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Le triple play soumis à une nouvelle taxe fin janvier ?
Un amendement au projet de loi sur la télévision du futur pourrait décider de faire participer les FAI au Compte de soutien à l'industrie audiovisuelle. Les FAI espèrent encore une marche arrière du gouvernement .   (26/01/2007)

Les fournisseurs d'accès à Internet vont-ils participer à alimenter le Compte de soutien à l'industrie audiovisuelle (Cosip) ? L'idée n'est pas neuve, mais jusque là, les FAI y avaient échappé. Cette fois, c'est moins sûr. Un amendement au projet de loi sur la Télévision du futur présenté par le député Dominique Richard (UMP) a de bonnes chances de passer. Voté à l'unanimité par la Commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale rassemblant des députés de gauche comme de droite, il sera présenté et discuté à l'Assemblé nationale entre le 30 janvier et le 1er février. Et "avec le soutien du gouvernement", affirme Dominique Richard.

En pratique, les distributeurs de services audiovisuels devront s'acquitter d'une taxe progressive de 0,5 % pour la fraction de leurs revenus comprise entre 10 millions et 75 millions d'euros, jusqu'à 4,5 % pour la fraction supérieure à 530 millions d'euros. Une taxe qui ne s'appliquera que sur le chiffre d'affaires réalisé sur les offres audiovisuelles, ce qui ne concerne donc pas l'ensemble du chiffre d'affaires des FAI.

Pour Dominique Richard cette participation des FAI au Cosip est tout à fait légitime. "En contrepartie de financer le Cosip, les éditeurs de chaînes se sont vu accorder une TVA de 5,5 %. Un taux préférentiel dont profitent également les FAI sur les revenus qu'ils tirent des services audiovisuels. Il est donc normal qu'ils participent eux aussi au financement de la création audiovisuelle française". Faux, rétorque Free qui estime que les FAI ne sont ni éditeurs ni producteurs, et qu'ils n'ont pas à participer au financement du Cosip, et qu'en outre la TVA à 5,5 % est le taux légal auquel est assujetti un diffuseur audiovisuel.

Ce débat porte sur l'esprit même de cet amendement. Celui ci dit en effet réaffirmer le principe d'équité fiscale en logeant à la même enseigne les diffuseurs de services audiovisuels, qu'ils utilisent la bande hertzienne, l'ADSL, le satellite, ou bien le câble. Cependant, la lecture de cet amendement donne lieu à une autre interprétation. Notamment un passage, qui semble avoir été rédigé sur mesure pour les câblo-opérateurs. "Lorsque le redevable exploite plusieurs réseaux […] et a conclu à cette fin avec des collectivités territoriales des conventions d'exploitation distinctes, la taxe est assise […] dans le cadre de chacune des conventions". Traduction : un câblo-opérateur paiera de manière distincte cette TVA sur chacune de ses concessions. En pratique, ce passage pourrait permettre à Noos-Numéricable d'éviter la "taxe Cosip" dans la plupart de ses concessions puisqu'elle n'est applicable qu'à partir de 10 millions d'euros de revenus sur l'audiovisuel. Donc bien moins au final que s'il avait à payer la TVA sur les revenus audiovisuels qu'il perçoit au niveau national.

Un nouvel impôt Internet fortement impopulaire
Si dans un communiqué de presse très virulent, Free semble découvrir ce texte, des discussions se sont pourtant tenues depuis deux mois. Ainsi, le ministre de la culture Renaud Donnedieu de Vabres avait demandé fin novembre au CNC, l'organisme gestionnaire du Cosip et à la Direction des médias, rattachée au premier ministre, de travailler sur un texte définissant les modalités de taxation des opérateurs. Cependant, le passage sur les câblo-opérateurs n'apparaît pas dans la version transmise le 7 décembre dernier, que le JDN s'est procurée. Ce qui a grandement surpri les FAI.

Chez Orange et Neuf Cegetel, la réaction à la découverte de ce texte a été moins emportée que celle de Free. Cependant, si les deux opérateurs ne sont pas opposés à participer au fonds de soutien, ils voient d'un mauvais œil les rajouts effectués à leur insu favorisant les câblo-opérateurs. En outre, ils continuent de demander une "égalité de traitement" concernant la diffusion des chaînes des bouquets audiovisuels sur leurs réseaux et dans la diffusion de contenus VoD. Des dossiers qui peinent à avancer, malgré les engagements pris dans le cadre de la fusion de Canal Satellite avec TPS, et les négociations sur la VoD (lire l'article du 18/12/2006), qui viennent une nouvelle fois d'être repoussées pour cause de désaccord majeur, notamment entre Canal Plus et les FAI.

A ce jour, le ministre de la culture ne s'est pas exprimé sur cet amendement. De sources industrielles, une réunion interministérielle se serait tenue mercredi en début d'après midi. Matignon aurait alors décidé de se donner jusqu'à mardi avant d'arrêter la position officielle du gouvernement. Les FAI espèrent encore un revirement de situation qui conduirait le gouvernement à appeler à voter contre cet amendement. Au risque de voir l'ensemble des FAI monter au créneau comme Free l'a fait par voie de communiqué de presse. La naissance d'une polémique sur le thème de la création d'un "nouvel impôt Internet" n'étant effectivement pas du meilleur effet à l'approche des élections présidentielles, que se soit pour la majorité ou pour l'opposition.
 
 
Frantz GRENIER, JDN Sommaire Télécom-Fai
 
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