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Olivier Le Grand (Cortal-Consors) : "Nous souhaitons faire de l'Europe notre marché domestique"
Jeudi 5 février 2004
 
          
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Fortement implantée en Allemagne et en France, présente sur les marchés de l'épargne et du courtage en ligne, la filiale de BNP Paribas affiche ses ambitions. Son PDG les a expliquées en dialoguant avec les lecteurs du JDN. Pendant plus d'une heure, il a répondu aux questions sur sa stratégie, sa vision du marché, ses concurrents... et même sur Mydoom.

Pourriez-vous nous présenter en quelque mots Cortal Consors ?
Olivier Le Grand
Cortal Consors est le leader européen du courtage et de l'épargne en ligne. Notre métier : les placements, tous les placements, rien que les placements.

Pourquoi avoir racheté Consors ?
Nous souhaitons faire progressivement de l'Europe notre marché domestique. 56 % de l'épargne des ménages en Europe se situant en France et en Allemagne, il était important pour nous, entreprise d'origine française, de pouvoir nous rapprocher d'un partenaire allemand. La qualité des équipes et la success story de Consors sur le marché allemand durant les années Internet sont ainsi à l'origine de la fusion de Cortal et de Consors.

Comment avez-vous piloté l'intégration des deux équipes Cortal & Consors ?
Cortal Consors représente l'une des premières fusions financières transfrontières en Europe. Trois objectifs ont piloté notre rapprochement qui a duré dix-huit mois : l'équité, la transparence et l'ambition. Nous avons, à fin 2003, atteint ou dépassé l'ensemble des objectifs annoncés en mai 2002 : notre direction informatique est européenne, nous disposons d'une entité juridique sous la marque Cortal Consors dans nos six pays d'implantation et nous avons recentré l'activité de l'entreprise sur son core business. Et les synergies réalisées à fin 2003 ont été de 46,7 millions d'euros.

Etes-vous leader sur le marché français ?
Nous sommes en effet leader sur le marché français en nombre de clients, en PNB et en actif gérés. Nous sommes n°2 par le nombre d'ordres exécutés.

Que représentent les différents canaux (Internet, téléphone, etc) dans votre activité ?
L'activité Bourse représente près de la moitié de nos revenus, 95 % des ordres sont passés par Internet. C'est une proportion qui ne cesse de s'accroître, notamment depuis le lancement de notre logiciel Active Trader l'été dernier. Le téléphone reste un canal indispensable en back-up d'Internet et pour conseiller nos clients.

Que pensez-vous de la situation des courtiers en ligne actuellement en France ?
Les courtiers en ligne qui ont survécu à l'explosion de la bulle internet sont aujourd'hui plus efficaces, mieux diversifiés et profitables. Les économies d'échelle réalisées grâce aux rapprochements observés depuis trois ans donnent des avantages aux plus gros acteurs. Désormais, la compétition sur les prix seuls ne marche plus, on passe de la guerre des prix à la guerre des services.

Quel crédit apporter à ceux qui prédisent une nouvelle bulle sur les valeurs technologiques ?
Les analystes et les investisseurs sont aujourd'hui beaucoup plus exigeants sur la qualité des revenus, des résultats et des business plan des valeurs technologiques. Même si le Nasdaq atteint un niveau élevé de valorisation, la prochaine bulle viendra peut être plus de l'immobilier que des technologiques.

Que pensez-vous de l'introduction en Bourse de Free ?
Tout d'abord, c'est la première intro significative depuis deux ans et elle a été très bien accueillie par nos clients. Les marchés doivent être une source de financement majeur pour les entreprises qui, comme Iliad, présentent un business plan ambitieux et réaliste

Espérez-vous que votre activité décolle avec les IPO annoncées ?
Notre activité a déjà marqué une progression significative avec la reprise des marchés. Le nombre d'ordres de Bourse exécutés s'est accru de 12 % entre les premier et second semestres 2003. Le retour des IPO est positif pour le marché et pour nos clients avec quinze opérations significatives prévues d'ici juin 2004.

En Bourse, vos clients sont plutôt des day traders ou tout le contraire ?
En Allemagne et en Espagne, il s'agit majoritairement de day traders. En France, nous nous adressons aux deux profils de clientèle au travers de notre offre de services et nos tarifications. A titre d'exemple, nous avons deux tarifications différentes pour les transactions en Bourse adaptées au profil d'activité de l'investisseur, dont le pack Pro-active Trading s'adressant à nos clients les plus actifs. Et nous proposerons très bientôt une nouvelle tarification innovante à destination des investisseurs très actifs.

Vous avez un compte perso chez Consors ? Vous passez souvent des ordres ?
Hélas, déontologiquement, je ne peux acheter des titres en direct.

On voit souvent vos pubs en ligne ces derniers temps. Quel est votre budget com' online ?
Après trois années de budgets réduits face à une conjoncture très difficile, nous avons commencé à augmenter nos investissements publicitaires, à compter de la mi-octobre 2003. Nous restons discrets sur le montant exact de nos investissements publicitaires.

Peut-on connaître vos chiffres (clients, PNB, actifs, nombre d'ordres) ?
1.100.000 clients sur six pays en Europe. 7 millions d'ordres de Bourse exécutés en 2003 pour 28 milliards d'euros et 13,7 milliards d'actifs gérés, en progression de 24 % sur un an. Nous communiquerons prochainement sur les autres éléments de nos résultats.

C'est rentable une activité comme Consors-Cortal ?
Cortal a été profitable chaque année de 1989 à 2002 avec un rendement sur fonds propres de 23 % en moyenne par an avant impôt. Le rapprochement avec Consors achevé, nous avons dégagé un résultat d'exploitation positif en 2003.

Vos rivaux les plus dangereux sur l'épargne et sur le courtage ?
Nos principaux concurrents sont les banques généralistes qui progressent sur Internet et la Bourse tout en présentant l'avantage du face à face.

Cortal-Consors, vous allez garder ce double nom ?
Cortal Consors est une marque qui illustre le rapprochement entre égaux que nous avons effectué entre deux leaders respectifs sur leurs marchés domestique, la France et l'Allemagne. Elle s'appuie sur la notoriété de chacune des deux marques sur leur marché d'origine.

Cortal existe depuis plusieurs années (combien ?). Quelle analyse faites-vous de la banque à distance ?
Cortal fêtera ses 20 ans d'existence cette année. Nous n'avons pas fait le choix de devenir une banque généraliste en ligne car les banques généralistes proposent des services Internet de plus en plus performants. Notre modèle est d'être un spécialiste européen multicanal dans les investissements et l'épargne.

Allez, donnez les noms de vos rivaux !
Deutsche Bank, Comdirect, Crédit Agricole, Boursorama Invest...

Pensez-vous à Fimatex en vous rasant le matin ?
Nous ne sommes plus dans un monde où il faut tuer ses concurrents pour survivre. Darwin est bien mort. Il est même possible aujourd'hui de se développer et d'être profitable en s'appuyant sur des concurrents. Nous avons ainsi été les premiers en Europe à vendre toutes les Sicav du marché. Nous aidons des assureurs à développer leurs offres d'épargne bancaire en gérant leurs back office (Axa-AGF-Cardif...)

Que vous inspire la débâcle de Egg ?
Aux Etats-Unis, moins de 5 % des détenteurs d'un compte bancaire en ligne l'ont ouvert dans une banque exclusivement en ligne. Il reste difficile pour des banques étrangères de s'implanter sur le marché français.

Quels sont vos pronostics pour le CAC ?
2004 devrait être une bonne année mais prudence sur 2005. Un CAC aux environs de 4000 cet été serait déjà une belle performance.

Pourquoi les Français se montrent frileux à boursicoter ?
Il y a 16 % d'actionnaires en France, c'est moins que 50 % aux Etats-Unis et plus que 8 % en Allemagne. Il faut que les Français passent d'une culture de rentiers à une culture d'investisseurs. Notre mission est d'accompagner et de favoriser cette évolution. Un allègement et une simplification de la fiscalité sur l'épargne en Bourse, très complexe et foisonnante en France, ne seraient pas de trop.

Votre croissance à venir : externe ou interne ? Qui voudriez-vous racheter ?
La création de Cortal Consors nous dote d'une plate-forme formidable pour nous développer par nous-mêmes. Nous essayons d'être, à l'instar de notre actionnaire BNP Paribas, opportunistes et disciplinés, ce qui signifie que nous restons attentifs à des possibilités de croissance externe dans l'un des six pays ou nous sommes.

Est-ce que la concentration observée ces derniers temps dans le courtage en ligne va se poursuivre ?
Le marché du courtage en ligne a vécu en France ses grands rapprochements. Des intervenants de plus petite taille seront toutefois tentés de s'unir. Aux Etats-Unis, les cinq plus gros courtiers en ligne détiennent 70 % du marché. Nous sommes déjà voisins de ces ratios en France, en Allemagne, en Belgique, en Espagne...

Vous auriez un tuyau sur une valeur sûre en Bourse actuellement ?
Merci d'appeler dès demain matin à 8h30 nos conseillers au 08 92 68 70 40.

Vous recrutez cette année ? Si oui, quel type de poste et combien de postes ?
Nous cherchons des conseillers financiers susceptibles de venir renforcer nos équipes de spécialistes sur la Bourse et/ou les Sicav.

Quel est le montant de votre salaire ?
Un tout petit pourcentage des capitaux gérés chez Cortal Consors.

Comment jugez-vous le parcours de Boursorama ?
Boursorama est une success story dans le monde de l'info financière.

Votre modèle ? Schwab, un autre ?
Cortal Consors et Charles Schwab : treize lettres chacun, même vision, même mission. Le modèle : spécialisé sur les placements, multi-canal. Une particularité qui nous est propre aujourd'hui : notre présence européenne.

Le courtage en ligne va-t-il supplanter un jour le courtage traditionnel ?
Internet, c'est le monde de la liberté, avec une offre qui prolifère (des millliers d'actions et de Sicav disponibles sur cortalconsors.fr). Cette profusion génère également une complexité croissante dans l'esprit du grand public. Un modèle ne devrait pas chasser l'autre : plus Internet va se déveloper, plus le besoin de face à face pourra être satisfait par des conseillers de grande qualité. En Allemagne, où nous sommes un leader sur la Bourse online, nous lançons un réseau exclusif de conseillers de gestion de patrimoine qui iront au domicile de certains de nos clients.

Que faisiez-vous personnellement au moment de la bulle ?
Nous rencontions les équipes de Consors.

Par curiosité : l'effet Mydoom, c'est terrible chez vous ? (parce que moi, je craque...)
J'ai dû passer plusieurs heures à désinfecter mon PC à la maison depuis dix jours.
Heureusement, au bureau, tout va bien.

Olivier Le Grand : Au revoir et merci pour toutes vos questions !

 
Propos recueillis par [Rédaction, JDNet]


 
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