La vague de l'Internet gratuit en France n'est pas prête de retomber
Amorcé par World
Online, le mouvement des fournisseurs d'accès gratuit à
Internet s'est
très nettement amplifié depuis sept jours: Lokace
Online, Free.fr, Freesurf, Libertysurf (Darty) et aujourd'hui vnunet.fr
ont successivement annoncé des offres de ce type. La fourniture
d'accès gratuit à Internet n'est plus restreinte à
des sociétés dont c'est le métier de base.
Tout le monde s'y met: Yahoo en Allemagne, les supermarchés
Tesco ou la Barclays Bank en Grande-Bretagne...
Alors, quid de l'Internet gratuit en France? Pour l'instant, les
fournisseurs d'accès gratuits ont trois objectifs de revenus:
la publicité générée par l'audience
de leur site par lequel devront transiter les internautes ; à
une échéance plus éloignée le commerce
électronique ; et, comme en Grande-Bretagne, le reversement
d'une part des coûts de communication qu'ils génèrent.
Pourtant, si cette question a été réglée
en Grande-Bretagne qui a été l'initiateur de ce type
de modèle économique (10 centimes par minute sont
reversés à Freeserve et aux autres providers gratuits),
il n'en est pas de même en France. Pourquoi? Tout simplement
parce que France Télécom, en situation de monopole
de fait sur la boucle locale, pratique déjà des tarifs
extrêmement serrés (7 centimes la minute dans le cadre
de la réduction Primaliste) et ne pourrait reverser que 3
centimes environ... Une somme insuffisante pour faire vivre les
fournisseurs d'accès. L'enjeu est de taille pourtant lorsque
l'on sait que les communications Internet représenteraient
déjà 20% du trafic local de l'opérateur ex-public.
Selon nos informations, un consensus serait sur le point d'être
trouvé entre les opérateurs privés et France
Télécom. Cet accord prévoirait deux types d'Internet
différents: un Internet par abonnement gratuit avec reversement
de la part de France Télécom et un Internet par abonnement
payant sans reversement. L'Internet gratuit ne bénéficierait
pas des réductions habituellement accordées, notamment
Primaliste Internet, ce qui laisserait une marge de manoeuvre à
France Télécom pour les reversements.
France Télécom cherche toutefois à verrouiller
les reversements aux seuls opérateurs Internet et à
empêcher les centre d'appels (call center) de revendiquer
un système identique. Une barrière de 150000 à
200000 heures de connexion par mois pour demander des reversements
serait établie.
Les fournisseurs d'accès gratuits utiliseraient le réseau
Global Extranet, ce qui les dégagerait complètement
de la partie back-office de gestion de la bande passante. Ils seraient
alors uniquement positionnés sur le secteur du marketing
de leurs abonnements gratuits.
Ces informations devraient être précisées dans
les semaines qui viennent. En attendant, le flot des offres "gratuites"
ne risque pas de tarir: certains importants opérateurs payants
qui n'ont pas encore d'offre gratuite élaborent leur offre.
Et au moins cinq providers gratuits devraient entrer sur le marché
dans les mois qui viennent, soutenus par de grands groupes financiers
ou de la distribution. [Alain Steinmann, JDNet].
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