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Noël 2005 : mission remplie pour les sites de produits gastronomiques
Des clients plus précoces mais un peu moins dépensiers, une hausse annuelle du chiffre d'affaires entre 30 et 40%, des dépenses de communication très concentrées... 10 marchands tirent les leçons de leur Noël pour le JDN.   (19/01/2006)
Le Noël 2005 des sites de produits gastronomiques
Marchands Chiffre d'affaires (2005/2004) Volume des ventes (2005/2004) Panier moyen
Epicerie fine
Valette Foie Gras
+ 5 % + 20 % - 15 %
(85 euros)
Telemarket (rayon épicerie finie)
+ 40 % NC "En légère évolution"
Panier.com
+ 100 % NC Entre 35 et 90 euros
Vins et spiriteux
+ 60 % + 57 % stable sur l'année
(300 euros)
+ 30 % sur le site français
+ 25 % sur l'ensemble
NC + 10 % en raison de l'augmentation des prix des produits
WinePassion
+ 21 % + 12 % + 5 %
(179 euros)
+ 9 % + 17 % stable sur l'année
( 120 euros)
+ 35 % NC Stable sur l'année
(1.000 euros)
Chocolat
Choconline
+ 35  NC stable sur l'année à
( 50 euros)
ZChocolat
+ 50  % + 35 % stable sur l'année
( 60 euros)
Source : Déclarations marchands, Journal du Net, janvier 2006

Les fêtes de fin d'année sont une période cruciale pour les marchands du Net : c'est à cette période que l'achat en ligne franchit ses paliers mensuels, tant en termes de panier moyen, de volume des ventes que de visites des sites. Un "effet Noël" particulièrement sensible pour les marchands spécialisés en gastronomie et épicerie fine, produits très prisés en cette saison. A l'heure des premiers comptes, et malgré la très grande hétérogénéité des acteurs - cavistes en ligne, chocolatiers, boutiques d'épicerie fine ou producteurs régionaux -, des éléments clés se dégagent sur cette période, esquissant d'ores et déjà quelques grandes tendances de l'année 2005 sur ce secteur de l'e-commerce.

Décryptage à partir des témoignages d'une dizaine de sites gastronomiques français pour qui Noël peut représentr entre 20 % (Chateau Online) et 35% (Zchocolat) du chiffre d'affaires annuel et ce, malgré les efforts des acteurs pour tenter de désaisonnaliser au maximum leurs ventes.

Premier indicateur de cette frénésie de Noël : la fréquentation des sites sur le mois de décembre qui, selon les acteurs interrogés, enregistre une croissance du nombre de visiteurs uniques comprise entre + 25 % et + 100 % par rapport à la fréquentation mensuelle moyenne. Quatre semaines de forte affluence qui, en 2005, semble avoir commencé fin novembre et s'être achevée une semaine avant le 25 décembre. "Par rapport à 2004, les internautes ont davantage anticipé leurs achats de Noël, témoigne Bernard Le Marois, directeur général du site de vente de vins et spiritueux Wine&Co. Nous avons constaté une semaine de décalage en amont dans les ventes, avec des pics d'activité dans la semaine autour du 15 décembre."

Deuxième, et plus important, indicateur de santé de l'e-commerce gastronomique sur la période : les ventes. Par rapport à 2004, le volume moyen des ventes en novembre-décembre 2005 a progressé d'environ 30 %. Le taux de croissance moyen des revenus générés par les sites gastronomiques interrogés s'établit, quant à lui, autour de 35-40 %, avec toutefois de grands écarts constatés entre les cybermarchands (de + 5 % pour certains à + 100 % pour d'autres). Ce chiffre reflète d'ailleurs la tendance de croissance annuelle du secteur en 2005.

"Une logistique sans faille"
Un bilan positif, de l'avis général, dû "à une logistique sans failles et d'importants efforts de recrutement de nouveaux clients", explique Bernard Le Marois. Il est vrai que du point de vue de la logistique, les cybermarchands interrogés disposent pour la plupart d'une longue expérience de l'e-commerce, certains sites comme ChateauOnline ou Zchocolat étant actifs depuis la fin des années 1990, d'autres, nouveaux venus comme Aquarelle Gourmand, s'appuient sur une structure de vente à distance préexistante (lire l'article du 15/11/05).

Toutes les précautions ont donc été prises pour garantir la livraison en temps et en heure : augmentation des effectifs aux postes d'enregistrement, de traitement et de suivi des commandes, élargissement des plages horaires de travail, fixation d'une date limite de prise de commande (entre le 19 et le 22 décembre selon les sites) avec opération promotionnelle sur les envois par Chronopost chez Wine&Co, ou possibilité, chez ChateauOnline, de retirer sa commande payée en ligne dans un point de vente physique Repaire de Bacchus (suite au rapprochement des deux entités au sein du groupe CL Financial, lire l'article du 28/10/05). Résultat : les sites gastronomiques interrogés revendiquent tous un taux de retour des produits quasi nul, entre 0,1 et 0,5 % de l'ensemble des commandes.

D'importants efforts de recrutement online
Outre les traditionnelles boutiques ou sélections de Noël mises en avant sur la page d'accueil des sites, les cybermarchands spécialisés dans les produits gastronomiques ont accentué, en 2005, leurs efforts dans le recrutement de clients. L'e-mail marketing semble avoir été abondamment utilisé, à l'image de Wine&Co qui a mené, entre fin novembre et la mi-décembre, pas moins de trois campagnes d'e-mailing par semaine auprès de 700.000 internautes. Un outil de recrutement complété par une forte présence sur les réseaux en affiliation ou les comparateurs de prix, l'achat d'espaces sur des grands portails d'audience ou sur des sites en affinité avec la cible choisie, et surtout d'importants investissements en liens promotionnels et en SEM.

"En décembre 2005, nous avons investi entre 30 et 35.000 euros dans l'achat de mots clés auprès des réseaux de lliens sponsorisés de Google et d'Overture, soit quatre fois plus qu'un mois normal", détaille Jean-Philippe Khodara, cofondateur et DG de ZChocolat. "Nous avons acheté plus de 40.000 mots clés", confie de son côté Bernard Le Marois. Les investissements e-pub sur le seul mois de décembre semblent avoir grevé en 2005 les plans médias annuels. "La période de Noël concentre 70  % de notre budget de communication annuel", avoue Salomon Melki, gérant de Choconline. Mais le jeu en valait la chandelle. Le nombre de nouveaux clients recrutés sur la période a été, en moyenne, multiplié par deux par rapport à décembre 2004.

La gastronomie, encore un secteur de niche sur le Web
Croissance des ventes, de l'audience, du chiffre d'affaires, du nombre de nouveaux clients… Les retombées du Noël 2005 témoignent, à première vue, d'un fort dynamisme du secteur de la gastronomie en ligne. Deux indicateurs viennent toutefois atténuer le caractère positif de ce bilan. Premier signe d'inquiétude : la valeur du panier moyen, variable selon le positionnement des sites interrogés, mais étonnamment stable par rapport à l'ensemble de l'année. "Le cyberconsommateur a gagné en maturité en 2005, explique Bernard Le Marois. Ce n'est plus un achat découverte, influencé par les offres promotionnelles et autres dispositifs de vente croisée de produits dérivés ou coffrets cadeaux, mais un achat raisonné."

Autre bémol : le taux moyen de croissance annuelle du secteur de la gastronomie sur Internet, compris entre 30 et 40 % en 2005, est inférieur de 10 points au niveau de croissance de l'e-commerce dans sa globalité selon l'estimation de l'Acsel (lire l'article du 13/01/06). "L'alimentaire reste un secteur de niche dans l'e-commerce", concède Salomon Melki. "Le marché de la gastronomie en ligne n'est pas du tout mûr, renchérit Christophe Poupinel, PDG de ChateauOnline. Mais restons positifs: cela nous ouvre de belles perspectives de croissance, tandis que d'autres secteurs plus mûrs de l'e-commerce sont entrés dans une phase de consolidation."
Emilie LEVEQUE, JDN Sommaire e-Commerce
 
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