Sur les traces de Mélissa

Depuis vendredi dernier, Melissa terrorise une bonne partie des entreprises connectées à Internet. Car à ce doux prénom répond un macro-virus word qui se répand par e-mail sous forme de fichier attaché sous Outlook. Une fois sa victime contaminée, Mélissa se reproduit à 50 exemplaires qui sont envoyés aux 50 premières personnes du carnet d'adresses de la victime.
Aux Etats-Unis, le virus a fait des ravages, atteignant selon certains éditeurs d'anti-virus (Network Associates) 80% de leurs clients . De grandes entreprises ont dû interdire l'envoi de messages pour éviter que la contamination continue. Pourtant, il est très facile de se protéger contre Mélissa en cliquant sur "Désactiver les macros" à l'ouverture du document...
Le FBI s'est mis sur la piste de l'auteur du virus qui risque une peine de 5 à 10 ans de prison et 350 000 dollars d'amende. Première interrogation: comment le virus a-t-il pu se disséminer aussi rapidement? C'est dans les newsgroups et plus particulièrement dans le groupe de discussion alt.sex qu'on a retrouvé les premières traces de Mélissa. Contenu dans une liste de mots de passe pour visiter gratuitement des sites pronographiques payants, Mélissa a pu être téléchargé des millions de fois. Un bon moyen pour diffuser un virus lorsque l'on sait que les internautes surfent sur des sites "x" pendant 47% de leur temps sur le web.
L'auteur du message posté sur alt.sex, un abonné à AOL du nom de Skyrocket, a été retrouvé hier par le FBI mais dément avoir posté le virus. Scott Steinmetz, l'ingénieur qui se cache derrière le pseudo Skyrocket, s'est dit la victime d'un hacker qui utiliserait son compte Internet. Un piratage de longue date puisqu'on retrouve le nom de Skyrocket sur un message "virusé" posté fin 1997.
Fredrik Björck, un étudiant traqueur de virus suédois s'est lancé lui aussi sur la piste du créateur du virus en utilisant les empreintes électroniques tatouées par Word (et les autres programmes de la famille Office). Celles-ci seraient identiques à celles présentes dans les macros créées par VicodinES, un générateur de virus.
Chez Trend Micro, le premier web à avoir proposé un anti-virus, on s'oriente plutôt vers l'Europe de l'Est puisque le virus aurait pu être tracé jusqu'à l'Université de Bratislavia (Slovaquie). Pour couper court à toutes les rumeurs, Trend a dementi la relation entre le virus et l'intervention de l'OTAN en Serbie.
Pendant les recherches, des programmeurs en herbe adaptent le virus dont le code-source n'est pas difficile à trouver: il suffit d'avoir été contaminé. Une première variante appelée Melissa-A présente les mêmes symptômes que le virus original avec pour seule différence de se répandre avec un champ "sujet du message" vide au lieu de "Important message". Puis c'est le virus Dubbed Papa qui est apparu: une macro pour Excel qui utilise les 60 premières personnes du carnet d'adresse de la victime à chaque fois qu'il est lancé (Mélissa ne s'activiat qu'une fois). Pour s'assurer que l'ordinateur est bien connecté au réseau, Dubbed Papa effectue des requêtes sur deux sites web (@Home et et Fred Cohen anti-virus Expert) assez nombreuses pour provoquer des pertes de bande passante très importante. Plus récemment, c'est Mad Cow qui faisait son apparition avec des effets similaires au premier Mélissa.
Dan Schrader de Trend Micro a affirmé que de nombreuses autres variantes du virus allaient faire leur apparition mais qu'elles seraient très faciles à exterminer puisqu'elles utiliseront la même méthode de contamination que Mélissa... [Alain Steinmann, JDNet]
.

Au sommaire de l'actualité

Responsable de rubrique : Philippe Guerrier



Newsletter
Chaque jour,
l'actualité du Net.
Saisissez votre e-mail
HTML | Texte
Top des bandeaux
Les meilleurs bandeaux de Juin

Sergey Brin (Google)
"Pourquoi Google fait la différence"
Les confidentiels
Chaque semaine, les bruits du Web


à lire sur L'Internaute

Jean Hornain (Lequipe.fr):
"Notre projet est mûr"

Le téléchargement illégal de mp3 ou de films...
j'arrête tout
je vais ralentir le rythme
je continue, malgré les risques
je n'ai jamais rien téléchargé d'illégal


Des offres spécial Web sur nos études et nos lettres