Le programme de fidélisation sur Internet Maximiles, coté en Bourse depuis juin 2005 (lire l'article du JDN du 22/06/05), annonce le rachat de Ipoints, premier programme online de fidélité multi-enseignes en Grande-Bretagne. Cette acquisition, réalisée entièrement en cash pour un montant non communiqué, répond à l'un des deux objectifs exprimé par la société lors de son introduction sur Alternext : se développer sur les marché européens, la Grande-Bretagne étant le premier d'entre eux. Prochaine étape de l'internationalisation, l'Allemagne.
Ipoints, qui compte 1,05 million de membres et un réseau de vingt sites marchands partenaires, possède un modèle économique équivalent à celui de Maximiles. La société, créée en 1999, facture des points à ses partenaires et exploite la base d'adresses e-mail opt-in de ses membres, vendues au CPM ou au lead. A la différence de Maximiles, en revanche, Ipoints est également présent au Royaume-Uni sur le marché de l'affiliation, comptant plus de 300 partenaires pour cette activité.
Autre point commun de taille avec Maximiles, Ipoints est leader sur le marché de la fidélisation online outre-Manche. Et pourtant, alors que le marché anglais du commerce électronique est bien supérieur au marché français (19,2 milliards de livres en 2005, soit 27,9 milliards d'euros selon IMRG, contre 8,7 milliards en France selon la Fevad), Ipoints ne représenterait en gros que 40 % de la taille de Maximiles, selon son PDG Marc Bidou. Une situation que ce dernier explique facilement : "Maximiles a eu l'opportunité d'être soutenu par de gros fonds de capital-risque, ce qui nous a permis d'investir lourdement dès le départ. Par ailleurs, le partenariat stratégique initié avec la SNCF en 2001 a accéléré notre développement. Ipoints n'a jamais signé de contrat équivalent et n'a été soutenu financièrement que par des business angels."
Maximiles avait bouclé dès sa première année d'existence deux tours de table pour un montant total de 11,4 millions d'euros, avec des investisseurs comme Sofinnova, Innovacom, SPEF ou le CIC. La SNCF est entrée à hauteur de 20 % dans son capital à la fin de l'année 2000. Dans les années qui ont suivi, les principaux concurrents de Maximiles ont disparu, se sont reconvertis dans l'affiliation et le marketing direct, ou ont été rachetés. Maximiles a ainsi racheté Webmiles France, alors filiale de Bertelsmann, en juillet 2002.
| 2,5 million de membres et 80 partenaires marchands |
Juillet est donc un mois propice aux acquisitions pour Maximiles, qui compte exploiter rapidement les synergies possibles. "Nous allons faire migrer Ipoints sur la plate-forme informatique de Maximiles, ce qui permettra de mutualiser les budgets de R&D, déclare Marc Bidou. Nous allons également partager un certain nombre de nos clients, comme Promod.com ou Pixmania. Les gros acteurs du e-commerce, qui sont en train de s'européaniser, à l'image de Rue du Commerce ou Priceminister, vont avoir de plus en plus besoin de sociétés de service transnationales. Enfin, notre nouvelle taille va nous permettre de conquérir des grands comptes européens plus facilement." Maximiles réunissant 1,5 million de membres et 62 partenaires, le nouvel ensemble pèse 2,5 millions de membres et plus de 80 partenaires marchands.
Pour les équipes des deux entités, pas de révolution en vue. Geraldine Tosh, CEO de Ipoints depuis six ans, conserve la direction générale de la société. Seul le président de Ipoints, qui n'avait pas de rôle exécutif, sera amené à quitter l'entreprise dans un an. Le groupe indique qu'il reviendra sur les détails de l'acquisition lors de la publication de ses semestriels consolidés en septembre prochain, sans toutefois divulguer de précisions sur le montant du rachat. Le chiffre d'affaires de Ipoints pour l'exercice se terminant au 30 juin 2006 est attendu à 2,7 millions d'euros, en croissance de 34 % sur un an, pour une rentabilité proche de 16 %. En 2005, Maximiles a réalisé un chiffre d'affaires de 7 millions d'euros en croissance de 31,4 %, pour une marge nette de 19,4 %. La société a recruté 300.000 membres supplémentaires au premier semestre 2006, et ajouté 20 partenaires à son programme sur les douze derniers mois.
Le groupe, qui vise la position de leader européen sur le marché de la fidélisation en ligne, lorgne désormais outre-Rhin, où le leader se nomme Webmiles. Le développement sur ce marché pourrait se faire soit à nouveau par croissance externe, soit par le biais d'un partenariat avec un programme local.
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