Le groupe Iliad a publié ses résultats consolidés
pour l'année 2005, complétant ses prévisions
initiales annoncés il y a un mois (lire l'article
du 13/02/06). Si le chiffre d'affaires de 724 millions d'euros
était connu, la maison-mère du fournisseur d'accès
Internet Free annonce à présent son résultat :
Iliad affiche un bénéfice net de 68,9 millions
d'euros, en hausse de plus de 69 % sur un an.
Le groupe apporte notamment des précisions sur les résultats
de ses différentes branches. Ainsi, la baisse de 8 %
du chiffre d'affaires de l'activité fixe est due en partie
à la cession de l'opérateur Endeis Telecom, mais
surtout à la diminution du nombre des clients de ses
filiales OneTel (- 11 %) et Kertel (- 6,6 %
du volume des ventes de cartes prépayées). Une
baisse d'activité qui touche également les services
annexes que sont l'annuaire inversé, les informations
sur les sociétés (Société.com) et
le courtier en ligne (Assunet.com). Le groupe annonce une perte
de 343.000 euros pour ces services, contre un résultat
d'exploitation dépassant les 2 millions d'euros en 2004.
Seule la branche Internet de la société
affiche un fort dynamisme avec un résultat d'exploitation
en hausse de 180 %, à 84 millions d'euros. Internet
compte à présent pour 80 % du chiffre d'affaires
global du groupe. Les revenus issus des offres Internet, avec
ou sans abonnement, ont augmenté de 74 %, à
560 millions d'euros, et ceux provenant de l'hébergement
et de la publicité sur le portail de Free de 66 %,
à 10 millions d'euros. Le chiffre d'affaires des services
optionnels de la Freebox a été multiplié
par 5,5 et représente désormais 10 % des
revenus du groupe.
Alors que Iliad-Free a initialement fait le choix de l'ADSL,
le groupe a tenu à apporter des précisions lors
de la conférence de présentation des résultats
sur sa position envers les autres technologies haut débit.
Le rachat en septembre 2005 de la société Altitude
Telecom (devenue IFW), seule détentrice d'une licence nationale Wimax
(lire l'article
du 6/09/05), ne donne pas lieu pour le moment à des
projets concrets, les dirigeants du groupe estimant que la technologie
Wimax n'est pas mature. Iliad a financé ce rachat de
57 millions d'euros uniquement par l'endettement. La dette
financière nette du groupe atteint 38 millions d'euros à
fin 2005.
Concernant la fibre optique, Free rejoint l'Arcep (Autorité
de régulation des communications électroniques
et des postes) pour juger satisfaisante l'offre de France Télécom
de location de son réseau de fibre optique. L'opérateur
n'y a pas encore répondu cependant. Sa prudence semble
encore plus forte à propos du VDSL,
technologie présentée comme le successeur de l'ADSL
2+. Les dirigeants d'Iliad évoquent des problèmes
de fréquences et de comptabilité avec les connexions
ADSL. Ils rappellent que les experts de l'Arcep sont toujours
penchés sur cette technologie.
Pour poursuivre son développement, Iliad mise avant tout
sur une croissance organique forte. L'objectif du groupe est
d'atteindre en 2006 les 2 millions d'abonnés ADSL, contre
1,6 à la fin 2005. Il annonce des investissements de
150 millions d'euros en 2006 et 2007 pour porter la part des
accès dégroupés de 68,75 à 75 %. |