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Quinze événements qui ont fait l'année 2005 |
Le rachat de Skype par eBay, de Lastminute par Sabre, de Tiscali par Alice ou encore de Cegetel par Neuf Telecom, les IPO de Meetic et Rue du Commerce, le cartel de opérateurs mobiles, l'ouverture du ".eu", le lancement de MSN Keywords... L'année 2005 en 15 événements marquants.
(23/12/2005) |
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15
événements qui ont fait 2005 |
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eBay :
cap sur la croissance externe
Le site d'enchères américain a donné un coup d'accélérateur
à sa croissance en 2005, passant à l'offensive en termes d'acquisitions.
Si le rachat de l'éditeur de solutions de VoIP Skype, pour 3,3
milliards d'euros (lire l'article
du 13/09/05), a certainement été l'opération de fusion-acquisition
la plus commentée de l'année, eBay a également mis la main cette
année sur le shopbot Shopping.com (620 millions de dollars),
la branche sécurisation des paiements de Verisign (360 millions
de dollars), le site de petites annonces Gumtree.com, et Opusforum.
eBay, qui avait fait profil bas sur les acquisitions depuis
Paypal en 2002, attend de ces opérations de fortes synergies
pour se renforcer dans le commerce électronique et le micro-paiement.
Meetic
et Rue du Commerce en Bourse
2005 aura marqué le retour en grâce des valeurs Internet en
Bourse. A ce titre, les deux introductions les plus importantes
de l'année, et les seules sur le marché principal Eurolist,
sont celles des deux pure players Rue du Commerce et Meetic.
Le site marchand spécialisé dans la vente de matériel high-tech
s'est introduit à un cours de 15,60 euros le titre, ce qui valorisait
la société à 167,4 millions d'euros (lire l'article
du 03/10/05). Quant au titre du site de rencontres, il cotait
22,30 euros pour sa première journée, valorisant la société
367,3 millions d'euros (lire l'article
du 14/10/05). Au 21 décembre, les titres Rue du Commerce
et Meetic avaient progressé respectivement de 5,9 % et
33,3 %. Ces deux IPO resteront le symbole de la bonne santé
du secteur cette année, signe que le développement des start-ups
peut à nouveau se financer sur les marchés.
Les
opérateurs mobiles à l'amende
Fin de vacances agité pour les opérateurs mobiles. En ce mois
d'août, le Canard Enchaîné et le Parisien révèlent
les extraits d'une enquête de la DGCCRF qui font l'effet d'une
bombe : Orange, SFR et Bouygues Telecom auraient échangé
des informations confidentielles et se seraient entendus sur
leurs parts de marché respectives durant plusieurs années. Verdict,
quatre mois plus tard : 534 millions d'euros d'amende pour
ce qui, depuis, a été désigné comme le "cartel mobile"
par l'UFC-Que Choisir (lire l'article
du 02/12/2005). En attendant la décision en appel. Mais,
paradoxalement, la bombe du mois d'août pourrait bien faire
le bonheur des opérateurs. La justice pourrait voir, dans la
divulgation du dossier, un vice de forme. C'est en tout cas
le souhait des opérateurs. Et la plus lourde sanction prononcée
en France pour pratiques anti-concurrentielles pourrait ainsi
ne jamais aboutir.
La
Chine, nouvel eldorado d'Internet
Avec la deuxième population internaute du monde et un potentiel
de croissance énorme (moins de 8 % des foyers sont connectés),
la Chine attire toujours plus les convoitises des acteurs Internet
américains. En août 2005, Yahoo a fortement accentué
sa présence dans le pays, prenant 40 % du site marchand
Alibaba, bien implanté dans le secteur de l'e-commerce BtoB,
en croissance annuelle de 95 % (lire l'article
du 12/08/05). Le très fort intérêt pour l'Internet chinois
se retrouve aussi dans l'entrée spectaculaire de Baidu au Nasdaq.
Le premier jour de son IPO, le 5 août 2005, le titre du moteur
de recherche chinois, dont Google possède 2,6 %, gagnait
354 %, un chiffre digne de l'âge d'or des dotcom. L'opération
a rapporté 109 millions de dollars (lire l'article
du 09/08/05).
Mariage
à l'italienne Après plusieurs mois de rumeurs sur les
éventuels repreneurs de Liberty Surf, la filiale française déficitaire
du FAI italien Tiscali, c'est Telecom Italia qui a finalement
remporté la partie. Montant des gains : 266 millions d'euros.
Les deux groupes ont officialisé leur accord le mardi 5 avril
2005 (lire l'article
du 07/04/05). Près de trois ans après avoir vendu dans un
mouvement de recentrage sa filiale française 9Telecom au groupe
Louis Dreyfus, puis retraversé les Alpes en novembre 2003 avec
le lancement de l'offre d'accès Internet Alice, Telecom Italia
a pris durablement position sur le marché français. La preuve :
un investissement de 350 millions d'euros sur trois ans dans
le déploiement de sa propre infrastructure pour le dégroupage.
Le 1er septembre 2005, la marque Tiscali a disparu au profit
d'Alice.
Neuf
épouse Cegetel Après deux tentatives de rapprochement
en 2004, Cegetel, filiale de SFR et de la SNCF, et Neuf Telecom,
filiale du groupe Louis Dreyfus, sont finalement parvenus à
un accord : le 10 mai dernier, les deux groupes ont officiellement
annoncé leur fusion. La nouvelle entité a pris le nom de Neuf
Cegetel et est désormais détenue à 72 % par les actionnaires
de Neuf Telecom et à 28 % par SFR, lui-même filiale de
Vivendi Universal (lire l'article
du 12/05/05). D'un point de vue commercial, les deux marques
sont restées distinctes, mais s'appuient sur un réseau commun
de transport de voix et de données IP. Le mariage des deux groupes
a reçu le feu vert de Bercy le 12 août 2005. Neuf Cegetel a
par ailleurs confirmé son intention de s'introduire en bourse
le plus rapidement possible, d'ici le début 2007, afin d'accompagner
sa croissance.
Opodo
s'empare de Karavel et de Vivacances
Les grandes manuvres attendues sur le marché du voyage en ligne
ne se sont pas fait attendre. Dès février, Opodo a annoncé le
rachat de Karavel pour un montant de 60 millions d'euros (lire
l'article
du 03/02/05). Cette acquisition offrait à la filiale d'Amadeus
le moyen d'enrichir son offre sur le segment des séjours packagés,
via le site Promovacances, ainsi qu'un renforcement de sa position
sur le marché français. Dans un second temps, Amadeus s'est
dessaisi en juillet de ses 79 % de parts dans Vivacances
et Opodo a lui racheté la totalité des parts plus celles de
Galeries Lafayette. Vivacances a donc rejoint le portefeuille
de marques rassemblées sous la houlette d'Opodo. Le nouvel ensemble
vise un chiffre d'affaires de 430 à 470 millions d'euros sur
2005.
Sabre
fait main basse sur Lastminute
Attisant les convoitises sur un marché en pleine consolidation,
Lastminute a finalement été racheté pour 1,03 milliard de dollars
par Travelocity Europe, la filiale européenne du GDS Sabre (lire
l'article
du 13/05/05). Par ce rachat, Sabre peut prétendre prendre
part à la bataille que se livrent en Europe les poids lourds
du secteur du tourisme en ligne. Le processus d'acquisition
de la société a été initié au mois de mai et s'est finalisé
fin juillet. Les deux entités françaises sont regroupées sous
la marque Lastminute.com, et Pierre Alzon, en assure la direction.
Toutefois, Odysia, la marque française de Travelocity, continue
d'exister.
Les
premières expériences de TV sur mobile
Le rêve des patrons de chaînes de TV et des "couch potatoes"
de pouvoir regarder la télévision partout est-il en train de
se réaliser ? En cette année 2005, en tout cas, sont apparus
de nouveaux comportements. Place au quatrième écran : après
le cinéma, la télévision et l'ordinateur, le téléphone portable
s'impose de plus en plus comme un objet vidéo à part entière.
Le lancement de la 3G et d'Edge l'ont rendu possible. Mais l'explosion
est prévue avec le DVB-H ou le DNB, dont les premiers tests
ont démarré cette année (voir le diaporama).
Reste désormais à trouver un modèle économique qui satisfasse
à la fois l'utilisateur, les opérateurs mobiles, les constructeurs
de terminaux et les chaînes de télévision, de plus en plus intéressées
par le secteur.
VOD
: accord entre le cinéma et les FAI Après plus
d'un an d'âpres négociations, les fournisseurs d'accès Internet
et les professionnels du cinéma français sont finalement parvenus
à un accord sur la constitution d'une offre légale de vidéo
à la demande (VOD) sur Internet. Signé le 20 décembre, ce "protocole
d'accord interprofessionnel" fixe la fenêtre de la VOD à 33
semaines après la sortie des films en salle. Les films pourront
être vendus à l'acte ou à l'abonnement, en streaming ou en téléchargement
définitif. L'accord garantit une rémunération minimale des ayants
droit sur une base de 50 % pour les nouveautés et 30 %
pour les uvres de catalogue, et une contribution des FAI au
financement du cinéma européen de 5 %, dont 3,5 %
pour les uvres en langue française (lire l'article
du 22/12/05).
MSN
lance son offre de liens sponsorisés
Baptisée MSN Keywords, la solution du portail vient se substituer
à celle du réseau Overture, même si l'accord de partenariat
entre les deux acteurs continue à courir jusqu'en juin 2006,
en particulier pour ce qui est des liens contextuels (une solution
que ne propose pas encore MSN Keywords). Une nouvelle plate-forme
publicitaire, AdCenter, accompagne ce lancement pour offrir
aux annonceurs un point d'entrée unique aux diverses offres
publicitaires de MSN (lire l'article
du 27/09/05). Ce lancement permet au portail de raccrocher
avec ses deux concurrents, Yahoo et Google, en ce qui concerne
les revenus publicitaires. AdCenter proposant par ailleurs de
nouvelles solutions de ciblage, l'entrée de MSN sur ce marché
très concurrentiel annonce aussi les prochains enjeux du secteur
en 2006, qui devrait voir se développer des outils de ciblage
comportemental.
Google
écrase la bourse
Certains ne peuvent vraiment pas se plaindre de cette année
2005
Les actionnaires de Google, par exemple, qui ont
vu la valeur de leur portefeuille augmenter de 123 % en
un an. Car le moteur de recherche aura été l'un des principaux
animateurs du Nasdaq, au point d'entrer dans le cercle fermé
du Nasdaq-100 (lire l'article
du 13/12/2005). Sous la barre des 200 dollars fin 2004,
le titre a ensuite connu une ascension régulière, jusqu'à flirter
avec les 450 dollars lors des dernières séances de l'année.
La valorisation de Google atteint désormais des sommets jamais
vus pour une société Internet : au cours de cette année
2005, elle a allègrement dépassé les 100 milliards de dollars
et lorgne aujourd'hui vers les 150. Certains y voient un retour
de la bulle, d'autres la preuve de la maturité du marché.
InterActiveCorp
mute
2005 aura été décisive pour le conglomérat de Barry Diller.
Après des années d'expansion pendant lesquelles InterActiveCorp
(IAC) n'a cessé d'avaler des acteurs majeurs du Web américain,
sur des marchés tels que la banque en ligne, l'immobilier, la
billetterie ou encore le tourisme, le colosse s'est séparé,
en août 2005, de ses activités voyages, regroupées depuis dans
une spin-off baptisée Expedia (lire l'article
du 05/08/05). Objectifs : consolider le cours de bourse
d'IAC malmené par les fluctuations du tourisme et le départ
de collaborateurs, et donner les moyens à cette activité de
financer son développement en Europe. Auparavant, IAC avait
complété son empire en rachetant pour 1,9 milliards de dollars,
le moteur de recherche américain Ask Jeeves (lire l'article
du 23/03/05), afin de se positionner sur le marché de la
recherche localisée, nouvelle niche de croissance de la publicité
en ligne.
Lancement
du ".eu"
L'idée d'une extension européenne était dans l'air depuis 1999,
mais il aura fallu presque sept ans de consultations et de négociations
pour finaliser le ".eu", régulé par l'Eurid (European
Registry for Internet Domains). L'extension a été validée en
mars 2005 par l'Icann, l'organisme international qui régule
le nommage sur Internet. En mai, le site de l'Eurid devient
le premier ".eu". Seules les entreprises, organisations
ou personnes physiques établies dans l'Union peuvent prétendre
au ".eu". Le 11 décembre s'est ouverte la phase d'enregistrement
prioritaire, dite de "sunrise", pour les propriétaires
de marques déposées. Les Etats-membres avaient déjà réservés
1.400 noms de domaines géographiques. Depuis, plus de 105.000
noms de domaines ont été demandés, parmi lesquels "sex"
arrive largement en tête, suivi de "hotel".
Droits
d'auteurs, P2P : le Parlement s'apprête à
trancher
Faute de n'avoir pas transposé à temps la directive européenne
de mai 2001 sur l'harmonisation de certains aspects du droit
d'auteur et des droits voisins dans la société de l'information
(DADVSI), le gouvernement français a décrété une procédure d'urgence
pour faire adopter, d'ici la fin de l'année, par l'Assemblée
nationale un projet de loi pour mieux protéger les uvres sur
Internet. Systèmes de gestion des droits, responsabilité pénale
des éditeurs de logiciels de P2P, droit à la copie privée, logiciel
libre sont au cur de ce débat qui a débuté le 20 décembre dernier
et qui oppose les représentants des ayants droits aux associations
de consommateurs, aux défenseurs du logiciel libre et aux responsables
de bibliothèques (lire l'article
du 20/12/05). La partie s'annonce serrée et sans doute plus
longue de prévue car les députés ont adopté peu avant minuit,
le mercredi 21 décembre, des amendements légalisant les échanges
de fichiers sur Internet via le P2P.
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