Journal du Net > Le Net  >  DADVSI :le texte fait toujours débat

AFA : "Une loi dont l'application
ne doit pas méconnaître le principe de neutralité des réseaux"

Benoît Sibaud (APRIL) En savoir plus 


Giuseppe de Martino
Président
AFA (Association des fournisseurs d'accès et de services Internet)


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« En adoptant la loi DADVSI, la France transpose la directive européenne de 2001 sur le droit d'auteur et les droits voisins. Si cette transposition était nécessaire, le texte qui en résulte permet plusieurs réserves.

Le respect du droit sur Internet, dont le droit de la propriété littéraire et artistique, est une préoccupation que partage notre industrie. Si l'AFA promeut Internet comme nouveau média de distribution des œuvres culturelles, elle s'attache à ce que cette évolution réponde aux attentes des utilisateurs tout en s'inscrivant dans le respect des droits des auteurs et du principe de la neutralité technologique.

Nos discussions avec les représentants de la filière musicale, qui ont donné lieu à la signature d'une charte "Musique et Internet" en juillet 2004, puis avec les représentants de la filière cinématographique, qui ont conduit à un accord interprofessionnel sur la VOD en décembre 2005, s'inscrivaient dans cette démarche. Elles ont abouti à la définition d'une approche graduée qui avait pour objectif une plus grande sensibilisation des internautes au danger du piratage, par la voie de messages électroniques adressés à ceux d'entre eux dont le comportement méconnaissait le droit d'auteur. Les fournisseurs d'accès à Internet relayaient ainsi les messages de sensibilisation des ayants droits auprès de leurs abonnés dont le comportement illégal a été constaté par des agents habilités.

Cette action pédagogique était adaptée à un phénomène de contrefaçon de masse, dont les acteurs méconnaissent souvent le caractère illégal, ou se pensent anonymes sur le réseau. Une sanction aurait pu être réservée aux auteurs des actes les plus graves ou aux personnes méconnaissant volontairement les intérêts des titulaires de droits. L'AFA a encore soutenu cette approche dans le cadre de l'élaboration de la loi DADVSI. Elle n'a pas été retenue.

Exagère-t-on en disant que le texte finalement adopté privilégie une logique de sanction, sans considération de la réalité du réseau et de ses usages ? La loi fait en effet peser la responsabilité du piratage sur les acteurs technologiques, en méconnaissance de la neutralité technologique et du danger des demandes de filtrage des réseaux pour les libertés publiques. Que dire ensuite de l'article 14 ter A qui permet d'engager la responsabilité civile des internautes pour les faits d'un tiers ? La loi leur demande de veiller à ce que leur accès Internet ne permette pas de pirater des œuvres en installant un logiciel proposé par les fournisseurs d'accès à Internet, soit un logiciel de contrôle parental. Pour sécuriser un ordinateur, la loi préconise donc l'installation d'un outil à vocation pédagogique.

L'évolution réglementaire accompagnant le développement d'Internet ne peut-elle prendre davantage en compte le principe même de fonctionnement des réseaux ? »

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