Comprendre le calcul des agios

Lorsque vous avez dépensé l'argent que vous n'avez pas, votre banque n'hésite pas à vous facturer des agios. Voici les clés pour bien comprendre ce que sous-entend ce terme et pour saisir la manière dont ils sont calculés.

Que l'on soit à l'aise financièrement ou non, un découvert peut toujours intervenir sur le compte bancaire. Une dépense importante imprévue, une période avec des revenus en baisse... C'est pour cela que les banques proposent des autorisations de découvert à leurs clients. Cependant, que ce découvert soit autorisé ou non, le passage de votre compte au-dessous de zéro entraîne des frais, que l'on appelle des agios. Tout d'abord, la banque prélève des intérêts puisque qu'elle considère qu'elle vous prête de l'argent. Ces derniers sont prélevés tous les semestres et sont calculés en fonction du nombre de jours. Si, par exemple, au mois de mai, vous avez été débiteur de 200 euros pendant 3 jours, puis, plus tard dans le mois, débiteur de 400 euros pendant 7 jours, le montant des intérêts prélevés sera calculé de la manière suivante, en admettant que le taux est de 16 % :

((200x3 + 400x7) x 16 %) / 365 = 1,50 euro.
Le taux, fixé à 16 % dans cet exemple, varie entre 8 et 19 % selon les banques et le type de découvert (autorisé ou non autorisé).

Les dates de valeur

Pour vérifier que le montant d'agios qui vous a éventuellement prélevé correspond bien à ce calcul, il vous faut également prendre en compte les dates de valeur des opérations. En effet, pour certaines opérations, la date d'inscription sur le compte et la date de valeur sont différentes. Par exemple, lorsque vous remettez un chèque sur votre compte, la date de valeur, c'est-à-dire celle qui est prise en compte pour le calcul des agios, n'intervient que deux ou trois jours après. En revanche, ce décalage de date n'existe pas pour les opérations de retrait, de versement et de virement. D'ailleurs, la Cour de Cassation a rappelé juin 2011 que l'application des dates de valeur pouvait s'appliquer aux encaissements de chèques mais pas aux autres opérations. L'application de ce principe devrait aboutir à une réduction des montants d'agios, une partie de ceux-ci étant illicites.

En plus des intérêts prélevés quel que soit le type de découvert, les banques facturent également ce que l'on appelle une commission d'intervention lorsque le découvert n'est pas autorisé. Selon les banques, elle varie entre 5 et 10 euros par opération en anomalie. Toutefois, un plafond d'opérations journalier ou hebdomadaire est appliqué, ce qui limite quelque peu le montant de la facturation. Par ailleurs, même si cela ne correspond pas directement à des agios, la mise en place d'une autorisation de découvert a également un coût. Cela peut intervenir sous forme de frais de dossier ou bien être intégré au prix forfaitaire d'une convention dans laquelle est intégrée une autorisation de découvert. Si vous avez souscrit ce service uniquement par précaution, et que vous pouvez prouvez que vous n'êtes que très rarement à découvert, n'hésitez pas à négocier la gratuité de ce service. A vous en suite d'être digne de cette confiance...