"Les fonds levés lors de notre introduction en Bourse seront
essentiellement destinés à de la croissance externe", annonçait
Marc Simoncini, PDG de Meetic, début octobre 2005. Un programme
déjà bien entammé. Quatre mois après son IPO, qui lui a permis
de lever environ 85 millions d'euros (lire l'article
du 14/10/05), le site de rencontre a acquis pas moins de
deux sociétés étrangères : eFriendsNet en janvier, le premier
réseau de rencontres chinois, à hauteur de 70 % du capital,
et le 23 février Lexa.nl, site de rencontre néerlandais édité
par la société SKGM. Des achats d'un montant respectif de 14
et 11,5 millions d'euros. Pas encore de quoi assouvir l'apétit
féroce de Meetic.
L'acquisition de SKMG consiste en un rachat d'actifs constitués
d'un parc de 30.000 abonnés à fin décembre 2005, à comparer
aux 224.618 abonnés des sites Meetic. Soit une augmentation
de la base de clients actifs de 13 %. Au total, la société
compte plus de 275.000 abonnés au 31 décembre 2005. L'entrée
dans le capital de eFriendsNet à hauteur de 70 % lui permet
en outre de toucher 4 millions de profils d'utilisateurs supplémentaires.
Meetic, qui est aujourd'hui présent dans 13 pays européens et
en Chine, compte plus de 17 millions de profils enregistrés
depuis sa création en 2002.
"Notre stratégie est clairement d'étendre notre leadership,
explique Marc Simoncini. Notre volonté est bien sûr de lancer
la marque Meetic, ainsi que les nouvelles offres Ulteem et Superlol,
dans le plus grand nombre de pays possibles. Toutefois, nous
n'imposerons pas Meetic dans les pays où la marque locale est
déjà forte. C'est notamment le cas pour le site néerlandais
Lexa. Par contre, nous allons prochainement lancer une version
chinoise de Meetic."
Le groupe entend poursuivre en 2006 sa stratégie de croissance
externe, sans préciser vers quels pays se porteront ses ambitions,
à l'exclusion toutefois du marché nord-américain, jugé "trop
saturé" par Marc Simoncini. Le choix des sites acquis se fait
en effet moins en fonction des zones géographiques que des opportunités
de calendrier ou de marché. Trois critères favorisent les décisions
d'acquisition de la société : la taille du parc d'internautes,
l'existence préalable d'un marché de la rencontre en ligne,
et un marché de l'e-pub dynamique.
De fait, pour se faire connaîntre sur un nouveau marché, Meetic
ne regarde pas à la dépense : la société consacre près
de la moitié de son chiffre d'affaires, soit 20 millions d'euros
nets en 2005, à sa communication. 90 % du pan média est
investi sur le Web, en achat d'espaces, liens sponsorisés et
affiliation. En revanche, la part de la publicité sur les sites
Meetic est insignifiante en termes de revenus.
En 2005, Meetic a réalisé un chiffres d'affaires de 43 millions
d'euros, dont 97 % sont issus des abonnements Internet.
Entre 15 et 20 % seulement proviennent du réseau de partenaires
européens - une centaine, en co-branding exclusivement -.
Le mobile ne représente encore que 2 % des ventes. Un segment
sur lequel Meetic entend bien monter en puissance, grâce à son
nouveau site de communauté virtuelle dédié aux 18-24 ans, Superlol,
qui permet de se connecter depuis un téléphone portable (lire
l'article
du 05/01/06). Pour cela, Meetic multiplie les accords de
distribution avec les opérateurs mobile : la société a
déjà signé avec les trois principaux opérateurs français, Orange,
SFR et Bouygues Telecom, et dix opérateurs européens.
Meetic doit publier ses résultats consolidés le 27 mars prochain.
Le consensus des analystes prévoit un Ebitda compris entre 7
et 9 millions d'euros. Depuis son IPO le 13 octobre 2005, le
titre Meetic a gagné plus de 40 %. |