Le phishing n'est décidément plus un phénomène américain. 57 % des banques touchées par ce type de fraude sont situées hors du territoire américain selon le rapport du mois d'avril du centre de commandement anti fraude de RSA Cyota, une cellule chargée de neutraliser les attaques de phishing pour le compte d'institutions financières. Ce constat repose donc sur une analyse des statistiques enregistrées via le réseau de RSA Cyotat au niveau mondial.
La part des banques non américaines
touchées par le phishing est d'ailleurs à son plus haut au mois d'avril (49 % en mars, et 29 % en février) et l'Europe en est la principale victime. Le pays le plus touché est le Royaume-Uni avec 42 % des attaques, soit 13 point de plus qu'en février, suivi de loin par l'Espagne (26 % en hausse de 5 points) et l'Italie (10 % en hausse de 7 points). L'Allemagne et les Pays-Bas n'arrivent qu'après avec 6 % des attaques. Mais alors que les attaques outre-Rhin ont reculé de 6 points en deux mois, elles sont restées stables en Hollande.
Quant à la France, elle ne figure pas dans ce palmarès. Non pas en raison de l'inexistence de telles fraudes, puisque plusieurs vagues ont atteint les clients des banques BNP Paribas, Société Générale et Crédit Lyonnais entre février et mars 2006 (lire l'article du JDN Solution du 03/02/06), mais parce qu'elles sont, sans doute, suffisamment marginales pour ne pas être représentatives. Les 10 % restants sont enregistrés au Canada.
Si les victimes sont européennes, l'origine des attaques est par contre pour l'essentiel américaine. Deux tiers d'entre elles proviennent en effet de sites hébergés aux Etats-Unis. La deuxième place revient à la Corée du Sud et la troisième à l'Allemagne. La France n'est toutefois pas exempte de reproches, puisqu'elle apparaît en sixième position au palmarès des pays qui hébergent le plus de sites de phishing.
Seul point positif dans cette carthographie des attaques
de phishing : la baisse du nombre de groupes bancaires attaqués. Après un plus haut en mars à 127 groupes, ce chiffre a baissé de 25 % à 93. Un résultat qui pourrait toutefois n'être qu'un répit. En février 2006, les attaques de phishing avaient également connu une accalmie avec 102 groupes visés, soit 14 % de moins qu'en janvier. Mais celle-ci fut de courte durée. |
