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Avec Skouk, le P2P légal entre dans les newsletters
Avec sa newsletter Skouk, PeerFactor veut imposer le téléchargement légal d'extraits vidéos et de court-métrages. Financée par la publicité, la société envisage également de vendre des contenus premium par SMS+.   (07/12/2006)

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Imposer le téléchargement légal et utiliser le peer-to-peer à des fins commerciales. Voilà un rêve caressé par de nombreux producteurs … La société PeerFactor, elle, y croit ; et depuis début 2006, elle met à disposition des producteurs de contenus vidéos les ressources qu'elle a mutualisées grâce aux nombreux internautes formant son réseau peer-to-peer légal. Légèrement en avance sur son temps, elle a pourtant convaincu quelques annonceurs d'utiliser ce système pour proposer leurs contenus en téléchargement. Ainsi, à l'heure où de nombreux éditeurs de contenus et créateurs se voient dépossédés de leurs œuvres par les sites de partage, elle lance la Newsletter vidéo Skouk, destinée à assurer la promotion ou la prévente de spectacles, documentaires etc.

La newsletter ne propose qu'un ou deux liens de téléchargement de vidéos par semaine, pour une durée limitée et en haute définition, et Skouk se positionne comme défenseur de la qualité des contenus vidéo en ligne : "Au moment du lancement, il y a deux semaines, nous ne proposions que des vidéos en haute qualité, d'environ 800 mégaoctets chacune, ce qui prenait environ 15 minutes à télécharger avec une connexion haut-débit optimisée. Comme des internautes s'en sont plaint nous proposons dorénavant, en sus, un format plus léger d'environ 100 mégaoctets, plus rapide à télécharger", explique Richard Rodrigues, le co-fondateur de la société.

Ce temps d'attente est par ailleurs exploité pour générer une partie des revenus de Skouk : pendant le téléchargement, des liens commerciaux et des publicités non "zappables" sont en effet diffusés, avec un certains succès d'après le fondateur du projet. "Un quart des internautes regardent les publicités pendant l'attente. Nous avons également généré beaucoup d'incriptions sur le site Ventes du Diable (lire l'article du 21/11/2006) qui nous est affilié."

En proposant une diffusion éphémère de ses contenus, Skouk veut provoquer un phénomène de rareté, sur lequel elle compte s'appuyer. Pour ceux qui auraient raté une semaine de diffusion, il sera en effet bientôt possible d'acheter les contenus désirés, moyennant une somme variant entre un et trois euros, grâce à un service de micro paiement basé sur une plate-forme SMS+. Et pour rassurer les producteurs qui lui font confiance, Skouk leur permet d'ajouter un DRM - mais préférerait ne pas y avoir recours trop souvent. Par ailleurs, dans l'optique de mettre au maximum en avant chacun de ses contenus, le service ne proposera que quatre à cinq vidéos simultanément à la vente.

Un quart des internautes cliquent sur les pubs pendant le téléchargement
Les vidéos diffusées via la newletter de Skouk peuvent être des courts-métrages, des extraits de spectacles d'humoristes et de documentaires, ou encore des bandes annonces en haute qualité, voire des clips musicaux en provenance des majors, destinés à servir de "produits d'appel". Pour parvenir à créer ce fonds de catalogue, Richard Rodrigues et Dorothée Serva, son associée, ont visionné des milliers de vidéos déjà disponibles en ligne en faible qualité, puis ont contacté les producteurs et les créateurs afin de les convaincre d'adhérer à leur projet et de leur confier des copies optimisées.

Parmi ceux-ci, certains acteurs ont mordu à l'hameçon : les producteurs de spectacles comiques ont par exemple adhéré à la formule et proposent via la newsletter Skouk des extraits de leurs shows. Ils semblent y avoir trouvé un mode de promotion nettement moins onéreux que la télévision, mais tout aussi efficace et touchant un public qualifié. Du côté des courts métrages, documentaires et clips vidéos, PeerFactor négocie les droits avec les producteurs et les paient après diffusion, en fonction des revenus publicitaires générés. "Le paiement à la commission permet de tester les différentes catégories de contenus", affirme le co-créateur du concept.

Fonctionnant sur inscription, à l'instar des ventes privées, le système Skouk ne sélectionne cependant pas ses membres, ni n'en restreint le nombre. Néanmoins, pour pouvoir faire face à la montée en charge, la société n'a que peu communiqué, comptant principalement sur le bouche à oreille pour recruter ses abonnés. Et pour garder le contact avec ses membres et optimiser les contenus, Skouk leur propose de remplir un questionnaire de satisfaction après chaque téléchargement : "Grâce à ce système, nous nous sommes rendus compte que les interviews réalisées avec des acteurs du Web 2.0 intéressaient peu notre public, contrairement aux courts métrages qui eux les passionnent".

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Bien que les fondateurs souhaitent rester discrets sur les chiffres, par peur d'ameuter la concurrence, les taux d'inscription et de visionnage seraient déjà très satisfaisants, après seulement deux semaines de lancement. Les abonnés à la newsletter, bien qu'en majorité français, viennent aussi d'autres pays francophones : Maroc, Québec, Belgique. Devant l'engouement suscité, et alors que la technologie peer-to-peer sur laquelle Skouk s'appuie pour la diffusion est au point, la société PeerFactor envisage déjà de dupliquer son modèle outre-Manche, et ceci dès qu'elle aura atteint l'audience "d'une petite chaîne locale". Par ailleurs, elle devrait embaucher rapidement des commerciaux afin de convaincre les producteurs de contenus, mais aussi les annonceurs de la grande distribution, de la qualité de son modèle.
 
 
Lucile REYNARD, JDN Sommaire Le Net
 
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