eBay cultive décidément le goût des ventes insolites. Après la mise aux enchères aux Etats-Unis d'un jet privé qui s'est finalement négocié 4,9 millions de dollars, ou encore la vente de l'ancienne voiture personnelle du pape Benoit XVI pour un montant de 188.983 euros, la place de marché, et plus particulièrement eBay.fr, s'illustre de nouveau. Cette fois-ci ce n'est ni le montant de la vente, ni l'identité de l'ex propriétaire qui sort de l'ordinaire, mais la nature même de l'objet mis aux enchères. Car il s'agit d'une entreprise, ou plus précisément d'une start-up, ChaussetteOnline.com, créée en octobre 2003 par Pierre de Perthuis et Thierry Decroix (lire l'article du JDN du 02/03/06).
En fait, la législation française interdisant de céder les parts sociales ou une société à part entière via Internet, seuls le nom de domaine de l'entreprise et son stock de 2.300 paires de chaussettes sont en vente depuis le lundi 20 mars à 9 heures, et pour une période de dix jours. Prix de départ : 30.000 euros sans prix de réserve, les personnes intéressées devant au préalable contacter par e-mail les fondateurs de ChausetteOnline.com pour se faire connaître et obtenir l'autorisation d'enchérir sur eBay.fr. Objectif : éviter des propositions fantaisistes qui ne seraient pas solvables.
Une méthode de vente que Thierry Decroix, co-fondateur de ChaussetteOnline.com, justifie d'abord par son côté inhabituel. "Par ailleurs, être présents sur un site comme eBay, qui touche près d'un internautes français sur trois, nous assure une large visibilité, y compris auprès de grands entrepreneurs ou d'industriels du textile qui seraient intéressés, en marge de cette vente, par le rachat la société dans son intégralité", poursuit-il.
Car la finalité est bien là. Profiter de cette large exposition pour séduire des investisseurs potentiels. Après deux ans et demi d'existence, la société revendique un chiffre d'affaires cumulé de 66.000 euros, 12.500 paires de chaussettes vendues, un trafic de 1,2 million de visiteurs depuis sa création et 10.000 euros de pertes. Des chiffres que Thierry Decroix estime être en-dessous du potentiel de l'entreprise, les deux fondateurs, salarié d'ETO pour l'un et fondateur d'une place de marché dédiée à l'agriculture pour l'autre, avouant ne pas avoir eu suffisamment de temps à consacrer à son développement en 2005.
La structure reste toutefois très légère puisqu'elle ne compte que deux employés, Thierry Decroix et Pierre de Perthuis, la préparation et l'envoi des commandes étant pris entièrement en charge par un prestataire.
Quelques heures après sa mise aux enchères, Thierry Decroix indique avoir été contacté par une trentaine d'acheteurs potentiels. Mais lundi soir, aucun d'entre eux n'avait encore enchéri. |