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Gagner de l'argent en surfant, une illusion ? Entre les barres publicitaires, les e-mails envahissants à lire contre honoraires ou encore les programmes d'affiliation rapportant 0,01 centimes par achat, les systèmes de rémunération ont longtemps proliféré sur la toile, mais aucun n'a fait la preuve de son efficacité
et beaucoup ont disparu. A l'heure du Web 2.0, l'Internet se veut ouvert à l'utilisateur, et compte sur lui pour fabriquer les contenus... sans toutefois lui proposer quoique ce soit en échange. Pour rétablir un certain équilibre, ces services passés de mode pourraient bien refaire surface. C'est avec cette philosophie que Christian Goaziou a réfléchi à I-Graal.
Avec son système, qui se présente sous la forme d'une extension du navigateur alternatif Firefox, les internautes peuvent être rémunérés en "cash-back" ou au clic en fonction des sites qu'ils visitent.
Une fois l'inscription à I-Graal effectuée et l'extension installée sur le navigateur, l'internaute doit se connecter au service puis choisir, grâce à un menu thématique directement inclus à son navigateur, les sites sur lesquels il veut de se rendre. Le visiteur a le choix parmi les succès du e-commerce et de l'e-service (pro ou particulier), mais aussi des enseignes méconnues profitant ainsi d'une exposition à peu de frais. Le montant du cash back est indiqué en face de chaque boutique ou service. En outre, il a la possibilité de modifier son menu IGraal, d'enlever ou d'ajouter des thèmes, des boutons, etc. Sa barre de navigation, directement connectée à Google, peut aussi servir de barre de recherche.
La rémunération proposée varie en fonction des annonceurs et peut aller de quelques centimes (clic sur le lien externe d'un comparateur) à plusieurs dizaines d'euros (dépôt d'une offre d'emploi). Crédité sous 24 heures, le compte du client fait apparaitre les dernières opérations enregistrées. Le membre peut, dès qu'il le souhaite, demander le paiement du cash accumulé sous forme de chèque. Par ailleurs, un système de parrainage lui permet de gagner 10 % des revenus générés par son filleul. Un système de redistribution généreux car, pour lancer I-Graal, ses dirigeants comptent avant tout sur le buzz et le système de parrainage.
Au cours d'une période de beta test assez confidentielle, plusieurs sites dont la politique s'inscrivait déjà dans une démarche d'affiliation ont accepté l'accord. D'autres devraient prochainement rejoindre IGraal. Cependant, les négociations se sont le plus souvent faites au cas par cas. On trouve aussi, parmi les liens proposés, des sites avec lesquels aucun partenariat n'est encore conclu : "c'est une question de confort pour l'utilisateur, mais on espère aussi que ces annonceurs comprendront l'intérêt de s'affilier", explique le fondateur du projet, Christian Goaziou.
Se présentant comme un navigateur thématique, IGraal propose déjà plusieurs sites par catégorie d'achat (ou de service), et il est amusant de voir se côtoyer dans un même menu des concurrents de toujours : c'est le cas par exemple pour les services de petites annonces ou encore de développement photographique. "Quand ils voient que les concurrents y sont, ils ont automatiquement envie d'y être aussi", répond le fondateur, interrogé sur l'organisation de cette cohabitation.
Pour monter ce projet, qu'il a en tête depuis quatre ans, l'initiateur, ancien directeur marketing chez Microsoft France a bénéficié de nombreux soutiens dont celui de
Mozilla Europe : "Pour nous, Firefox représente un navigateur alternatif crédible et ouvert, et pour Tristan Nitot, dirigeant de la fondation Mozilla Europe, s'allier avec notre service, c'est une façon de démocratiser Firefox, pour le moment encore réservé à l'élite des internautes", résume Christian Goaziou.
La fondation Mozilla l'a par exemple aidé à trouver les développeurs compétents pour le projet, et lui a ouvert son navigateur. Un partenaire également intéressé et qui espère profiter du succès des sites "bons plans" en France (et ailleurs) et des fonctionnalités grand public de I-Graal pour attirer de nouveaux utilisateurs de Firefox.
Le fondateur s'est par ailleurs associé à Jean-Luc Bernard du groupe Astek, qui a financé le développement et le lancement de l'extension. Les dix personnes de l'équipe se rémunèrent pour le moment grâce à ces fonds et une petite partie des revenus de l'affiliation.Mais le lancement prochain de l'extension en Europe, en diversifiant les sources de revenus, devrait pérenniser leur activité.
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