La vidéo sur Internet... un sujet à la mode.
Mais le marché n'a pas encore trouvé de véritable
moyen de rentabilisation. L'insertion de publicité dans
les vidéos, par exemple, n'en est qu'à ses prémices.
Mais les choses se mettent en place, comme l'illustre le prochain
lancement d'une solution de publicité vidéo en
intrastream, c'est-à-dire au début d'un programme
vidéo, par Lagardère Active Publicité.
A la fois régie interne du groupe Lagardère et
régie externe - 60 % de son activité,
environ, sur des clients extérieurs, pour un chiffre
d'affaires total de 20 millions d'euros brut sur le premier
semestre 2006, soit 70 % de croissance en un an -,
LAP a travaillé huit mois sur cette solution.
Ces publicités seront insérées sur les
contenus diffusés sur les sites du groupe (Europe 1,
Europe 2, MCM, Canal J, Gulli, etc.), mais aussi sur les sites
partenaires de VideoClic, un éditeur de contenu en marque
blanche, notamment pour Lycos, Noos, Choc, Maximal, Club Internet,
Neuf ou Tele2. Ils seront aussi proposés aux actuels
clients de LAP (entre autres 20 Minutes, Seloger...). "L'objectif
était d'être prêts quand la vague de la vidéo
démarrerait fortement, précise Rodolphe Pelosse,
directeur commercial Internet de Lagardere Active Publicité.
C'est le cas aujourd'hui quand on voit le succès de Google
Video, de DailyMotion ou de YouTube."
Les spots
ne devraient pas excéder 15 secondes, à la différence
du format standard de la télévision, autour de
30 secondes. Ils seront protégés par un copyright.
Une force, selon la régie, par rapport aux sites de production
de contenus personnels. Enfin, le tracking et les résultats
d'une campagne pourront être mesurés très
précisément. Selon les premiers tests, l'attention
de l'internaute par rapport à ce format serait supérieure
à la moyenne. C'est pour cela que les tarifs publicitaires
sur ce type d'offre devraient être légèrement
supérieurs à la moyenne, sans doute entre 90 centimes
et un euro par contact.
"Si la publicité n'était pas encore tout
à fait là, ajoute Rodolphe Pelosse, c'est que
les contenus arrivent à peine. Et il faut rappeler qu'environ
20 % des internautes regardent des vidéos sur le
Web, ce qui est déjà conséquent."
Le marché est en train de naître et, si l'on en
croit les premiers chiffres venus des Etats-Unis, ils est plutôt
prometteur. Walt Disney, par exemple, a enregistré plus
de 42 millions de visionnages sur les deux derniers mois sur
les séries que le studio avait mises à disposition
gratuitement, en insérant de la publicité, sur
ses sites Disney Channel et ABC (notamment les séries
Desperate Housewives, Lost ou Alias). Et, selon Disney, la diffusion
gratuite de vidéos sur le Web, en contre-partie de l'inclusion
de publicités, ne nuirait pas aux offres proposées,
par exemple, en podcast payant.
"La télévision n'est pas morte, affirme Rodolphe
Pelosse, mais l'on assiste à une démultiplication
des messages. Il faudra, pour les annonceurs, adapter le contenu
à tous les supports : vidéo en ligne, podcast,
mobile, etc." Lagardère Active Publicité,
qui s'est donné comme objectif de conquérir un
maximum d'annonceurs avant la fin de l'année sur sa nouvelle
offre, continue donc de se positionner sur chacun de ces segments.
Autre offre qui, selon ses dires, a le vent en poupe :
le podcast. Une dizaine d'annonceurs, parmi lesquels IDTVG ou
CanalSat, ont choisi d'investir sur de la publicité dans
les podcasts du réseau du groupe. Et, avec l'existence
d'un podcast vidéo chez Europe 1, ce média pourrait
à l'avenir bénéficier de l'offre incluant
des spots publicitaires. |