Louise Attaque... les pirates du Web
Les MP3
n'ont pas fini de faire du bruit sur le web. Cette fois-ci, c'est
le groupe français Louise Attaque qui s'est vu pirater sur
Internet. Delabels Editions et Atmospheriques, respectivement éditeur
et diffuseur du groupe, ont porté plainte contre un étudiant
d'une école des Mines qui risque l'exclusion puisque les
sites hébergeant des morceaux "piratés"
du groupe avaient été installés à partir
du matériel pédagogique.
Son site partait de Multimania et dressait des liens vers trois
autres pages personnelles hébergées chez Tripod France,
Le Village et Geocities (Etats-Unis). Les quatres hébergeurs
ont également été poursuivis et une condamnation
lourde pourrait entraîner la fermeture de l'un d'entre eux,
Le Village. L'hébergeur accueille plus de 20 000 membres
et 18 500 sites mais n'emploie que trois personnes. Son budget s'élève
à 100 000 francs par mois alors que les recettes publicitaires
se montent à 50000 francs pour 10 millions de pap.
Jan Ghazi, de Delabels Editions, juge "désagréables
les répercussions que pourrait occasionner la condamnation
des hébergeurs et de l'étudiant" mais affirme
agir par "obligation contractuelle d'intervenir lorsqu'il y
a usurpation des droits". L'éditeur de Louise Attaque
n'a pas, selon ses mots, voulu faire les frais d'"un vide juridique
flagrant". C'est la Sacem qui avait averti la maison d'édition
du piratage qui aurait dû faire l'objet d'un reportage par
M6. Jan Ghazi affirme pourtant "ne pas vouloir intervenir politiquement
dans le débat. Cette affaire n'est pas le début d'une
répression tous azimuts..."
Le manager de Louise Attaque, lui, ne veut pas "faire de Louise
Attaque l'Estelle Hallyday de la musique en ligne". Yann Hamon
n'écarte toutefois pas la responsabilité des hébergeurs:
"Si j'étais hébergeur, je m'organiserais en conséquence
après la première plainte." Mais il fustige aussi
le manque de réflexion des professionnels du disque, regrettant
que "le débat ne sorte pas du Net."
Pourtant, le groupe Louise Attaque n'est pas procédurier
et préfère habituellement trouver des compromis avec
les pirates. "Mais là, au départ, nous avons
décidé de poursuivre le pirate, parce que trop c'est
trop". Pourtant, le groupe se contentera de demander un franc
symbolique de réparation à l'étudiant incriminé.
Tout a aussi été fait pour que le jugement qui devait
intervenir sous peu soit repoussé, pour lui laisser le temps
de passer ses examens.
Ce premier pas signifie-t-il la multiplication des procédures
contre tous les sites pirates ? Si c'est le cas, les avocats auraient
bien du travail: on trouve plus de soixante adresses envoyant vers
des morceaux pirates sur mp3.lycos.com
[Alain Steinmann,
JDNet].
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