LE NET 
Sommaire Le Net
Jamendo : une alternative pour la musique en ligne
La plate-forme propose aux artistes de diffuser gratuitement leurs oeuvres, directement sur le site ou sur les réseaux P2P. Une tentative pour concilier musique gratuite et légalité.   (12/12/2005)

  En savoir plus
Dossier Musique, un chant de bataille
  Le site
Jamendo
À l'heure où les débats autour du peer-to-peer sont plus qu'enflammés, l'initiative de Jamendo est de nature à calmer les esprits. Cette plate-forme, opérationnelle depuis février dernier, propose aux artistes de diffuser gratuitement leurs oeuvres, en téléchargement sur le site ou en diffusant légalement les fichiers sur les réseaux peer-to-peer, eMule ou BitTorrent par exemple. Derrière cette plate-forme : la société PeerMajor, créée notamment par les deux fondateurs d'une start-up luxembourgeoise, Neofacto, spécialisée dans l'installation et l'intégration de logiciels libres.

L'idée de Jamendo est venue d'un groupe de musique qui voyait ses morceaux échangés sur les réseaux. "Cette pratique, loin d'avoir une influence néfaste, leur assurait une certaine promotion et accroissait leur notoriété, explique Laurent Kratz, PDG et fondateur de PeerMajor. Nous avons eu l'idée d'en faire une offre professionnelle et industrielle."

Seule obligation pour les artistes qui souhaitent diffuser leur musique sur le site : déposer une licence "creative commons" ou "Art libre" (autrement appelé "copyleft"). Ces licences permettent en fait aux artistes de gérer eux-mêmes leurs créations et se situent entre le copyright et le domaine public : l'internaute peut copier, diffuser et transformer les oeuvres sans DRM et sous certaines conditions, notamment celle de favoriser l'accès à l'oeuvre originale. Ainsi, l'artiste n'est lié à aucun contrat et peut très bien, si le succès est au rendez-vous, signer par la suite avec une maison de disques. C'est aussi l'artiste qui gère lui-même la musique qu'il met en ligne, en téléchargeant le "Jamloader" sur le site et en uploadant ensuite ses morceaux. "Nous nous positionnons un peu comme les Flickr [site d'échange de photos racheté cette année par Yahoo] de la musique", indique Laurent Kratz.

Le concept a déjà séduit 700 artistes, qui ont déposé leurs oeuvres sur le site. Jamendo compte aujourd'hui 400 albums complets, au rythme d'une dizaine d'ajouts par jour, soit près de 300 heures de musique et 200 gigabits de fichiers. Le public est aussi au rendez-vous, le site atteignant les 10.000 visiteurs uniques par jour. Entre 200 et 500 téléchargements issus de Jamendo auraient lieu simultanément et en permanence sur les réseaux BitTorrent.

La plate-forme propose aussi aux internautes de faire un don pour soutenir les artistes qu'ils apprécient : 90 % de ces dons sont reversés aux musiciens. Certains d'entre eux ont ainsi pu obtenir un revenu complémentaire (quelques centaines d'euros pour le moment). Sans oublier que les artistes qui commercialisent leurs disques peuvent aussi effectuer un lien vers la vente de leur album.

Le site vit, lui, de la commission qu'il prélève sur ces dons et de la publicité. Il propose quelques liens sponsorisés avec Google. Plusieurs partenariats, en cours de finalisation, devraient apporter l'essentiel des revenus à l'avenir. Ce qui fait dire à son PDG : "je ne suis pas inquiet quant à la rentabilité du projet et nous devrions atteindre une masse critique en fin d'année prochaine. D'autres, comme MagnaTune aux Etats-Unis fonctionnent très bien, un peu sur le même modèle." Les publicitaires seraient fortement attirés par la cible première de Jamendo, les 15-25 ans.

Pour assurer la promotion des artistes, la plate-forme utilise aussi les possibilités communautaires offertes par le Web. Les inscrits peuvent ainsi noter les artistes, les mentionner sur leur blog avec des liens vers les fichiers disponibles en téléchargement ou sur les réseaux peer-to-peer.

  En savoir plus
Dossier Musique, un chant de bataille
  Le site
Jamendo
Les fondateurs ne se montrent pas, non plus, inquiets quant aux menaces qui pèsent sur les éditeurs de logiciels peer-to-peer en France (lire l'article du JDN du 09/12/05). "Les projets qui se préparent sont inapplicables. Selon moi, la loi a peu de chances de passer, affirme Laurent Kratz. De plus, le peer-to-peer est comme l'hydre, il repousse quoi qu'il arrive, les prochaines générations, comme Tor ou Exeem, seront anonymisées. Mais je suis persuadé que peer-to-peer et musique commerciale peuvent cohabiter." Ainsi, pour préparer une montée en puissance, Jamendo travaille sur l'élaboration d'un player plus performant. La présentation par genre musical devrait aussi être poussée, afin d'améliorer la navigation. Et si le succès dépassait les espérances de la société ? "Nous pouvons monter jusqu'à 2.500 albums disponibles sans avoir besoin d'investir de nouveau", répond Laurent Kratz.
 
 
Nicolas RAULINE, JDN Sommaire Le Net
 
Accueil | Haut de page
 
 

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Chaine Parlementaire Public Sénat | Michael Page Interim | 1000MERCIS | Mediabrands | Michael Page International