Jeudi 29 avril 1999

La vague de l'Internet gratuit en France n'est pas prête de retomber

Amorcé par World Online, le mouvement des fournisseurs d'accès gratuit à Internet s'est très nettement amplifié depuis sept jours: Lokace Online, Free.fr, Freesurf, Libertysurf (Darty) et aujourd'hui vnunet.fr ont successivement annoncé des offres de ce type. La fourniture d'accès gratuit à Internet n'est plus restreinte à des sociétés dont c'est le métier de base. Tout le monde s'y met: Yahoo en Allemagne, les supermarchés Tesco ou la Barclays Bank en Grande-Bretagne...
Alors, quid de l'Internet gratuit en France? Pour l'instant, les fournisseurs d'accès gratuits ont trois objectifs de revenus: la publicité générée par l'audience de leur site par lequel devront transiter les internautes ; à une échéance plus éloignée le commerce électronique ; et, comme en Grande-Bretagne, le reversement d'une part des coûts de communication qu'ils génèrent.
Pourtant, si cette question a été réglée en Grande-Bretagne qui a été l'initiateur de ce type de modèle économique (10 centimes par minute sont reversés à Freeserve et aux autres providers gratuits), il n'en est pas de même en France. Pourquoi? Tout simplement parce que France Télécom, en situation de monopole de fait sur la boucle locale, pratique déjà des tarifs extrêmement serrés (7 centimes la minute dans le cadre de la réduction Primaliste) et ne pourrait reverser que 3 centimes environ... Une somme insuffisante pour faire vivre les fournisseurs d'accès. L'enjeu est de taille pourtant lorsque l'on sait que les communications Internet représenteraient déjà 20% du trafic local de l'opérateur ex-public.
Selon nos informations, un consensus serait sur le point d'être trouvé entre les opérateurs privés et France Télécom. Cet accord prévoirait deux types d'Internet différents: un Internet par abonnement gratuit avec reversement de la part de France Télécom et un Internet par abonnement payant sans reversement. L'Internet gratuit ne bénéficierait pas des réductions habituellement accordées, notamment Primaliste Internet, ce qui laisserait une marge de manoeuvre à France Télécom pour les reversements.
France Télécom cherche toutefois à verrouiller les reversements aux seuls opérateurs Internet et à empêcher les centre d'appels (call center) de revendiquer un système identique. Une barrière de 150000 à 200000 heures de connexion par mois pour demander des reversements serait établie.
Les fournisseurs d'accès gratuits utiliseraient le réseau Global Extranet, ce qui les dégagerait complètement de la partie back-office de gestion de la bande passante. Ils seraient alors uniquement positionnés sur le secteur du marketing de leurs abonnements gratuits.
Ces informations devraient être précisées dans les semaines qui viennent. En attendant, le flot des offres "gratuites" ne risque pas de tarir: certains importants opérateurs payants qui n'ont pas encore d'offre gratuite élaborent leur offre. Et au moins cinq providers gratuits devraient entrer sur le marché dans les mois qui viennent, soutenus par de grands groupes financiers ou de la distribution. [Alain Steinmann, JDNet].

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Responsable de rubrique : Philippe Guerrier



 

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