La Fnac rachète Alibabook
La concentration du marché
des libraires en ligne a commencé: François-Henri
Pinault, PDG de la Fnac, a annoncé le rachat de la société
Alizé, éditrice du site alibabook.com
et grossiste de la distribution de livres (aux petits libraires,
collectivités locales et bibliothèques) via son enseigne
Société française du Livre. SFL a réalisé
130 millions de chiffres d'affaires en 1998.
Les modalités
de l'acquisition n'ont pas été communiquées,
mais les dirigeants d'Alizé, Jean-Manuel et Sylvie Escalas,
restent à des postes de direction, le premier au sein de
Fnac Direct, la seconde à la tête de SFL.
Alibabook, qui a ouvert en décembre 1998, avait été
approché par Amazon pour servir de tête de pont au
marchand américain en France.
Alibabook a cumulé 350.000 visites depuis son ouverture et
enregistrait dernièrement 100 commandes par jour.
Le site de la Fnac
revendique 25.000 connexions par jour (et non "commandes"
comme indiqué précédemment) depuis le début
de l'année et 23 millions de francs de chiffres d'affaires
réalisé en 1998. Ses responsables s'attendent à
un triplement de ce chiffre en 1999.
Les deux sites fusionneront sous l'enseigne de celui de la Fnac,
fin octobre-début novembre 99, lors du lancement de la nouvelle
et ambitieuse version du site, à l'adresse fnac.com.
Plus que le CA et les visiteurs du site Alibabook, ce sont apparemment
les capacités technico-logistiques de SFL qui ont séduit
les dirigeants de la Fnac: la base de données et la plate-forme
logistique, qui permettent notamment de livrer 60.000 titres en
48 heures au consommateur, devraient être développées
pour les autres produits proposés par la Fnac et intégrés
au site. Ce dernier, développé par l'agence Cythère,
se veut selon Fançois-Henri Pinault "au moins l'égal
des meilleurs sites anglo-saxons". Ne faisant pas appel -au
nom des "valeurs" de la Fnac- à la publicité,
il cultivera le sentiment de communauté des clients traditionnels
de l'enseigne avec un fort contenu éditorial et toute une
série de services interactifs s'ajoutant à l'offre
d'accès gratuite à Internet: forums, chats, hébergement
de pages personnelles, gestion en ligne d'"albums" de
photos numériques, actualité...
L'ensemble de l'offre de la Fnac sera progressivement proposée
sur le Net, matériel photo et informatique compris, auquel
se rajouteront les "objets nomades" (pagers, mobiles,
agendas électroniques...) que vend une autre et récente
acquisition du groupe Pinault: le marchand américain Mobile
Planet (lire l'article
du JDNet). L'offre de billetterie sera améliorée
en juillet et les voyages développés après
un premier test jugé "probant". La Fnac a par ailleurs
signé des partenariats commerciaux avec les deux "bouquets"
de chaînes numériques CanalSatellite et TPS, ainsi
qu'avec le site de TF1.
François-Henri
Pinault entend ainsi donner un
"coup d'accélérateur" au commerce électronique
selon la Fnac. Objectif: devenir leader dans son domaine pour les
mondes francophone, hispanophone et lusophone; reprendre des parts
de marché au "clubs" de vente à distance
et à la grande distribution; conserver entre 40 et 60% du
commerce en ligne de produits culturels. Le groupe a prévu
d'investir au moins 200 millions de francs dans l'Internet d'ici
2002 (pertes d'exploitation comprises) et de porter en six mois
de 30 à 80 personnes les effectifs de Fnac Direct, la filiale
de la Fnac en charge du site Internet et du commerce électronique.
Jean-Christophe Hermann, directeur marketing et services clients
de la Fnac depuis 1997 a par ailleurs été nommé
PDG de Fnac Direct.
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