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Le gendarme de l'interopérabilité s'installe
L'Autorité de régulation des mesures techniques, prévue par la loi Dadvsi, a été mise en place. Son rôle, garantir l'interopérabilité et faire respecter la copie privée, est assorti d'un pouvoir de sanction.   (10/04/2007)

L'Autorité de régulation des mesures techniques voit enfin le jour. Le ministre de la culture et de la communication, Renaud Donnedieu de Vabres, a en effet "installé" vendredi cette émanation de la loi Dadvsi, finalisée l'été dernier (lire Le Conseil constitutionnel durcit la loi Dadvsi, du 31/07/06). Un décret publié au Journal officiel le 5 avril en précise le fonctionnement.

L'Autorité de régulation des mesures techniques (ARMT) est chargée par la loi de garantir l'interopérabilité entre les mesures techniques de protection, les fameux systèmes de DRM en anglais. Elle aura, précise le ministre, "le pouvoir d'ordonner l'accès aux informations essentielles à l'interopérabilité des mesures techniques à tout éditeur de logiciel, à tout fabricant de système technique ou à tout exploitant de service afin de permettre au consommateur de lire les oeuvres sur le support de son choix".

Pour faire respecter ses décisions - au cas ou aucun accord n'aura été trouvé - l'ARMT aura le pouvoir d'imposer des "sanctions pécuniaires lourdes". Ses décisions pourront cependant être contestées devant la Cour d'appel de Paris. L'Autorité fixe aussi le nombre minimal de copies privées en fonction du type de support, qui pourra être de zéro.

Elle devra donc "réguler les mesures de protection". Mais ce rôle est-il toujours légitime, à l'heure où des sites français proposent depuis le début de l'année de la musique sans DRM (lire Fnacmusic et Virginmega parient sur la musique non protégée, du 18/01/07) et où EMI annonce (en attendant d'autres majors ?) l'abandon des DRM (lire EMI en termine avec les DRM, du 03/04/07) ? Pour le ministre, ces mesures techniques ont cependant encore de beaux jours devant elles, puisque elles rendent possible notamment les offres de location, par exemple sous forme de vidéo à la demande.

Les membres de l'ARMT
Jean Musitelli
Conseil d'Etat
Marie-Françoise Marais
Cour de cassation
Patrick Bouquet
Cour des comptes
Pierre Sirinelli
Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique
Christian Saguez
Académie des technologies
Tristan d'Albis
Commission de la rémunération pour copie privée
Source : Ministère de la culture et de la communication, avril 2007

L'installation de l'ARMT est encore provisoire, puisque les six sages de l'Autorité, nommés pour six ans par décret sur proposition de leurs organismes d'origine, n'ont pas encore de locaux attribués. Le recrutement de leurs collaborateurs n'a pas non plus commencé, et ils n'ont pas encore de président. "Nous nous réunissons aujourd'hui pour la première fois. Tout reste à inventer", a tenu à préciser le conseiller d'Etat Jean Musitelli. Un budget de 100.000 euros pour 2007 a cependant déjà été alloué. Les résultats de l'élection présidentielle, dont le premier tour aura lieu le 22 avril prochain, pourraient également remettre en question cette nouvelle autorité, en même temps que la loi Dadvsi.
 
 
Baptiste RUBAT du MERAC, JDN Sommaire Le Net
 
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