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France Télécom expérimente le FTTH en Ile de France
L'opérateur historique va tester cet été une offre très haut débit auprès d'un millier de foyers franciliens. L'investissment dans ce pilote est de quelques millions d'euros.   (18/01/2006)

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"Devant la demande croissante en débit pour les entreprises et maintenant des consommateurs friands d'images, de vidéo, de multimédia et de jeux en ligne, les opérateurs devront certainement faire de nouveaux choix d'architecture pour passer du haut débit au très haut débit, (…) et auront certainement à amener la fibre optique de plus en plus près des clients, dans les sous-répartiteurs, voire plus près au niveau des quartiers, des immeubles ou du domicile, déclarait le 13 septembre dernier François Loos, ministre délégué à l'Industrie, à l'occasion du comité de pilotage destiné à étudier le développement du réseau très haut débit en France. Nous devons dès maintenant en effet nous préparer aux prochaines générations de réseaux."

Un appel à l'innovation entendu par France Télécom. L'opérateur historique a esquissé hier, mardi 17 janvier, sa nouvelle stratégie dans le très haut débit, basée sur la fibre à domicile (FTTH, Fiber to the home).

Aujourd'hui, les technologies xDSL (ADSL, ADSL2+ et VDSL) permettent d'ores et déjà aux opérateurs de services Internet d'offrir des débits allant de 20 à 50 Mbits/s en émission. Une vitesse qui déjà peut être qualifiée de "très haut débit", mais qui n'est rien comparée à celle offerte par les technologies en fibre optique (de 50 à 100 Mbits/s). Sans oublier le défaut majeur des technologies s'appuyant sur la paire de cuivre : l'affaiblissement proportionnel du signal en fonction de la distance parcourue depuis le commutateur téléphonique équipé. A l'inverse, la fibre optique offre un débit quasi symétrique et constant.

D'où la volonté de France Télécom "d'investir directement dans la solution la plus prometteuse en débit et en évolutivité, le FTTH, a déclaré devant la presse Didier Lombard, PDG du groupe. Après quelques expériences, nous avons estimé que le VDSL n'est qu'une solution intermédiaire, alors que le fibre est une solution pérenne qui, à terme, va permettre de renouveler et de moderniser l'ensemble du réseau téléphonique de notre pays."

Pas d'investissements massifs, mais un financement progressif
Toutefois, a tenu à préciser Didier Lombard, "nous n'allons pas investir massivement en 2006, 2007 ou même 2008 dans une technologie qui ne correspond pas encore aux besoins et usages de nos clients. Notre plan de déploiement sera maîtrisé et progressif, mais quand le moment sera venu pour le marché, peut être dans cinq, voire dix ans, nous serons prêts."

Le déploiement d'un réseau de fibre optique sur l'ensemble du territoire national coûterait en effet des dizaines de milliards d'euros. Somme que France Télécom ne peut se permettre d'investir. Rappelons qu'en 2004, l'endettement financier du groupe s'élevait à près de 44 milliards d'euros. Le 12 janvier dernier, France Télécom a en outre publié un avertissement sur ses résultats annuels de 2005 et une révision à la baisse de ses perspectives financières sur 2006. Depuis, le groupe coté est soumis à une forte pression boursière, le titre France Télécom ayant perdu plus de 11 % sur une semaine.

Deux projets pilotes ouverts à un millier de foyers franciliens d'ici l'été 2006
C'est donc avec la plus grande modestie que l'opérateur historique a annoncé le lancement d'ici l'été 2006 d'un projet pilote de FFTH sur 6 arrondissements parisiens (3e, 4e, 6e, 7e, 13e et 16e) et sur 6 villes des Hauts de Seine (Issy les Moulineaux, Boulogne Billancourt, Rueil Malmaison, Suresnes, Asnières sur Seine, Villeneuve la Garenne). Expérimentation qui s'appuie sur un réseau de desserte en fibre optique déployé jusqu'au domicile du client et qui concernera quelques milliers de foyers. L'offre sera proposée au prix - indicatif - de 80 euros par mois et comprendra l'accès Internet très haut débit illimité, la téléphonie illimitée, la TV en qualité HD (haute définition), un pack incluant le modem Live Box, la set up box HD, l'installation à domicile et une hotline dédiée.

L'objectif de France Télécom avec ce pilote est de "maîtriser le comment" : maîtriser les nouvelles technologies autour du FTTH (supports de diffusion vers les terminaux du client, système informatique, etc.), tester la dynamique de déploiement dans les immeubles, établir des partenariats avec des industriels - le nom d'Alcatel a d'ores et déjà été cité -, des producteurs de contenus et de jeux.

"Le coût de l'installation est estimé à environ 1.000 euros par domicile, a précisé Didier Lombard. L'investissement sur le pilote en 2006 sera donc de l'ordre de quelques millions d'euros, ce qui n'impacte pas de façon significative nos Capex." Les prochaines étapes en 2007 sont d'explorer le FTTH dans d'autres agglomérations en France et à l'étranger et de nouer des partenariats adaptés.

Incertitudes sur le futur cadre réglementaire du marché de la fibre optique
Outre l'immaturité des usages actuels des internautes face aux débits offerts par le FTTH, la prudence de France Télécom dans son plan de déploiment d'un réseau de fibre optique s'explique également par l'incertitude qui pèse sur la réglementation de ce marché. A l'heure actuelle, les réseaux de fibre optique n'entrent pas dans le champs de régulation défini par la Commission européenne. Mais "Bruxelles finira pas se pencher sur le sujet, confie le PDG de France Télécom. Nous n'avons aucune exigence précise à ce sujet, à condition que la future régulation garantisse des conditions économiques raisonnables pour tous les acteurs."

Une chose est certaine, France Télécom ne souhaite pas prendre le risque d'investir massivement dans un réseau national en fibre optique et se voir imposer par le régulateur de proposer une offre de revente de gros à ses concurrents, comme c'est le cas aujourd'hui pour la paire de cuivre. Un cadre réglementaire français qui fait de la France le premier pays européen du dégroupage de la boucle locale, avec, à la fin 2005, un parc de lignes dégroupées estimé par l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) à 2,82 millions, dont 592.000 lignes dégroupées totalement. "Le dégroupage représente aujourd'hui le premier mode d'accès utilisé par les opérateurs alternatifs pour concurrencer, sur le marché de détail, les offres haut débit de l'opérateur historique", note le régulateur français dans un communiqué de presse en date du 16 janvier.

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Malgré cette annonce, le titre France Télécom a cloturé la séance sur la Bourse de Paris en baisse de 2,51 %. Depuis le 1er janvier, la valeur de l'action a perdu 9,24 %. Les résultats consolidés de 2005 et les objectifs 2006 seront publiés le 14 février 2006.
 
 
Emilie LEVEQUE, JDN Sommaire Télécom-Fai
 
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