Nouveau rebondissement dans l'attribution des licences UMTS, la téléphonie mobile de troisième génération. Lancée en 2000, la procédure avait attiré plus de candidats qu'il n'y avait de licences, quatre en France. Mais en 2001, éclatement de la bulle télécoms oblige, il n'y avait plus que trois prétendants, Orange, SFR et Bouygues Télécoms. Le montant des licences avait aussi été revu à la baisse, de 4,95 milliards d'euros à 619 millions d'euros. Et leur durée avait été allongée, de 15 à 20 ans.
Mais la quatrième licence n'avait pas trouvé preneur. A l'occasion d'une demande des trois opérateurs français d'utiliser leurs fréquences GSM pour leurs réseaux mobiles de troisième génération, l'Arcep a lancé une consultation publique pour vérifier si la quatrième licence n'intéressait toujours aucun acteur.
Et, surprise, deux prétendants, au moins, seraient sur les rangs. Noos, tout d'abord. Selon des sources industrielles citées par Les Echos, "Noos Numéricable prépare une candidature et a confié un mandat à la banque HSBC pour constituer un consortium". L'objectif du cablo-opérateur serait de pouvoir proposer une offre quadruple-play : Internet, télévision, téléphonie fixe et mobile.
Autre candidat intéressé : Iliad-Free. L'opérateur a confirmé son intérêt pour la licence. Mais précise que "cette manifestation d'intérêt ne constitue en aucun cas un engagement pour le groupe, la
procédure d'attribution de la 4ème licence n'étant pas encore définie par l'ARCEP".
Le FAI poursuit : "Iliad souhaite insister sur le fait que des aménagements
sont à mettre en place pour assurer la viabilité d'un nouvel entrant et ainsi favoriser le
développement de la concurrence sur le marché du mobile dans l'intérêt des
consommateurs". Sous entendu : Iliad n'est pas prêt à payer la licence et les coûts de construction du réseau alors que trois opérateurs ont déjà pris une avance certaine. Ni à se voir cantonné dans quelques grandes villes.
Quelles pourraient être, alors, les exigences de Free ?
L'opérateur pourrait obtenir du régulateur de pouvoir bénéficier d'une couverture nationale dès son lancement. Il construirait ses propres infrastructures dans quelques grandes villes et demanderait à pouvoir utiliser le réseau de ses concurrents là où il n'est pas présent. Ce type d'accord, dit de roaming, lui permettrait de toucher tous les abonnés français sans investir massivement. Il serait aussi beaucoup plus favorable que les accords de MVNO.
Reste à savoir aussi, quel intérêt trouverait Free dans une licence UMTS. Elle lui permettrait certes de disposer d'une véritable offre de convergence fixe-mobile, déjà proposée aujourd'hui par Orange et (en partie) par Neuf Cegetel. Mais l'opérateur vise sans doute plus loin. Parmi les possibilités envisagées, le développement d'une offre de voix sur IP en mobilité. Et la diffusion de contenus audiovisuels.
Enfin, Bolloré n'a pas manifesté son intérêt alors qu'il était régulièrement cité comme un prétendant possible. TDF aurait aussi jeté l'éponge, tout comme Vodafone et Hutchison
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