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La VoD, modèle d'avenir pour la distribution vidéo
La vidéo à la demande, système de location de vidéos dématérialisées, fait des débuts prometteurs. Définition, cadre réglementaire, business model… L'essentiel de la VoD en cinq points pour comprendre le phénomène.   (27/02/2006)
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Dossier Télé et vidéo haut débit
(article modifié le 01/03/06)
Qu'est-ce-que la VoD ?

Le terme "VoD" correspond à l'abréviation de "video on demand", signifiant vidéo à la demande. La Vod est un système offert par les sites Internet, les fournisseurs d'accès et les câblo-opérateurs, permettant à l'utilisateur de choisir, commander et regarder un contenu vidéo numérisé au moment où il le souhaite, avec les mêmes fonctionnalités qu'un player vidéo classique (pause, avance, retour…). Les offres de vidéo à la demande ont commencé à se multiplier en 2005, le premier service ayant été lancé par France Télécom fin 2003 (lire l'article du JDN du 15/12/03).

La VoD s'apparente à un système de location, les offres permettant un visionnage libre pendant 24 heures à partir du début de la lecture. Même si certains services de VoD fonctionnent en stockant le contenu sur un disque dur, ce stockage n'est que temporaire. Il ne s'agit donc pas d'un acte d'achat. Enfin, contrairement au pay per view, une autre forme de vidéo à la commande payable à l'acte, la VoD permet à l'utilisateur de déterminer lui-même le début du visionnage. A noter que l'on rencontre parfois le terme de "quasi vidéo à la demande" (near video on demand, ou NVoD). La NVoD est en fait un système à mi-chemin entre la VoD et le pay per view, qui consiste à diffuser en push, en mode streaming tout en permettant de stocker une partie des contenus sur disque dur, afin d'augmenter le confort de visionnage. Il ne propose qu'une interactivité limitée, grâce à des horaires décalés permettant une lecture à son propre rythme.

Quelle est l'offre disponible ?

Les principales offres de VoD sont celles de Canal Plus (Canalplay), Free (Canalplay sur Freebox) et France Télécom (MaLigne TV et Wanadoo). Free annonce un catalogue d'un peu plus de 500 films, et avance un objectif de plusieurs milliers d'ici la fin de l'année. Le FAI distribue les nouveautés au prix de 3,99 euros pendant les quatre premières semaines d'exploitation, puis le prix descend à 2,99 euros. Pour les films du fond de catalogue, le tarif est de 1,99 euro. Free aurait déjà vendu 150.000 séances, soit environ autant que Canalplay, qui pratique des tarifs légèrement supérieurs (lire l'article du 23/01/06), soit 4,99 euros pour les films en nouveauté, et 3,99 pour les films de catalogue. MaLigne TV et Wanadoo proposent à eux deux 600 programmes (films et autres) différents, le catalogue variant d'un service à l'autre (sur PC pour Wanadoo, sur la TV par ADSL pour MaLigne TV). Les films en nouveauté sont disponibles au prix de 5 euros, contre 3 à 4 euros pour les films de catalogue. Arte vient de lancer son service de VoD (lire l'article du 24/02/06), TF1 l'a fait fin 2005 (lire l'article du 20/09/05). De nombreux services s'apprêtent encore à être lancés, notamment ceux de Fnac et de Glowria. On recense par ailleurs des services non généralistes, comme Vodeo, qui propose des contenus documentaires.

Quel est le cadre réglementaire applicable à la VoD ?
En France, depuis 1983, une législation spécifique réglemente les délais dans lesquels les différents modes d'exploitation d'un film se succèdent, à partir de la sortie en salle, et ce afin de protéger les exploitants de salles de cinéma contre la concurrence de la télévision et des supports enregistrés. Ce dispositif, appelé "chronologie des médias", ouvre ainsi plusieurs "fenêtres" d'exploitation. Depuis la signature, en décembre 2005, de la charte réunissant FAI et professionnels de l'industrie du cinéma, un film peut sortir en VoD 33 semaines après sa sortie en salles (lire l'article du JDN du 22/12/05), contre 6 mois pour la location en DVD et 9 mois pour le pay per view.

Plus largement - la chronologie des médias ne concerne que les contenus qui sortent en salle -, la VoD relève d'un régime distinct des services de télé ou radiodiffusion. A ce titre, elle ne tombe pas sous le coup des contraintes applicables à ce régime (quotas, compétence du CSA, etc.). La proposition de révision de la directive européenne "Télévision sans frontières", adoptée en décembre 2005 sous l'impulsion de la Commissaire Viviane Reding, et dont le vote est prévu en fin d'année, maintiendrait la VoD dans le cadre des services "non linéaires", qui bénéficient d'un régime distinct des services de radiodiffusion, dits "linéaires" (la NVoD rentrant dans le régime des services linéaires).

Quels sont les modèles économiques ?
Le modèle roi, à l'heure actuelle, est celui du paiement à l'acte (ou par jetons). Mais les modèles sous forme de pack ou d'abonnement ont été validés par l'accord interprofessionnel cité plus haut, qui court pendant un an. Cet accord garantit une rémunération minimale des ayant droits par les fournisseurs d'accès sur une base de 50 % pour les nouveautés et 30 % pour les œuvres de catalogue, mais dans la pratique, tous les services de VoD reversent plus de 50 % aux ayant droits. En France, aucun service n'est financé par la publicité, bien que le cadre réglementaire ne l'interdise pas. Des tests sont effectués en ce sens aux Etats-Unis.

Techniquement, comment ça marche ?
En matière d'équipement, il est possible de visionner un contenu en VoD à partir d'un PC, d'une télévision (un décodeur est alors nécessaire en plus du modem, sauf avec certains modems comme la Freebox, qui assurent aussi le rôle de décodeur) ou d'un mobile, sachant que du côté du diffuseur, les droits d'exploitation doivent être négociés support par support. L'offre de Free par exemple, construite en partenariat avec Canal Play, n'est disponible que sur la télévision. Canal Play, en direct, propose son service sur PC (via un lecteur spécifique à télécharger), sachant qu'il est possible de relier son ordinateur à sa télévision pour visionner les contenus téléchargés sur le PC.

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Dossier Télé et vidéo haut débit
Les services de VoD diffusent leurs contenus en streaming ou en téléchargement. Dans tous les cas l'utilisateur doit disposer d'une connexion Internet haut débit, le streaming demandant des débits supérieurs. A l'heure actuelle, le format de compression le plus courant est le MPeg-2. Les contenus sont cryptés, le paiement déclenchant pour l'utilisateur l'obtention de la clé de décodage. Par ailleurs, les contenus sont protégés contre l'enregistrement, la copie et le transfert, rendant le risque de piratage très faible. Pour l'instant, aucun cas de piratage n'aurait été relevé.
Raphaële KARAYAN, JDN Sommaire Le Net
 
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