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Yahoo pourrait acquérir Facebook pour un milliard de dollars
Alors que le réseau social étudiant vient de conclure un accord de monétisation avec MSN, les rumeurs de rachat vont bon train. Yahoo semble pourtant décidé, mais Facebook s'avère particulièrement difficile.   (22/09/2006)

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La bulle 2.0 gonflerait-elle un peu trop aux Etats-Unis ? C'est en tous cas ce que laissent supposer les rumeurs, rapportées par le Wall Street Journal ce matin. Le quotidien révèle en effet que le réseau social Facebook serait en négociations intenses avec Yahoo en vue d'un rachat. Le montant de la transaction, estimé à 1 milliard de dollars par les "sources proches du dossier", serait largement surévalué d'après les spécialistes. A titre de comparaison, lors de sa récente acquisition par le groupe NewsCorp, MySpace, le leader mondial du réseau social n'avait, lui, récolté qu'un peu plus d'un demi-milliard de dollars. Il détient pourtant près de 80 % des parts d'audience de ce marché en pleine croissance, et dépasse Google et Yahoo aux Etats-Unis en termes de fréquentation, avec 4,46 % du taux de couverture d'après Hitwise.

Pourquoi donc Facebook qui se classe loin derrière MySpace (7,85 % du taux de couverture), est-il estimé à près d'un milliard de dollars par les candidats au rachat ? Peut-être parce que depuis le rachat de MySpace en 2005, des partenariats stratégiques ont été conclus pour rentabiliser ces sites, qui bien que très populaires n'offraient jusque là pas de sources de revenus, et encore moins de profits. Google a dégainé le premier, puisqu'il a conclu récemment des accords avec MySpace en vue de la monétisation de la plate-forme. Le moteur multiservices assure au réseau des fans de musique un revenu publicitaire de 900 millions de dollars au minimum par an.

De son côté, Microsoft, plutôt en retrait du monde 2.0 jusqu'à présent, a réagi rapidement en s'alliant quelques jours après avec l'outsider FaceBook. Des accords qui garantissent toutefois un revenu nettement inférieur à celui proposé à MySpace. Le réseau dédié aux étudiants américains devra en effet se contenter de 200 millions de dollars sur trois ans au minimum. Un partenariat avec Microsoft qui ne peut que rassurer les annonceurs s'interrogeant quant à la pertinence de se positionner sur les réseaux sociaux.

Un gage de sérieux, certes, mais qui n'empêche pas la valeur du réseau de n'être que potentielle. En effet, bien que Facebook revendique plus de 9 millions d'utilisateurs en août 2006, les chiffres Netratings indiquent d'importantes fluctuations d'audience sur l'année 2005 : tandis que MySpace attirait cinq millions de visiteurs uniques supplémentaires entre janvier et février, Facebook lui en perdait deux millions, alors que le traditionnel break de printemps des campus américains n'était pas encore passé. Par ailleurs, Facebook ayant été lancé en 2004 par Mr Zuckerberg, un étudiant d'Havard un peu fantaisiste, âgé de 22 ans, les candidats à l'achat et les annonceurs ne disposent que de peu de recul pour juger le réseau.

Pourtant, sur fond de concurrence entre moteurs, les soupirants ne manquent pas. Juste après le contrat publicitaire conclu entre Google et MySpace, Yahoo commence à s'intéresser à Facebook et lui propose d'entrer dans son capital afin de lui permettre une valorisation de 750 millions de dollars… Un accord qui n'a jamais été conclu ! Puis Viacom a tenté de s'accaparer Facebook, au début 2006, pour un montant de 750 millions de dollars, refusé tout net par les dirigeants de la plate-forme de mise en relation qui n'en demandaient pas moins de 2 milliards.

Trop cher pour Microsoft et Viacom
Pendant ce temps, Yahoo continue de surveiller de près le réseau dédié aux jeunes diplômés américains et aurait proposé en mars, d'après différentes sources, une offre à un milliard de dollars. La négociation n'a pas eu lieu. La raison : le patron était en week-end en amoureux. En avril, Facebook atteint une valeur de 500 millions d'euros grâce à un troisième tour de financement, et commence à s'attirer les faveurs de Microsoft, vite découragé par l'exorbitant montant demandé, toujours à 2 milliards.

Finalement, Yahoo revient vers le réseau tant convoité et lui propose 800.000 dollars, qu'il refuse encore. C'est là qu'intervient l'accord publicitaire avec Microsoft : Facebook le signe, mais prévient Yahoo qu'en cas de rachat celui-ci ne serait plus valable. Se profile alors l'opportunité pour le moteur d'utiliser la plate-forme pour diffuser ses offres de services à destination des jeunes (e-mail, musique en ligne etc.). En outre, en touchant cette cible juste avant sa sortie du collège, le moteur aura d'autant plus de chances d'influencer ses futures habitudes de consommation. Yahoo s'est d'ailleurs investi depuis longtemps dans la vague 2.0 : dès 2004, le site de photos Flickr tombait dans son escarcelle, et un peu plus tard en décembre 2005 Del.ic.io.us, un site d'échange de favoris. Des acquisitions dont les coûts se sont cependant avérés beaucoup moins élevés : à peine 40 millions d'euros pour Flickr.

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Face à ces nombreux atermoiements, une question s'impose : Facebook est-il effectivement à vendre ? Les investisseurs initiaux pourraient préférer en effet, une montée en puissance en solo à la manière de Google, dont le capital social dépasse maintenant les 120 milliards de dollars. Par ailleurs, le succès de Facebook pourrait se démentir : les utilisateurs, attirés initialement par l'effet communautaire, pourraient progressivement quitter le réseau, effrayés par la foule regroupée sur les principaux réseaux. Après les foudres essuyées suite à la modification des profils, Facebook a prévu d'ouvrir prochainement les inscriptions à tous les utilisateurs, alors que jusque là, seuls les titulaires d'une adresse en .edu pouvaient aspirer à devenir membres.
 
 
Lucile REYNARD, JDN Sommaire Le Net
 
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