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Le bureau d'enregistrement de noms de domaines Gandi avait été mis en vente en juin 2005 puis racheté pour 13,35 millions d'euros par une équipe d'investisseurs menée par Stéphan Ramoin, ancien de Lycos Europe. Son projet d'alors était de créer "un grand groupe indépendant et alternatif" fondé sur les valeurs historiques de la société (lire l'article du 02/09/05). Première étape de ce nouveau développement aujourd'hui, avec la refonte globale du site et le lancement de nouveaux services liés à l'utilisation des noms de domaines.
Gandi, fondé en 1999, gère aujourd'hui plus de 461.000 noms de domaines répartis sur trois segments de clientèle : les particuliers, les revendeurs spécialisés telles que les Web agencies, qui disposent à cet effet d'une interface dédiée, et les grands comptes tel que l'Union Européenne, la Banque Centrale Européenne ou certaines entreprises du CAC 40. Le projet de cette petite société de 23 employés, qui joue pourtant dans la cour des grands, est de devenir une alternative aux gros acteurs du marché des registrars. Pour y parvenir, Stephan Ramoin privilégie un développement dans la continuité de la philosophie de la maison. "Gandi entend démocratiser un ensemble de services complémentaires à la fourniture d'accès à Internet tout en se comportant comme une entreprise citoyenne qui aide au développement des projets qui lui tiennent à cur" explique Stephan Ramoin.
Les deux objectifs ne sont pas opposés : Gandi entend en faire la démonstration. A l'occasion de la refonte totale de son site et de l'adoption d'une nouvelle identité visuelle, le bureau d'enregistrement a dévoilé une offre d'un nouveau genre, en partenariat avec la plate-forme open source de blogging Dotclear. Sous deux à trois semaines, Gandi lancera "Gandiblog", un service de blog hébergé dont chaque client bénéficiera gratuitement avec l'achat de son nom de domaine. Un service à valeur ajoutée pour les détenteurs de noms de domaines et une aide précieuse pour le Français Dotclear qui gagne en visibilité et dont les développements sont soutenus financièrement par le registrar qui a d'ailleurs embauché Olivier Meunier, le créateur de la plate-forme. Du blogging que Gandi a déjà mis en pratique, en lancçant son propre blog, Lebardegandi.net, qui enregistre 3.000 visiteurs uniques par jour.
D'autres projets sont également en préparation. Un service d'e-mail, dont l'apparence et l'ergonomie seront celles d'un webmail classique, est prévu pour les semaines à venir. De nouveaux services seront également dévoilés avant la fin de l'année.
De quoi se préparer à affronter une concurrence accrue sur le secteur. "Nous n'avons quasiment aucun budget de communication car toute notre publicité provient du bouche à oreille, ce qui implique une forte satisfaction client", explique Stephan Ramoin. Interrogé sur la récente campagne de communication menée par 1and1 qui offrait trois ans d'hébergement gratuit ainsi qu'un nom de domaine en .info, le dirigeant de Gandi ne semble pas inquiet : "ce type d'offre constitue une aide importante en terme de communication sur notre marché car pour l'heure la France est à la traîne en matière de nom de domaine par rapport à l'Allemagne, par exemple. Le grand public doit comprendre l'usage qui peut être fait d'un nom de domaine et cette campagne y a participé".
Gandi travaille étroitement avec l'Afnic en vue de l'ouverture prochaine du ".fr" aux particuliers. Aujourd'hui, le registrar compte 100 achats de ".fr" par jour et il en attend trois fois plus après l'ouverture de l'extension. Le nombre de noms de domaine achetés sur Gandi est passé de 400.000 à 460.000 en quelques mois. L'objectif, avec la nouvelle version du site, est de dynamiser davantage encore cette croissance. |
