Fin du suspens : l'e-commerce se porte comme un charme. Après les bons résultats du premier trimestre, ceux du deuxième étaient très attendus, dans un contexte où la télévision a monopolisé une audience non négligeable à l'occasion de la Coupe du Monde. Mais le commerce en ligne ne présente pas de signe d'essoufflement, et le baromètre de l'Acsel reste orienté au beau fixe. Le chiffre d'affaires atteint les 887 millions d'euros pour le panel des 22 e-commerçants, soit une croissance de 30 % sur un an et de 12 % par rapport au premier trimestre 2006. Un chiffre à croiser avec celui des transactions en ligne enregistrées auprès des 5 intermédiaires "monétique", (à savoir Atos Origin, GCE Newtec, filiale du groupe Caisse d'Epargne, Experian, Ogone et Paybox), dont la croissance du chiffre d'affaires est de l'ordre de 55 % sur un an.
"A côté d'un panel mature de e-commerçants que nous suivons depuis 5 ans qui réalise la moitié du total du e-commerce, cet indicateur des paiements permet de rendre compte du dynamisme d'un marché sur lequel prennent position des nouveaux marchands, précise Henri de Maublanc, président de l'Acsel et d'Aquarelle. En dégrevant de ce chiffre les transferts de paiement par chèque à des paiements par carte bleue, nous pouvons estimer la croissance globale du chiffre d'affaires de l'e-commerce dans une fourchette de 45 à 50 %".
Cette croissance du chiffre d'affaires s'accompagne également d'une hausse de 45 % du nombre de transactions, de l'ordre de 21 millions au deuxième trimestre. Si ce chiffre reste stable par rapport au premier trimestre, il implique donc une progression du montant de la transaction moyenne, avec un panier moyen qui grimpait de 5,3 %, selon l'indice e-commerce du JDN (lire l'article du 13/07/06).
Les raisons de ce maintien du dynamisme du e-commerce ? Tout d'abord, une population de cyberacheteurs qui se développe quatre fois plus vite que celle des internautes en France, selon Médiamétrie. En effet, le nombre d'internautes est passé en un an de 24,8 à 26,5 millions au mois de mai 2006, ce qui représente une croissance de 7 %, tandis que le nombre de cyberacheteurs a progressé de 28 %, passant de 12,5 à 15,6 millions sur la même période. Cette tendance n'est pas près de décliner au cours du prochain semestre, étant donné que plus d'1,5 million d'internautes non acheteurs affirment vouloir passer commande en ligne d'ici les 6 prochains mois.
Titre
: Progression de la population internaute et de cyberacheteurs en France
(en millionsf) |
| Période |
Nombre d'internautes |
Variation annuelle |
Nombre de cyberacheteurs |
Variation annuelle |
| Mai 2006 |
26,5 |
+ 7 % |
15,6 |
+ 28 % |
|
Mai 2005
|
24,8 |
+ 8 % |
12,2 |
+ 33 % |
| Mai 2004 |
23 |
+ 8,5 % |
9,2 |
+ 28 % |
| Mai 2003 |
21,2 |
-- |
7,2 |
-- |
| Source
: Médiamétrie, 2006 |
Second phénomène à l'origine de ces bons résultats : la fréquence d'achat qui semble s'intensifier. Selon l'Institut de mesure d'audience, la moitié des cyberacheteurs interrogés ont déclaré avoir passé leur commande au cours du mois dernier contre seulement 15,3 % dans les 6 derniers mois. Comme le notait l'EIAA, par rapport à ses voisins européens, la France offre un vrai potentiel de croissance en ce qui concerne la fréquence d'achat en ligne, avec une moyenne juste en dessous d'un achat par mois à l'automne 2005 (lire l'article du 24/01/06).
Quant aux raisons d'un tel engouement des internautes pour le commerce en ligne, la réponse semble simple : les cyberconsommateurs sont satisfaits. "L'usage du haut débit offre un confort d'utilisation aux internautes qui pour leur part maîtrisent davantage l'outil Internet, déclare Henri de Maublanc. Avec la consultation des comparateurs de prix et des outils de recherche en ligne, les internautes découvrent une offre en ligne très large". De leur côté, les cybermarchands ont globalement amélioré leur offre de produits et de services en ligne, ainsi que leur logistique, ce qui boucle le cercle vertueux de la satisfaction et de la confiance dans l'achat en ligne.
"Avec de tels taux de croissance, si aujourd'hui Internet pèse entre 3,5 à 4 % du commerce hors alimentaire, il ne serait pas du tout surprenant que cette part de marché atteigne les 15 % d'ici à une dizaine d'années", affirme le président de l'Acsel. Selon lui, en ce qui concerne le marché global de la livraison de fleurs à distance, 50 % seraient d'ores et déjà réalisés via Internet. Or la machine du e-commerce ne semble pas près de s'enrayer, car le succès des acteurs de l'Internet est aujourd'hui rendu public, ce qui attire beaucoup de nouveaux acteurs en ligne. Et pas des moindres, si l'on pense à la grande distribution et notamment à Carrefour qui a lancé Boostore.com en juin dernier.
Liste des e-commerçants du panel Acsel
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Accorhotels.com, Aquarelle, Chapitre.com, 2xMoinscher.com, Expedia.fr-Anyway.com, MisterGoodDeal, Ooshop, Paniers.com, Pixmania, Priceminister, Voyages-sncf.com, Welcome Office, Auchandirect, Auto IES, ChateauOnline, Discounteo, La maison du Chocolat, Nespresso, Pecheur.com, Proxi-Business, Sarenza, Viapresse.
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