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DADVSI : un rapport sénatorial attaque l'interopérabilité
A la veille du passage au Sénat du projet de loi DADVSI, le sénateur Thiollière, rapporteur du projet de loi au nom de la commission des affaires culturelles, remet en cause les mesures sur l'interopérabilité.   (03/05/2006)

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Le rapport Thiollière
La polémique Apple est passée par là. Quelques semaines après que des distributeurs de musique, dont l'éditeur du service iTunes, ont crié au scandale après le vote le 21 mars dernier de la loi DADVSI par les députés français (lire l'article du 23/03/06), le Sénat semble vouloir donner au texte une orientation plus favorable aux "ayants droit", et aux distributeurs. C'est en tout cas ce qui ressort du rapport du sénateur de la Loire Michel Thiollière, de la commission des affaires culturelles, sur le projet de loi. Le Sénat examine le texte à partir de du jeudi 4 mai.

Première victime de ces propositions, l'interopérabilité, qui permet la lecture d'oeuvres sur différents supports. Une notion apparue dans la loi pour contrebalancer l'imposition des DRM, ces outils de protection des droits d'auteur. L'interopérabilité a été la mesure la plus critiquée dans les pays anglo-saxons, avec notamment Apple parlant de "culture officielle du piratage". Selon la version actuelle de la loi DADVSI, les fichiers téléchargés sur le site iTunes devront pouvoir être lus sur d'autres appareils que l'iPod.

Dans les propositions de la commission des affaires culturelles du Sénat, les mesures destinées à promouvoir l'interopérabilité sont systématiquement remises en cause. Par exemple, l'alinéa obligeant la mise à dispositions des informations permettant l'interopérabilité effective disparaît, tout comme celui autorisant toute personne à rechercher ces informations. La commission du Sénat supprime aussi la disposition prévoyant la saisine du Tribunal de Grande Instance en référé pour obliger le fabriquant du DRM à fournir les informations permettant l'interopérabilité.

Le rapport limite par ailleurs les exceptions à la copie privée prévues par le texte. Il supprime ainsi l'alinéa autorisant les personnes morales et organismes de santé, "qui utilisent les supports d'enregistrement à des fins d'imagerie médicale", de bénéficier de cette exception. Disparaissent également l'exception pour les logiciels destinés au travail collaboratif. Il précise aussi que les exceptions pour copie privée ne doivent pas entraîner de préjudices "injustifiés" aux ayants droit.

Autre victime du rapport Thiollière : le collège des trois médiateurs, censé notamment arbitrer les litiges entre consommateurs et ayants droit. Le rapport propose à la place la création d'une "Autorité de régulation des mesures techniques", formée de sept membres (un président, un magistrat, des conseillers d'Etat et à la cour des comptes, ainsi que des spécialistes des technologies de l'information, de propriété industrielle et de propriété "littéraire et artistique".

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Contrairement au collège qu'il remplace, les conditions de saisine de cette autorité ne semblent pas inclure les particuliers. En revanche, les différents bénéficiaires des exceptions pour copie privée peuvent la saisir, tout comme les éditeurs de logiciels ou exploitants d'un service souhaitant améliorer l'interopérabilité. Il revient à cette autorité de préciser les conditions de délivrances des "informations essentielles" permettant l'interopérabilité, et de veiller au respect des exceptions pour copie privée. Ses décisions peuvent être contestées devant la cour d'appel de Paris.
 
 
Baptiste RUBAT du MERAC, JDN Sommaire Le Net
 
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