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Avis des managers : M6 rachète MisterGoodDeal
La filiale de vente à distance du groupe M6 vient de faire l'acquisition du spécialiste du destockage online MisterGoodDeal. Cinq managers réagissent à cette actualité.   (06/12/2005)
Henri de Maublanc
Président,
Aquarelle
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Olivier Mathiot
Vice-président marketing,
Priceminister
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Jean-Emile Rosenblum
Directeur général,
Pixmania
 Sa fiche Carnet
Roland Coutas
P-DG,
Telemarket
 Sa fiche Carnet
Jean-David Chamboredon
Partner,
3i Venture Team
 Sa fiche Carnet
Qui sont les managers et décideurs de la high-tech ?
Plus de 2 000 perso
nnalités présentées.


Henri de Maublanc, Président Aquarelle - Ancien actionnaire de MistergoodDeal
"MisterGoodDeal avait besoin de s'associer"
Cette opération est un très bon deal où tout le monde a fait une bonne affaire. Pour la stratégie des chaînes TV, leur intérêt pour le Web n'est pas surprenant, avec la télévision qui se répand sur le Net. M6, qui réalise la moitié de son chiffre d'affaires hors TV, consolide ainsi sa présence sur Internet sans faire d'investissements risqués ou difficiles. Pour développer des avantages online, MisterGoodDeal présente beaucoup d'atouts avec un savoir-faire commercial, informatique et une connaissance du Web qui ne s'acquiert pas facilement, ni rapidement.

C'est une bonne chose que MisterGoodDeal ne reste pas un pure-player. Le marché fortement concurrentiel, avec des acteurs comme Cdiscount, LDLC ou Rue du Commerce, et l'environnement, où les distributeurs se penchent sur le Net, rend l'avenir difficile pour les acteurs du marché. MisterGoodDeal avait besoin de s'associer et va pouvoir compter sur les moyens de M6. A contrario, un groupe comme Amazon n'a pas besoin d'appui car il a déjà atteint une taille critique, mais il n'y a pas d'acteurs en France qui aient atteint ce seuil. Ces opérations de consolidation ne sont donc pas finies : on se dirige vers un environnement plus solide. Il faut préciser que cette spécification ne s'applique pas à tous les secteurs : Aquarelle, par exemple, n'a pas besoin de sortir du modèle pure-player.


Olivier Mathiot, Cofondateur et vice-président marketing et communication Priceminister
"Les genres et les business se rapprochent "
Premièrement, sur l'opération en général, le rachat de MisterGoodDeal par M6 s'inscrit dans un mouvement plus global de consolidation de l'ex-nouvelle économie qui tend à se "normaliser". Car les chiffres en jeux sont désormais vraiment importants. Le e-commerce a su démontrer deux choses depuis deux ans : des volumes importants et non plus anecdotiques et de la profitabilité. Bref les logiques financières ou industrielles s'activent donc "naturellement" et sereinement désormais... Introduction en bourse, fusion et rachat sont des signes qui nous rappellent la consolidation de la bande FM, après sa libéralisation effrénée dans les années 80.

Le marché du "BtoC" en général sur Internet est très bataillé, les intervenants indépendants sont certes de moins en moins nombreux au fur et à mesure que le temps passe : Cdiscount chez Casino, RueduCommerce en bourse, Alapage chez France Telecom, MisterGoodDeal chez M6 etc... Pourtant deux commentaires : il n'y a pas encore à mon sens de vraie grande marque/enseigne française sur ce sujet ; les registres de communications sont toujours exclusivement promotionnels. Le prix demeure le moteur de recrutement essentiel quoi qu'on en dise. L'outil Internet favorise par sa nature la "professionnalisation" du consommateur qui compare, challenge, remet en question, discute, fait et défait les réputations à grande vitesse. Du coup les sites en question sont encore peu différenciés aux yeux du consommateur. C'est pourquoi PriceMinister, dernier pure-player français indépendant et important, est né d'une idée vraiment en rupture en proposant "L'Achat-Vente Garanti" : un modèle économique donnant naissance à une nouvelle façon de consommer. Nous sommes en train de démontrer qu'un "pure-player" peut devenir une vraie grande marque qui s'inscrit durablement dans la vie des consommateurs.

La logique de M6 ? Ils se sont largement exprimés sur les synergies. Le réseau Internet, malgré sa crise de jeunesse, a su démontrer qu'il est à la fois un canal de distribution et un média : PriceMinister, comme quelques autres, joue sur ces deux facettes depuis le début. La télévision opère un mouvement parallèle, média et distribution également, notamment avec le TéléShopping, mais aussi en distribuant des nouveaux produits comme la téléréalité, qui propose des moyens de paiement télématique devant un écran via les votes SMS. Bref les genres et les business se rapprochent. La publicité grand média ne se porte pas si bien, alors que la croissance de l'Internet galope à deux chiffres. La logique finale étant que les "gens" qui passent d'un écran à l'autre, notamment les plus jeunes qui accélèrent la dynamique aujourd'hui, sont les mêmes consommateurs, et donc, M6 s'adapte au mouvement et les suit dans ce système de vase communiquant entre poste de télé et ordinateur ou console.


Jean-Emile Rosenblum, Directeur général Pixmania
"Acheter un acteur Web était pour M6 la seule solution intéressante"
Ce rachat n'a pas été une surprise pour Pixmania. Nous avions précédemment rencontré M6 Boutique lors d'un événement où ils nous avaient fait part de leurs difficultés face aux problématiques de la vente en ligne allant de la logistique à la fraude sur le Web. Le rachat d'un acteur du Web était, pour eux, la seule solution intéressante. MisterGoodDeal est un acteur sérieux et de qualité. Racheter ce pure player est un bon choix.

Désormais, je me pose la question de l'orientation que va prendre MisterGoodDeal et la stratégie de distribution à venir de M6.

L'avenir des pure-player est délicat à prédire. Globalement, les gros acteurs ont de l'avenir. Pour les petits, les investissements de plus en plus importants laissent envisager un futur plus difficile. Il est cependant risqué de formuler des généralités, chaque secteur possédant sa spécificité. Le multicanal, comme le propose le groupe Pixmania, est par contre une stratégie payante.


Roland Coutas, PDG Telemarket
"Avec les pure-players, des empires de la distribution sont en train de naître"
Ce rachat montre la tendance actuelle, où les grands acteurs comme les grandes marques, ont la prétention de vouloir tout faire, à l'image de l'acquisition de Grobill par Auchan. Pour maîtriser la vente en ligne, les acteurs significatif de "Brick and Mortar" ont deux solutions : soit ils achètent un acteur Web, soit ils doivent attendre de longues années avant de faire appel à un cabinet de consulting dans le but de tout recréer pour un résultat aléatoire et un coût conséquent. Cet achat est donc très intelligent de la part de M6.

Du point de vue de la stratégie globale, nous nous dirigeons vers les fameuses places de marché dont nous rêvions il y a deux ans.

Mais les acteurs Web n'ont pas dit leur dernier mot. Avec les pure-players, des empires de la distribution sont en train de naître. Il existe quatre phases notables dans la distribution. La naissance des grands magasins au 19ème siècle, ensuite l'arrivée des hypermarchés, un concept novateur que n'avait pas prévu les grands magasins, la création par la suite des hard-discounter, que les hypermarchés n'ont pas vu venir. Nous entrons dans la quatrième vague, avec le "vrai" e-commerce, qui est une évolution majeure, où les pure-player peuvent devenir des acteurs d'importance, à l'image de Lastminute qui fait parti des plus grands noms du tourisme européen.


Jean-David Chamboredon, Partner 3i Venture Team
"C'est une bonne nouvelle pour les entrepreneurs, investisseurs et actionnaires"
C'est une bonne nouvelle pour les entrepreneurs, investisseurs et actionnaires de sociétés Internet. Non seulement la Bourse ou le rachat par une "major pure-player" de l'Internet sont des options disponibles pour trouver des liquidités et les moyens pour une croissance accélérée, mais également le rachat par des acteurs plus traditionnels.

On voit bien la synergie entre un média et un acteur du e-commerce. On voit bien qu'à terme les médias se devront de connaître leur audience et d'intermédier certaines formes de commerce avec cette audience qu'ils ont simplement besoin de "mediamétrer" pour l'instant.

Cette transaction semble, par ailleurs, avoir été effectuée sur des bases de valorisation très raisonnable.

Les grandes questions sont donc : Qui est prêt à valoriser au mieux ce type de société ? Les lecons de Internet 1.0 seront-elles retenus par tous les acteurs de Internet 2.0 ? Les tenants de Internet 1.0 n'avaient-ils pas tout simplement raison trop tôt ?


Emmeline RATIER, JDN Solutions Sommaire Le Net
 
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