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| Benoît Duverneuil (Festival International du Webdesign) : "Les créatifs peuvent se sentir bridés par la multiplication des standards W3C" |
| Le chef de projet du 2ème Festival international du webdesign qui s'ouvre demain à Limoges, annonce le programme de ces trois journées et évoque le dilemme entre créativité et accessibilité des sites.
(01/02/2006) |
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Du 2 au 4 février, s'ouvre la finale du Webdesign International Festival à Limoges. Cette seconde édition est réalisée après une série de présélections qui ont eu lieu en novembre dernier en parallèle sur quatre continents et dans plus de 10 pays. Benoît Duverneuil, chef de projet du festival annonce le programme et dessine quelques grandes tendances.
JDN.
Pour cette deuxième édition du festival, quelles sont les nouveautés au programme ?
Benoît Duverneuil. Nous restons sur la même formule que l'année dernière, en gardant les ingrédients qui ont fait notre succès. Avec d'abord notre "webjam contest", devenue la marque de fabrique du festival. Ce concours consiste à réaliser le meilleur site en 24 heures, à partir d'un thème imposé. En plus de la webjam, des récompenses, les "Butterfly Awards" seront remises aux créateurs des meilleures interfaces web dans plusieurs catégories dont e-commerce, institutionnel et événementiel. Enfin, nous organisons des conférences et rencontres avec des professionnels reconnus. D'autre part, cette année, la participation de webdesigners étrangers va nettement progresser avec la venue d'une douzaine de pays comme le Brésil, les Etats-Unis ou la Roumanie. Des préselections y ont été organisées en novembre et Limoges accueille la finale.
Au travers des thèmes choisis pour ces conférences, quelles sont les tendances générales que vous identifiez en matière de webdesign ?
Sans trop m'avancer, il me semble qu'une des grandes questions actuelles, que nos rencontres vont aborder, relève de la relation entre création et accessibilité. En gros, il y aurait d'un côté les créatifs ou artistes qui multiplieraient l'utilisation d'outils comme Flash, quitte à surcharger le site, et de l'autre les ergonomes voulant imposer l'accessibilité, au moyen notamment de normes et de standards. Les créatifs peuvent se sentir bridés par la multiplication des standards W3C, tels que le CSS ou le DOM. Nous en débattrons.
Un autre frein à la création, plus évident, vient des pouvoirs publics qui obligent les sites à être accessibles à tous. "Tous", ne veut pas seulement dire les déficients visuels. L'information doit aussi être claire et complète quelle que soit l'équipement ou la vitesse de connexion. Or les possibilités en matière de création ne sont évidemment pas les mêmes entre le haut et le bas débit.
Comment les webdesigners peuvent concilier cette réalité et leur créativité ?
C'est tout le débat, mais à mon avis l'une n'exclut pas l'autre. Au-delà des normes imposées, tout concepteur de site devrait penser au départ à l'internaute qui va utiliser son site et se demander : "pourquoi réaliser un site ?" Le cas de l'Internet mobile est intéressant. Les contenus explosent mais les interfaces "homme / machine" ne suivent pas. On a seulement transferré une technologie sur un nouveau support sans se poser trop de questions.
Par ailleurs, en ce qui concerne l'interactivité, elle représente une bonne solution pour impliquer davantage l'utilisateur, à condition qu'elle soit bien utilisée. Pour un objectif marketing, elle permet de faire passer le message souhaité à une cible souhaitée, à conditions que la campagne ait été scénarisée. L'interactivité est primordiale, car un utilisateur uniquement spectateur a tendance à "zapper", comme le montre l'exemple de la vidéo. Une étude sur le mouvement des yeux des internautes, commandée par le W3C, qui prône des sites épurés, indique qu'ils décrochent quand le contenu vidéo est trop fourni.
Nous discuterons aussi de la question de passerelles futures reliant navigation et création. |
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