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Sommaire
E-Commerce |
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Baisse de 40 % du bénéfice net d'Amazon en 2005 |
Croissance ralentie (22 %), bénéfices à la baisse (359 millions de dollars), investissements qui tardent à convaincre : le marchand culturel clôt une série de résultats annuels moroses pour les acteurs Internet américains.
(06/02/2006) |
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Début d'année difficile pour les grands noms de
l'Internet américain. Après les résultats
mitigés de Yahoo (lire l'article
du 19/01/2006), d'eBay (lire l'article
du 20/01/2006), de Google (lire l'article
du 02/02/2006) et d'AOL (lire l'article
du 03/02/2006), c'est au tour d'Amazon de décevoir
les investisseurs. A la différence près que la
croissance du libraire en ligne a fléchi en 2005 (+ 22 %)
et que ses bénéfices ont même fondu, passant
de 588 millions de dollars en 2004 à 359 millions de
dollars l'an passé.
Résultats
annuels d'Amazon (en
millions de dollars) |
CA
Amérique du Nord
|
2005 |
2004 |
Evolution |
Produits
éditoriaux
|
3.046 |
2.589 |
+ 17,6 % |
Produits
électroniques
|
1.443 |
1.128 |
+ 27,9 % |
Autres
|
222 |
130 |
+ 70,8 % |
Total
|
4.711 |
3.847 |
+
22,4 % |
CA
à l'international
|
2005 |
2004 |
Evolution |
Produits
éditoriaux
|
2.885 |
2.513 |
+ 14,8 % |
Produits
électroniques
|
886 |
559 |
+ 58,5 % |
Autres
|
8 |
2 |
+
300 % |
Total
|
3.779 |
3.074 |
+ 22,9 % |
Chiffre
d'affaires total
|
8.490 |
6.921 |
+ 22,7 % |
Résultat
d'exploitation
|
432 |
440 |
- 1,8 % |
Bénéfice
net
|
359 |
588 |
- 38,9 % |
Source
: Amazon.com, février 2006 |
Plusieurs explications à cela. Tout d'abord,
le secteur des produits culturels et de la high-tech est, bien
sûr, l'un des secteurs les plus matures sur le Web, où
les taux de croissance commencent à rentrer dans le rang.
Et Amazon n'a pas opté pour la diversification. La pression
concurrentielle, notamment sur le marché domestique d'Amazon,
est également de plus en plus féroce. Le pionnier
de la vente de produits culturels sur Internet doit aujourd'hui
affronter une kyrielle de nouveaux acteurs, spécialisés
ou venus de la distribution physique comme Wal Mart. Enfin,
le géant américain a tendance, depuis ses débuts,
à faire exploser ses coûts. Dernier exemple en
date : le lancement du service "Amazon Prime",
qui permet aux clients d'obtenir leurs livraisons gratuites
en 48 heures pour 79 dollars par an. Un programme coûteux
et dont l'investissement pourrait avoir pesé sur les
comptes.
La période clé des fêtes de fin d'année
a également été moins faste que prévue.
Là où les analystes tablaient sur une activité
de 3,08 milliards de dollars sur le quatrième trimestre
2005, Amazon a présenté un chiffre d'affaires
de 2,98 milliards (contre 2,54 milliards de dollars un an plus
tôt). Le bénéfice net dégagé
sur cette même période est de 199 millions de dollars,
soit 0,47 dollar par action.
Les prévisions effectuées pour cette année
2006 ne sont pas non plus de nature à rassurer les investisseurs,
avec une perspective de croissance des revenus située
entre 16 % et 23 %. Des prévisions que le directeur
financier d'Amazon Tom Szkutak a justifié ainsi dans
sa présentation : "En 2006, nous continuerons
à investir sur des opportunités de long terme
[...] Nous nous attendons à ce que nos coûts technologiques
et de contenus continuent à croître en valeur absolue,
et anticipons une croissance inférieure à celle
enregistrée en 2005."
Rien d'inquiétant toutefois, selon les dirigeants, qui
affirment que la politique d'investissements devrait porter
ses fruits à moyen terme. Parmi les signes encourageants
qu'ils ont noté au cours de cette année :
la technologie de recherche à l'intérieur des
livres ("Search inside the books"), qui pourrait permettre
d'accroître l'activité, les projets de numérisation
littéraire qui pourraient accroître l'intérêt
du le secteur, ou encore le développement international
de la marque. Les sites chinois (Joyo.com) et japonais, notamment,
sont attendus comme d'importants relais de croissance.
Des perspectives vers lesquelles les investisseurs ont toutefois
du mal à se tourner pour le moment. Le titre Amazon a
terminé la semaine en mauvaise posture au Nasdaq. A la
mi-journée, vendredi, il reculait de 11,16 % à
37,97 dollars. Piper Jaffray a ainsi baissé son objectif
de cours de 40 à 37 dollars. |
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