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Rentrée 2006 : le tirage photo en ligne sous de bons auspices
Le marché du tirage des photos numériques sur Internet a été dopé en 2005, grâce à la progression du taux d'équipement en appareils numériques et des accès haut débit. Il pèse 15 % des tirages numériques.   (29/08/2006)
Part d'Internet dans le tirage photo numérique en 2005 (source Observatoire des professionnels de l'image)
Avec la rentrée qui approche à grands pas, la période s'avère privilégiée pour revivre et fixer ses souvenirs de vacances. Et dans un contexte où près d'un foyer français sur deux possède un appareil photo numérique, le choix des canaux pour confier le tirage des photos sur papier a tendance à évoluer en France. En 2005, le Web a recueilli 15 % des tirages numériques, les bornes d'impression autonomes 7 %, tandis les magasins Minilab ont réalisé 44 % des tirages, et les façonniers, 34 %, selon l'Observatoire des professions de l'image. Pour cette rentrée de septembre, les sites les plus importants du marché français s'apprêtent à gérer plus d'un million de tirages par jour.

L'année 2005 a marqué un réel tournant dans le marché du tirage et de l'impression des photos. En dehors des impressions personnelles, le marché des services de photos numériques, comprenant les tirages et les prestations nouvelles (livres photos, objets personnalisables), était estimé à 264 millions d'euros TTC, ce qui représente une croissance de 35 % sur une année glissante, selon GfK. Sur 2005, le tirage des photos sur Internet pesait 15 % en France, avec un chiffre d'affaires de l'ordre de 35 millions d'euros, en croissance de 200 %. En 2006, le même cabinet d'étude table sur un chiffre d'affaires de 80 millions d'euros, en augmentation de 128 %, sur un marché de services photos numériques hors impression personnelle de 290 millions d'euros.

Comment expliquer ce niveau de croissance des services en ligne ? Tout d'abord, lorsque les premières initiatives de sites de développement photo ont été lancées au début des années 2000, l'équipement des français en appareils numériques, ainsi qu'en matériel informatique, était très peu élevé. De même, les connexions Web utilisaient un modem RTC, et sans le haut débit, le processus de téléchargement de photos en ligne pouvait être très long. Les volumes de tirages réalisés par les sites étaient ainsi très limités. "A l'heure actuelle, nous produisons en un quart d'heure le même nombre de tirages que ceux que nous réalisions mensuellement au cours des tout premiers mois de notre activité", se souvient Etienne Descure, président de Photoweb, lancé en 2000.

En revanche en 2005, le marché du tirage et de l'impression bénéficie dorénavant d'un meilleur équipement des foyers en appareils numériques : en novembre dernier, 46 % des foyers français étaient équipés d'un appareil photo numérique, selon GfK et sur l'année, un record de vente de 4,6 millions d'appareils photos numériques a également été enregistré. En ce qui concerne l'équipement en connexions haut débit, Médiamétrie estime qu'en mai 2006, le nombre d'internautes surfant en haut débit à domicile dépasse les 16,8 millions, ce qui représente 85,3 % de la population d'internautes à domicile.

Un foyer français sur deux est équipé d'un appareil numérique

Autre phénomène à l'origine de cette croissance des services Web : l'utilisation plus importante des nouvelles technologies numériques par les femmes. Pour les sociologues, les femmes jouent en effet un rôle de "gardiennes de la mémoire familiale", ce qui explique que, concrètement, elles soient plus enclines à privilégier le tirage de photos et la construction d'albums. Fin 2005, elles étaient 62 % à utiliser les appareils numériques contre seulement 29 % en 2003 et ce sont elles qui à 60 % impriment leurs photos, selon l'enquête Ipsos/API de novembre 2005. Ces nouveaux usages ont donc largement rassuré le marché quant à la réelle volonté des consommateurs de tirer les photos, ceux-ci ne se contentant plus seulement de les conserver sur leur ordinateur.

La baisse des prix des tirages de photos numériques pratiquée par les pure-players a également incité les consommateurs à commander des tirages papier de leurs photos numériques. En effet, une véritable guerre des prix a été initiée entre les pionniers du Web, tels que Photoways, Photoweb, Pixmania et Photo Service, et les nouveaux entrants qui se sont lancés à partir de 2002-2003, au moment où le marché du tirage photo en ligne a commencé à bouillonner. Objectif de cette stratégie : s'assurer une part de marché croissante sur ce secteur naissant et obtenir des volumes importants permettant de compenser cette baisse des prix.

Mais cette guerre a son revers : l'augmentation des capacités de tirage impose un passage obligé par la création de nouveaux laboratoires plus grands, ce qui n'est pas forcément à la portée de l'ensemble des acteurs du Web. "Le tirage de photo sur Internet présente de vrais effets de seuil. Nous venons de nous lancer dans la mise en œuvre d'un nouveau laboratoire de 7.000 mètres carrés. Nous passerons d'une capacité actuelle de 1,2 million de tirages par jour à 2,2 millions", affirme Jean-Emile Rosenblum, président de Pixmania. De son coté, Photo Service qui a racheté en décembre 2005 son hébergeur, stockeur et gestionnaire des albums photo en ligne Atchik Image, a tout récement mutualisé ses activités Internet au sein de cette filiale et a réalisé un nouveau laboratoire de 4.400 mètres carrés.

D'autre part, pour les acteurs traditionnels des services photos, comme les réseaux de magasins Photo Service, Fnac Service, ou France Loisirs, cette bataille sur les prix en ligne a été synonyme d'une destruction de valeur. "Au moins 7 acteurs aujourd'hui proposent des tirages à 4 centimes d'euros, tandis qu'au début des années 2000, le tirage était de l'ordre de 1 franc", précise Jacques Hémont directeur de Image Market et de l'Observatoire des professionnels de l'image. D'autant plus que les volumes du tirage numérique ne compensent encore pas la baisse de l'argentique qui a accusé une forte décroissance de 43 % en 2005. Le chiffre d'affaires pour les acteurs du service photo qui étaient traditionnellement positionnés sur l'argentique est donc en chute libre. De fait, ceux-ci se sont lancés plus ou moins vite sur le créneau du développement Web et ont adapté leur logistique et leurs outils.

  Le site
Observatoire des professionnels de l'image

Aujourd'hui, pour l'ensemble des sites de tirage de photos numériques sur Internet, qu'il s'agissse de pure-players comme d'acteurs plus traditionnels convertis au Web, le défi consiste donc à faire face à une multiplicité des offres et à une dégradation continuelle des marges. Si l'année 2005 a signé le boom du marché en ligne, 2006 représente celle de l'évolution vers des services à valeur ajoutée, permettant à chaque acteur de se différencier. D'autre part, sur ce début d'année, le marché a commencé à se consolider au niveau européen. C'est notamment le cas de Photoways qui a racheté Photobox il y a quatre mois (lire l'article du 11/04/06), pour entrer sur le marché anglais très fermé. La société souhaite également se renforcer en Allemagne. De son côté, Fotovista, la maison mère de Pixmania présent dans 14 pays a été rachetée par DSG International (lire l'article du 13/04/06). La course à la taille critique ne fait que commencer.

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