Steve Jobs, le
PDG d'Apple également éditeur de la plate-forme de téléchargement
légal iTunes, semble avoir été entendu. Deux jours après
avoir déclaré dans une lettre ouverte publiée sur son site
qu'il était favorable à la suppression des mesures de protection
techniques (DRM)
sur les morceaux de musique vendus en ligne, le groupe britannique EMI s'apprêterait
à passer de la théorie à la pratique. Selon le
Wall Street Journal, la maison de disques serait en discussion avec différentes
plates-formes de téléchargement pour vendre une grande partie de
son catalogue sans DRM, mesure qui permettrait de copier et de lire ces fichiers
audio sur n'importe quel lecteur. Les plates-formes avec lesquelles EMI serait
en discussion sont les principales concurrentes de iTunes, à savoir RealNetworks,
eMusic.com, MusicNet et Viacom.
Des pourparlers qui, selon le quotidien, auraient débuté
en décembre mais ne battraient vraiment leur plein que depuis le mois de
janvier. Selon Reuters, ceux-ci porteraient sur le montant que les distributeurs
en ligne seraient prêts à payer pour accéder à la quasi
totalité du catalogue de la maison de disques, débarrassée
de tout DRM. En fonction des résultats obtenus, EMI poursuivra ou non cette
stratégie relativement novatrice pour le marché. En France,
Fnacmusic.com et VirginMega.fr proposent depuis janvier 2007 un catalogue d'environ
200.000 titres non protégés au format MP3 (lire notre article
Fnac
Music et VirginMega parient sur la musique non protégée du 18/01/07).
Mais ces initiatives restent assez marginales et ne permettent l'accès
qu'aux catalogues de labels indépendants. La principale plate-forme de
téléchargement légal iTunes, malgré la prise de position
de son PDG, continue d'ailleurs de vendre des fichiers audio protégés
par des DRM. Quant à la puissante Recording Industry Association
of America (RIAA), elle continue de militer en faveur des mesures de protection
techniques au nom de la lutte contre le piratage. Mitch Bainwol, son président,
a d'ailleurs conseillé à Steve Jobs, jeudi 8 février 2006,
d'ouvrir sa technologie anti-piratage à d'autres éditeurs afin de rendre interopérables
les fichiers musicaux vendus sur iTunes avec les autres lecteurs du marché, plutôt
que d'appeler à la suppression pure et simple des DRM. Pour l'instant
EMI, via sa porte parole, se refuse à commenter ces informations. La maison
de disques a toutefois rappelé qu'elle avait mené récemment
un test portant sur la vente de fichiers MP3 non protégés et que
celui-ci s'était avéré relativement positif. Ce qui expliquerait
son intérêt aujourd'hui pour cette formule. L'idée fait d'ailleurs
également son chemin chez les autres majors, révèle le Wall
Street Journal. Mais pour l'instant, seule EMI semble être allée
aussi loin. |