eBay a mis en place de nouvelles règles pour lutter contre la vente de
produits contrefaits. En pratique, le site d'enchères impose plusieurs
limitations à la vente des objets les plus "à risque",
en particulier les produits de marques de luxe (Armani, Dior, Louis Vuitton, Breitling
).
En effet, lorsqu'un vendeur propose un produit de ce type dans son propre pays,
eBay retarde la mise en ligne de l'annonce pour en vérifier l'authenticité. Le
site de vente aux enchères ne précise pas la nature de cette vérification, ni
si il l'effectue lui-même ou avec l'aide de la marque en question. En outre,
les ventes flash de trois jours, permettant de vendre des faux avant même qu'ils
n'aient été détectés sur le site, sont interdites. Peu disert sur
le sujet, eBay indique seulement avoir discrètement activé ce nouveau système
à la mi-décembre.
Dans
le cas où un vendeur veut proposer son produit sur des sites d'eBay à l'étranger,
il doit dorénavant ouvrir un compte Paypal, lié à son compte eBay. Qui plus est,
il lui faut le "vérifier". C'est-à-dire demander l'envoi dans son prochain relevé
de banque d'un identifiant qui, une fois saisi en ligne sur sa page Paypal, permet
de vérifier l'authenticité de ses informations personnelles. Un principe de précaution
qui peut dissuader les vendeurs de produits contrefaits, ou même permettre de
pister plus simplement les membres suspectés d'écouler des contrefaçons. Néanmoins,
le vendeur n'est pas obligé de sélectionner Paypal comme moyen de paiement.
Mais étonnamment, ces restrictions à l'international n'ont pas cours dans
tous les pays. Les vendeurs américains, allemands et britanniques ne devront s'y
plier que pour vendre leurs produits vers la Chine et Hong Kong, et pas dans le
reste du monde. Nul besoin pour eux de passer par Paypal et de faire vérifier
leur compte. Chez eBay, on explique ce traitement différencié par la "prise en
compte des spécificités locales en matière de fraude." Mais sauf à croire que
le commerce de produits contrefaits est de plus grande ampleur en France qu'aux
Etats-Unis, en Allemagne et au Royaume-Uni réunis, l'argument peine à convaincre.
Toutefois, ces mesures vont dans le sens demandé par l'Unifab (ex Union
des fabricants), qui fédère les intérêts des groupes de luxe français en matière
de propriété intellectuelle. Ses membres, LVMH notamment, avaient lancé une salve
de plainte en août dernier contre eBay, jugé trop laxiste en matière de
lutte contre le faux. Pourtant, eBay est aussi concerné par ces problèmes
aux Etats-Unis. Le joaillier Tiffany, par exemple, a porté plainte en février
dernier contre le groupe pour la même raison. Depuis, d'autres marques ont
menacé d'en faire autant. Dernièrement, le groupe avait établi des restrictions pour ses membres
lançant des enchères de pré-commandes de la nouvelle console de Nintendo, la Wii.
Cependant, ces restrictions furent limitées dans la durée. |