La Fnac de retour dans les télécoms... Près de cinq ans après avoir laissé tomber son FAI (Fnac.net, devenu Mageos puis 9Online), l'enseigne culturelle revient. Sur le mobile, cette fois et non plus en tant qu'opérateur, mais en lançant une offre co-brandée avec Orange. Un risque moindre sur un marché qui commence à devenir légèrement encombré puisque l'on recense déjà 11 opérateurs virtuels (Debitel, Breizh Mobile, Transatel, Futur Telecom, NRJ, Tele2, Coriolis Telecom, Neuf Cegetel, Virgin Mobile, Ten et Auchan à la rentrée) ainsi que quatre offres de licences de marques (Universal Mobile, M6 Mobile by Orange, TF1 Mobile et donc Fnac Mobile).
La Fnac reprend donc le "modèle M6" et ne disposera pas de sa propre base d'abonnés (pour les différences entre licences de marques et MVNO, lire l'article du 12/06/2006). L'offre prend d'ailleurs la dénomination "Fnac Mobile avec Orange". Pour Denis Olivennes, PDG de la Fnac, "il était inimaginable que l'enseigne ne soit pas présente sur la téléphonie mobile, les terminaux devenant plus que des téléphones portables." Les offres seront exclusivement distribuées dans les magasins Fnac, qui vendent déjà 200.000 lignes mobiles tous les ans, ainsi que 70.000 téléphones nus.
Cible principale pour cette nouvelle offre : les adhérents Fnac (1,8 million en France), mais aussi dans un deuxième temps, les clients réguliers Fnac (15 millions). La société n'a pas souhaité dévoiler d'objectifs, mais devrait d'abord tenter de convertir la majorité de ses adhérents. L'offre Fnac Mobile avec Orange leur est en effet particulièrement adressée, avec notamment un accès au portail Fnac Mobile présentant l'actualité musicale, les spectacles, les infos Fnac ou une sélection de logos et sonneries. L'enseigne proposera une offre de téléchargement musical reprenant le catalogue de Fnac Music. Une offre de VoD sera ajoutée par la suite, dès que la plate-forme Internet sera disponible, ce qui devrait être le cas dans quelques semaines.
Voilà donc une nouvelle offre mobile qui tranche singulièrement avec celles déjà lancées depuis deux ans. Denis Olivennes expliquait lors de la conférence de présentation de l'offre qu'il ciblait les 25-55 ans. Et non les 18-25 ans comme NRJ Mobile ou M6 Mobile by Orange, par exemple. Ce qui s'en ressent au niveau de la tarification. Les prix pratiqués ne sont pas vraiment dans la moyenne basse du marché avec un premier forfait à 44 euros par mois pour trois heures de communication, desquelles sont décomptées les SMS (à hauteur de 10 centimes le SMS, le téléchargement de musique à 1,99 euro et la navigation Wap à 1 euro le Mo).
La Fnac compte néanmoins sur quelques services différenciants pour se démarquer. Notamment les appels illimités vers un numéro à choisir parmi les clients de tous les opérateurs fixes et mobiles. Ou encore, comme promotion de lancement, une offre en illimité sur la télévision et le surf en Internet mobile pendant deux mois. Le plan média du lancement s'effectuera essentiellement en interne, avec un dispositif particulier en magasin, dans le magazine édité par la Fnac, Epok, sur les sacs Fnac, ainsi qu'en affichage et en street marketing.
Enfin, la Fnac ne semble pas avoir abandonné l'idée d'étendre son influence dans le monde des télécoms. Interrogé sur la possibilité de proposer une "Fnac Box", à la manière de Darty (lire l'article du 24/03/2006), seul ou en partenariat avec un FAI, Denis Olivennes
a indiqué que son groupe suivait les évolutions du marché : "si les opérateurs sont ouverts, nous créons un service avec eux, s'ils sont fermés, nous allons directement au consommateur, selon ses attentes."
Orange, de son côté, continue d'assembler les briques destinées à séduire les fameux primo-accédants, ces 20 % de Français qui ne possèdent pas encore de téléphone portable. Didier Quillot, PDG d'Orange Mobile, affirmait d'ailleurs lors de la présentation que seuls 38 % des personnes ne possédant pas de mobile avaient l'intention de prendre un abonnement chez Orange, contre 48 % sur l'ensemble de la population. Après les jeunes (accords avec Virgin et M6), les technophiles (Ten) et le grand public (Tele2), le premier opérateur mobile dispose avec cette offre d'un argument supplémentaire pour convaincre les urbains amateurs de produits culturels. |
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