LE NET 
 
Ludovic Leu
Directeur
MusicMe
Ludovic Leu
"Nous allons lancer MusicMe aux Etats-Unis, et étudions les opportunités en Asie"
Le directeur de MusicMe a répondu aux questions des lecteurs du JDN portant sur le service de musique, l'interopérabilité et les DRM. Il a également révélé les services en cours de développement.
(22/02/2007)
 
Bonjour, depuis quand existe MusicMe ? C'est assez récent, non ?
Ludovic Leu. Bonjour à tous et à toutes. MusicMe existe depuis 2 ans. C'est un service de recherche spécialisé sur la musique, qui propose une offre premium d'écoute et une de téléchargement illimité.

Pouvez-vous nous rappeler les détails de votre offre ?
Le service de recherche est entièrement gratuit. L'offre d'écoute illimitée permet d'écouter tous les titres que vous voulez, en entier, sur une base de 6.350.000 titres. Le prix de cette offre est de 9,95 euros par mois. L'offre de téléchargement illimité permet d'écouter et de télécharger tous les titres du catallogue pour 14,95 euros par mois. Vous pouvez profiter de vos titres tant que vous êtes abonné à musicMe.

MusicMe est un moteur de recherche musical. C'est-à-dire ?
MusicMe vous permet en un clic de rechercher n'importe quel type de musique, de l'identifier par sa pochette, ses métadata (texte) et des extraits de 30 secondes. Notre réseau de partenaires (eBay, Priceminister, Fnac...) vous permet d'acheter ce que vous cherchez soit sous forme de CD, soit sous forme digitale.

Comment marchent vos offres illimitées, vous avez des chiffres ?
MusicMe compte 1.250.000 visiteurs uniques par mois. Le téléchargement illimité qui a été lancé en décembre dernier compte 50 nouveaux abonnés par jour.

Ecoute et téléchargement illimité. Ça ne fait pas double emploi ?
L'écoute permet l'instantanéité, c'est immédiat (streaming), mais vous devez être connecté au réseau Internet. Le téléchargement permet de transférer les titres sur son baladeur. Les deux offres sont très complémentaires.

Que pensez-vous de la multiplication de sites consacrés à la musique en ligne ? Est-ce bon signe ou au contraire, les différentes plates-formes risquent-elles de se cannibaliser entre elles ?
La multiplication des acteurs sur le marché de la musique est une excellente chose."
C'est une excellente chose que de plus en plus d'acteurs soient présents sur le marché. La musique est un vrai sujet du quotidien, qui touche notre intimité. Je pense qu'il existera de plus en plus de différents moyens de profiter de sa musique : online, offline, par des réseau, en achat à l'unité, en radio... A vous de choisir le modèle qui correspond le mieux à vos attentes.

Comment vous positionnez-vous par rapport à des acteurs tels que Radioblog ou Finetune qui proposent l'écoute illimitée et gratuite ?
Ce sont deux systèmes différents : Radioblog permet de "sniffer" le Web pour y trouver toute la musique disponible. Finetune correspond plus à une Webradio.

Observez-vous un effet long tail ? Quel est son impact ? Quels artistes "pas à la mode" sont le mieux vendus chez vous ?
Nous profitons de l'effet long tail, car notre fond de catalogue est l'un des plus importants du marché. Donavon frankenrischter fait partie des artistes "pas à la mode" et très téléchargé. Mika connaît également une très forte popularité depuis 2 semaines.

Pourquoi repartir sur une offre de musique illimitée, alors que la plupart des plates-formes ont abandonné ce modèle ?
Je ne connais pas de plate-forme qui ait abandonné ce modèle. Beaucoup font du téléchargement à l'unité effectivement. Notre volonté est de proposer des services qui n'existent pas en France.

Avez-vous l'intention de travailler avec des moteurs de recommandation qui permettent d'optimiser la long tail (Last.fm, Pandora, Criteo) ?
Nous développons actuellement nos propres solutions de recommandation. D'ici 2 mois, de nouveaux services vous permettront de découvrir ce que vous ne connaissez pas, mais qui correspond à vous goûts. Dans 6 mois, vous pourrez partager votre musique avec la communauté musicMe.

Allez-vous lancer un jour de la musique sans DRM ?
C'est une réflexion en cours chez MusicMe. Pour autant, il est très difficile de concilier abonnement et musique sans DRM. Il nous faudrait donc vous proposer de nouveaux services, fonctionnant sur une consommation à l'unité. Plus généralement, nous travaillons sur des systèmes interopérables qui permettent d'utiliser n'importe quel type de support.

Les majors commencent à bouger sur la question des DRM. Avez vous senti cela, vous qui êtes en contact avec elles ?
Cela fait 8 ans que nous collaborons avec l'industrie du disque (dont les Majors). Effectivement de nombreuses réflexions sont présentes. Je pense que l'année 2007 nous réserve de nombreuses surprises sur ces sujets.

Quels sont les droits concédés par votre DRM (gravage, nombre de copie et de transfert vers des lecteurs portables…) ? Votre DRM saute-t-elle en cas de gravage au format Wav ?
Pour l'écoute illimitée, vous pouvez écouter à volonté, sur tout le catalogue à partir de 3 PC différents, et ce tant que vous êtes abonné. Sur le téléchargement, vous avez la possibilité d'utiliser 3 baladeurs différents et également 3 PC différents. Vous pouvez télécharger toute la musique que vous voulez tant que vous êtes abonné.

Vous avez des partenariats avec des fabricants de lecteurs portables ?
L'interopérabilité est une vraie nécessité, attendue par tous."
Nous venons de lancer un partenariat avec Creative qui offre trois mois de musique illimitée pour tout achat d'un baladeur de la série Zen.

Votre offre illimitée est incompatible avec Apple. Cherchez-vous à rentrer en contact avec le constructeur ?
Apple n'ouvre pas son système de protection à d'autre acteur que lui-même. Nous utilisons donc les systèmes de Microsoft, qui permettent de répondre à la demande du plus grand nombre. Pour autant l'interopérabilité est une vraie nécessité, attendue par tous.

Même Steve Jobs se prononce contre les DRM, ne vous sentez-vous pas cerné ?
iTunes ne fait pas d'abonnement, il est donc normal qu'Apple prenne cette direction. Les DRM ne sont pas un problème en soi. C'est le manque d'interopérabilité entre DRM et matériel qui crée un goulot d'étranglement préjudiciable à l'utilisateur.

Que pensez-vous d'eMusic ? Ils proposent de la musique sans DRM, mais on est limité à 90 titres par mois.
C'est une excellente formule lorsque l'on souhaite découvrir des artistes indépendants.

Avez-vous l'intention comme la Fnac ou Virgin de faire un test de vente de morceaux sans DRM ?
Nous nous concentrons actuellement sur nos formules d'abonnement, et ne souhaitons pas pour le moment faire de vente à l'unité. Hors la vente à l'unité est la seule qui permette de s'affranchir des DRM.

Pensez-vous que les DRM sont un frein pour le téléchargement payant ?
Ce n'est en tout ca pas un facteur d'encouragement. Un fichier acheté doit pouvoir être lu quand on veut, ou l'on veut et à partir de n'importe quel appareil...

Vous enregistrez combien de téléchargements par jour ?
Nous générons sur l'ensemble de nos services plus de 7 millions d'écoutes par mois.

Abonnement illimité : comment répartissez-vous les revenus avec les ayants-droits (Sacem, producteurs, artistes...) ?
La répartition des revenus s'effectue sur un principe de partage de revenu avec les labels ainsi qu'avec les artistes. Ce partage de revenu est basé sur le chiffre d'affaires généré par le nombre d'abonnements effectués sur notre service.

Leclerc a un service qui s'appelle Musicetmoi. Comment allez-vous réagir? Des poursuites pour typosquatting ?
C'est une situation complexe qui dépasse le typosquatting. MusicMe est une marque déposée en France, en Europe ainsi qu'aux Etats-Unis. Des démarches officielles sont en cours auprès des différents organismes concernés par ce problème.

Quels sont vos projets de développement international ?
Nous lançons le service de recherche MusicMe aux Etats-Unis d'ici 2 mois, et sommes en train d'étudier quelques opportunités en Asie.

Quelles sont vos autres activités (hors téléchargement de musique) ?
Nous générons plus de 7 millions d'écoutes par mois sur l'ensemble de nos services."
MusicMe est un site qui est édité par Apach Network. Apach Network a de nombreuses activités B2B dans la musique, la vidéo et le DVD. Toutes ses activités sont centrées autour de la promotion des contenus audio et vidéo sur les lieux de ventes. Nos clients sont la grande distribution, les sites Internet marchands (Amazon, eBay...).

Avez-vous un passé dans l'industrie de la musique ? Pourquoi avoir choisi de vous lancer dans l'aventure MusicMe ?
Aucun passé dans l'industrie de la musique, mais une vraie passion pour la musique. MusicMe est issue de la volonté des dirigeants d'Apach Network de proposer un service de recherche de musique basé sur les outils professionnels que nous utilisons pour nos clients.

Pensez-vous que le disque physique va bientôt disparaître ?
Le CD physique est en très forte concurrence avec de nombreux supports et de nombreux nouveaux modes de consommation. Il est appelé à évoluer de plus en plus, afin d'en faire à nouveau un objet de désir. Je ne crois pas qu'il disparaisse rapidement.

Combien de personnes travaillent chez MusicMe ?
20 personnes travaillent chez musicMe. Notre équipe est composée pour moitié de développeurs.

Recrutez-vous ? Quels profils ?
Nous sommes toujours à la recherche de profil issus de la musique et de l'informatique. N'hésitez pas à nous faire parvenir vos CV !

Quels sont vos projets ? Des scoops pour les lecteurs JDN ?
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 Ludovic Leu
Dossier Musique en ligne
Nous travaillons actuellement sur des outils de recommandations afin de vous permettre de découvrir toute la musique qui vous ressemble, sans que vous la connaissiez. Nous développons également des systèmes de partage de la musique, qui permettront aux abonnés de communiquer entre eux.

Ludovic Leu. Merci à vous et à très bientôt sur MusicMe.
 
 
Propos recueillis par Rédaction JDN & JDN Solutions

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Voir la fiche de Ludovic Leu dans le Carnet des Managers du JDN.

   
 
 
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