Devant le succès des offres triple play, les opérateurs vont devoir présenter des offres de plus en plus riches en contenus. C'est tout du moins l'orientation sur laquelle mise Visiware pour lancer des offres dites de "triple play du jeu". Cette société, fondée il y a 12 ans, s'était jusqu'ici spécialisée dans la télévision interactive. Début mai, elle a lancé ses premières offres de jeu sur mobile. Avant la fin de l'année, elle complètera son dispositif en proposant des jeux disponibles à la fois sur son téléviseur, sur Internet et sur son téléphone portable.
Le concept ? Des jeux pour lesquels chacune des plates-formes retiendra le profil du joueur et son évolution. Celui-ci pourra donc, par exemple, commencer une partie sur sa télévision, la poursuivre sur Internet, et la terminer sur son mobile. "Il ne s'agit pas simplement une offre sur TV, une sur le Web et une autre sur mobile, mais bien de proposer un environnement complet aux joueurs, avec une ergonomie simple et adaptée à chaque support", résume Laurant Weill, président fondateur de Visiware.
Pour le moment, les chaînes de Visiware étaient distribuées dans 77 pays, sur un réseau touchant potentiellement 120 millions de personnes. Le potentiel de croissance de la distribution sur TV numérique est désormais plus limité, la plupart des grands réseaux étant déjà lancés. La société se tourne donc désormais vers de nouveaux débouchés, notamment l'IPTV. Visiware a entamé des discussions avec tous les FAI. Les premières offres ont été lancées en Allemagne avec Deutsche Telekom. Devrait suivre un partenariat avec un opérateur koweïtien. Pour le moment, les FAI français ne peuvent pas diffuser ces offres pour des raisons technqiues : Visiware privilégie en effet des jeux en Flash, jugés de meilleure qualité, quand l'IPTV s'appuie sur du HTML Javascript. Les choses pourraient néanmoins évoluer dans le courant de l'année prochaine.
Pour le moment, donc, les offres triple play du jeu seront diffusées chez les câblo-opérateurs comme Noos et les bouquets satellite TPS et Canal Sat.
En plus des offres mobiles, proposées déjà chez les principaux opérateurs et dont les débuts sont mitigés. Le jeu lancé sur la Coupe du Monde de football, Football World Challenge, par exemple, a été téléchargé 60.000 fois, mais une partie de ce score était dû à une offre promotionnelle (jeu gratuit) lancée par M6 Mobile by Orange. Le modèle d'abonnement sur mobile a, pour sa part, été abandonné après avoir été testé entre mai et juillet. Les abonnements se font donc désormais pour tous les supports.
"Nous n'entrons pas en concurrence avec des spécialistes, comme Gameloft ou In-Fusio, qui font très bien leur métier, précise Laurant Weill. Mais avec la convergence, et comme nous sommes convaincus que notre modèle est le bon, nous devrons sans doute affronter plus de concurrents d'ici deux ans. En attendant, nous prenons de l'avance." Pour justifier sa croyance dans le pouvoir de la télévision interactive, le fondateur cite les chiffres du marché britannique : les revenus du jeu de Sky sur la TV interactive dépasseraient ceux de la publicité, par exemple, et atteindraient 600 millions de dollars.
Suffisant pour assurer un succès identique ailleurs ? Visiware se montre en tout cas optimiste et espère doubler son chiffre d'affaires cette année. Sur le dernier exercice, celui-ci était de 8 millions d'euros. A moyen terme, la société espère également profiter de la future télévision mobile. Le DVB-H devrait permettre, en effet,
d'utiliser le téléphone portable comme un véritable média interactif et de jouer en réseau, par exemple. |
