Goldman Sachs analyse
l'avenir
des médias européens face au Net
La banque d'affaires Goldman
Sachs dans une récente étude explique les raisons
pour lesquelles Internet va affecter de manière profonde
l'univers des médias en Europe et ce de manière plutôt
négative pour une majorité d'acteurs. Seulement une
partie d'entreprises du secteur vont tirer profit de l'irruption
de Net.
Selon l'étude, trois acteurs risquent de sortir du lot: l'agence
de presse Reuters, le groupe d'édition UPC et l'éditeur
Wolters Kluvers. L'étude de Goldman Sachs explique comment
Internet a profondément bouleversé la hiérarchie
des acteurs et a permis le succès d'entreprises spécialisées
sur des micro-marchés comme AOL,
Amazon ou Yahoo.
L'apparition du Net en tant que 'disruptive technology" entraîne
une déflation des prix, met en danger le rôle des "salesmen"
(commerciaux), modifie les vecteurs de la distribution et change
radicalement le mode de fixation des prix.
Pour rester dans la course, les
médias devront adapter leurs structures au niveau de la distribution
de leurs produits, maintenir leurs avantages par rapport aux nouveaux
entrants sur le marché, se protéger contre le piratage
des produits, retenir leurs employés qui comprennent les
logiques nouvelles du Net et renouveler les équipes dirigeantes
avec des jeunes managers de moins de 40 ans.
Les médias perdants seront par exemple EMI, Reed Elsevier
et les journaux indépendants alors que parmi les gagnants
probables figuernt Pearson, UPC, Reuters, TF1, Mediaset. Les acteurs
comme BSkyB, Emap ou Canal Plus sont dans une situation intermédiaire.
Deux acteurs français ont été étudiés
de près. Pour Canal
Plus, Internet peut procurer des avantages car sa clientèle
est mieux préparée au commerce électronique
et la chaîne cryptée dispose d'une forte image, facilement
transposable sur la toile. Par contre, la concurrence sera plus
dur avec les chaines généralistes non payantes comme
TF1, car celles-ci
disposent d'une plus grande audience.
Pour la première chaîne française très
sensibilisée à ce sujet (une étude aux Etats-Unis
a été réalisée), l'élaboration
d'un portail semble promis à un succès grâce
à la très forte image de la chaîne en France
(information, divertissements). Le Web de TF1 devrait se développer
avec du commerce électronique et du maketing one to one avec
les internautes. Sa prise de participation dans le fournisseur d'accès
World Online
constitue un avantage certain ainsi que ses liens avec Bouygues
Telecom pour développer Internet sur les mobiles et TPS
avec 750.000 abonnés. Par contre la concurrence sera très
dure au niveau de la fonction "portail" par rapport à
Wanadoo et AOL.
[Benoit
Grange, JDNet]
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