En effet, même si les taux de croissance observés sont inférieurs à ceux des années précédentes [taux de croissance annuel moyen des lauréats en 2005 : 50 %, contre 102 % en 2003, 143 % en 2002 et 177 % en 2001, Ndlr], ils reflètent une résistance remarquable à la crise. Cela montre que les entreprises lauréates sont vraiment solides, car elles ont traversé avec brio les années les plus difficiles de la crise. Par ailleurs, 84 % sont rentables cette année, contre 78 % en 2004 et 75 % les deux années précédentes. La qualité est donc bonne. On pourrait y voir un signe de reprise. Sur le marché des logiciels et des télécoms, c'est évident. Je pense qu'on a touché le fond en 2003.
Par ailleurs, les résultats du Prix Premium, réservé aux entreprises ayant réalisé plus de 15 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2000, sont une très belle surprise. 26 entreprises ont accepté de concourir, ce qui renforce la crédibilité du Fast 50. La moitié de ces sociétés ont doublé leur chiffre d'affaires en cinq ans. Même si la croissance externe est comprise, pour moi cela reste du chiffre d'affaires.
Enfin, le palmarès confirme les résultats de nos études relatives au capital-risque (lire l'article du JDN du 27/04/05), comme quoi les performances des entreprises financées par des fonds d'investissement obtiennent de meilleures performances que les autres. Cela prouve que les investisseurs apportent autre chose que du capital : ils amènent de l'optimisme, de la confiance, et boostent la R&D. Ils démontrent aussi la pertinence de leur sélection. Sur les 32 entreprises candidates au capital desquelles figurent des fonds d'investissement, 14 font partie des lauréates, et leur taux de croissance est de l'ordre de 1.600 % contre 1.200 % en moyenne.
Le taux de croissance est-il vraiment le meilleur indicateur pour juger la performance d'une entreprise ? Analysez-vous la corrélation des résultats avec le développement des entreprises lauréates sur les quatre dernières années ?
Le taux de croissance du chiffre d'affaires est le seul indicateur fiable que l'on peut obtenir sans trop de difficultés de la part des entreprises. C'est aussi le seul qui permet de faire des comparaisons au niveau international. S'il fallait retraiter les rentabilités, cela donnerait lieu à des discussions comptables sans fin. Le chiffre d'affaires, et sa croissance analysée sur la durée, donnent une idée exacte du dynamisme de l'entreprise. On se trompe rarement. Certes, Netsize, vainqueur du Fast50 pour la troisième fois consécutive, n'est rentable que depuis peu. Mais cette entreprise est une pépite. Evidemment, d'autres critères sont aussi essentiels que la croissance, comme la cohésion de l'équipe de management ou le nombre de produits sortis dans l'année. Mais ce n'est plus la même analyse
Parmi les lauréats de l'édition 2005, on remarque la performance des services et solutions mobiles : Netsize, Webraska, Highdeal
Quel regard portez-vous sur cette évolution ?
Nous sommes au début d'une nouvelle conception de la convergence, favorable au mobile, un secteur sur lequel devraient apparaître beaucoup de nouveaux offrants, tant au niveau des opérateurs que des services. De manière générale, dans les années qui viennent, le Fast 50 devrait voir plus de sociétés télécoms et de services en ligne. Ces derniers sont encore peu nombreux car le Fast 50 impose d'avoir clôturé au minimum quatre exercices fiscaux de 12 mois. Or, de nombreuses sociétés Internet n'ont pas encore cinq années d'existence. 50 % des candidats, aujourd'hui, appartiennent encore au monde du logiciel. Les biotechnologies et l'environnement stagnent, mais leur part est appelée à progresser.
| Le palmarès national du Deloitte Technology Fast 50 |
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206 entreprises technologiques ont participé à l'édition 2005 du Deloitte Technology Fast 50. Pour la troisième année consécutive, c'est le fournisseur d'accès et de solutions multimédia mobiles Netsize qui remporte le premier prix, avec une croissance de 13.504 % de son chiffre d'affaires sur cinq ans. Webraska, fournisseur de solutions de navigation sur terminaux mobiles, se classe deuxième avec un chiffre d'affaires en progression de 8.554 % sur cinq ans. Awak'It (agence de communication plurimédia, + 2.565 %) et Highdeal (tarification et valorisation des services mobiles multimédia, + 2.230 %) décrochent respectivement les 3ème et 4ème prix. La SSII Sword (+ 733 %) obtient le prix spécial Euronext de la première société cotée, Linagora (logiciels libres) le prix Oseo Anvar de la société la plus innovante, et le prix Premium est attribué à la société spécialisée en ingénierie et conseil en innovation AsSystem.
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